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Pourquoi certains personnes sont plus altruistes que d'autres

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    Il y un homme, quelque part,
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    qui ressemble un peu
    à l'acteur Idris Elba
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    ou, en tout cas,
    cela était vrai il y a 20 ans.
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    Je ne sais rien d'autre de lui,
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    à part qu'un jour, il m'a sauvé la vie
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    en mettant la sienne en danger.
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    Cet homme a traversé quatre voies
    d'autoroute en plein milieu de la nuit
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    pour me ramener en sécurité
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    après un accident de voiture
    qui aurait pu me tuer.
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    Tout cela m'a, bien sûr,
    vraiment bouleversée
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    mais m'a aussi laissée
    avec ce besoin brûlant, ce tiraillement
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    de comprendre pourquoi il l'a fait,
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    quelles forces en lui
    l'ont poussé à faire le choix
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    auquel je dois la vie,
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    à risquer sa propre vie
    pour sauver celle d'une étrangère ?
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    Dit autrement, quelles sont les causes
    de sa capacité à l'altruisme,
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    à lui ou à n'importe qui d'autre ?
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    Laissez-moi vous dire
    ce qu'il s'est passé.
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    Cette nuit-là, j'avais 19 ans,
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    je rentrais chez moi à Tacoma,
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    sur l'Interstate 5,
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    quand un petit chien
    est passé devant ma voiture.
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    J'ai fait exactement
    ce qu'il ne faut pas faire,
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    j'ai fait une embardée pour l'éviter.
  • 1:02 - 1:05
    J'ai découvert pourquoi
    il ne faut pas faire cela.
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    J'ai quand même heurté le chien
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    et la voiture est partie
    en queue de poisson,
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    puis en vrille sur l'autoroute
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    jusqu'à ce que, finalement, je finisse
    sur la voie de gauche de l'autoroute,
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    faisant face au trafic entrant,
  • 1:19 - 1:20
    et là, le moteur a lâché.
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    A ce moment-là, j'étais sûre
    que j'allais aussi mourir
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    mais ça n'a pas été le cas
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    grâce aux actes de cet homme courageux
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    qui doit avoir décidé
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    en une fraction de seconde,
    en voyant ma voiture immobilisée,
  • 1:34 - 1:39
    de s'arrêter et de courir,
    traverser quatre voies d'autoroute
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    dans le noir
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    pour me sauver la vie.
  • 1:43 - 1:46
    Puis, après avoir redémarré ma voiture,
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    m'avoir amenée en sécurité
    et s'être assuré que j'allais bien,
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    il est reparti.
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    Il ne m'a jamais dit son nom
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    et je suis presque certaine
    d'avoir oublié de le remercier.
  • 1:56 - 1:58
    Avant d'aller plus loin,
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    j'aimerais prendre un instant
  • 2:00 - 2:03
    pour marquer une pause
    et remercier cet étranger.
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    (Applaudissements)
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    Je vous dis tout cela
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    car les événements de cette nuit
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    ont, à un certain degré,
    changé le cours de ma vie.
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    Je suis devenue chercheuse en psychologie,
  • 2:18 - 2:22
    j'ai dédié mon travail à la compréhension
    de la capacité des humains
  • 2:22 - 2:23
    à s'intéresser aux autres.
  • 2:23 - 2:25
    D'où cela vient-il ?
    Comment ça se développe ?
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    Quelles en sont les formes extrêmes ?
  • 2:28 - 2:30
    Ces questions sont importantes
    à la compréhension
  • 2:30 - 2:33
    des aspects fondamentaux
    de la nature sociale humaine.
  • 2:33 - 2:35
    Beaucoup de gens,
  • 2:35 - 2:38
    cela va des philosophes
    aux économistes et aux gens ordinaires,
  • 2:38 - 2:42
    croient que la nature humaine
    est foncièrement égoïste,
  • 2:42 - 2:46
    que nous ne sommes motivés
    que par notre propre bien-être.
  • 2:46 - 2:50
    Mais si cela est vrai, pourquoi certains,
    comme l'étranger m'ayant sauvée,
  • 2:50 - 2:53
    font-ils des choses désintéressées,
    comme aider des gens
  • 2:53 - 2:55
    en prenant des risques énormes ?
  • 2:56 - 2:57
    Répondre à cette question
  • 2:57 - 3:01
    requiert d'explorer les racines
    d'actes d'altruisme extraordinaires
  • 3:01 - 3:04
    et ce qui pourrait faire
    que les gens agissant ainsi
  • 3:04 - 3:06
    soient différents des autres.
  • 3:06 - 3:09
    Jusqu'à récemment, très peu de travail
    avait été fait à ce sujet.
  • 3:10 - 3:12
    Les actions de l'homme m'ayant sauvée
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    répondent à la définition
    la plus stricte de l'altruisme
  • 3:15 - 3:17
    qui est un comportement
    volontaire et coûteux
  • 3:17 - 3:20
    motivé par le désir
    d'aider un autre individu.
  • 3:21 - 3:24
    C'est un acte désintéressé
    destiné uniquement à aider l'autre.
  • 3:25 - 3:27
    Comment est-il possible
    d'expliquer une telle action ?
  • 3:28 - 3:30
    Une réponse est, bien sûr, la compassion,
  • 3:30 - 3:32
    qui est un moteur clé de l'altruisme.
  • 3:33 - 3:34
    Mais, alors, la question devient :
  • 3:34 - 3:37
    pourquoi certains semblent-ils
    en avoir plus que d'autres ?
  • 3:38 - 3:42
    La réponse pourrait être que le cerveau
    des personnes très altruistes
  • 3:42 - 3:44
    est fondamentalement différent.
  • 3:45 - 3:47
    Mais pour comprendre comment,
  • 3:47 - 3:49
    je suis partie de l'autre extrémité :
  • 3:50 - 3:51
    les psychopathes.
  • 3:53 - 3:56
    Une approche pour comprendre
    les aspects de la nature humaine,
  • 3:56 - 3:58
    comme le désir d'aider les autres,
  • 3:58 - 4:01
    est d'étudier les gens
    chez qui ce désir est absent
  • 4:01 - 4:03
    et les psychopathes sont exactement cela.
  • 4:04 - 4:07
    La psychopathie est
    un trouble du développement
  • 4:07 - 4:09
    ayant des origines génétiques fortes
  • 4:09 - 4:12
    et résultant en une personnalité
    froide et insensible,
  • 4:12 - 4:15
    une tendance à adopter des comportements
    antisociaux, voire très violents.
  • 4:16 - 4:19
    Mes collègues du National Institute
    of Mental Health et moi
  • 4:19 - 4:22
    avons conduit la première recherche
    en imagerie cérébrale
  • 4:22 - 4:24
    sur des adolescents psychopathes.
  • 4:24 - 4:27
    Nos découvertes et celles
    de recherches plus récentes
  • 4:27 - 4:29
    ont montré que les gens psychopathiques
  • 4:29 - 4:32
    présentent, généralement,
    trois caractéristiques.
  • 4:33 - 4:38
    Un, bien qu'en général ils ne soient pas
    insensibles aux émotions des autres,
  • 4:38 - 4:42
    ils sont insensibles
    aux signaux de détresse des autres.
  • 4:42 - 4:43
    En particulier,
  • 4:43 - 4:46
    ils ont du mal à reconnaître
    des expressions faciales de peur
  • 4:46 - 4:47
    comme celle-ci.
  • 4:47 - 4:48
    Les expressions de peur communiquent
  • 4:48 - 4:50
    un besoin urgent,
    une détresse émotionnelle
  • 4:50 - 4:53
    et elles provoquent
    de la compassion, un désir d'aider
  • 4:53 - 4:54
    chez ceux qui les voient.
  • 4:54 - 4:57
    Il est logique que les gens
    qui manquent de compassion
  • 4:57 - 4:59
    soient aussi insensibles à ces signaux.
  • 5:01 - 5:02
    La partie du cerveau
  • 5:02 - 5:05
    la plus importante pour reconnaître
    les expressions de peur
  • 5:05 - 5:06
    s'appelle l'amygdale.
  • 5:06 - 5:09
    Il y a quelques rares cas de gens
    n'ayant pas du tout d'amygdale
  • 5:09 - 5:13
    et ils ont de fortes déficiences
    pour reconnaître les expressions de peur.
  • 5:13 - 5:16
    Alors que les adultes et enfants sains
  • 5:16 - 5:18
    montrent en général
    des pics d'activité de l'amygdale
  • 5:18 - 5:20
    en voyant des expressions de peur,
  • 5:20 - 5:24
    les amygdales des psychopathes
    réagissent peu à ces expressions.
  • 5:24 - 5:25
    Parfois, elles ne réagissent pas,
  • 5:25 - 5:28
    ce qui expliquerait
    leur difficulté à détecter ces signaux.
  • 5:29 - 5:32
    Les amygdales des psychopathes
    sont plus petites que la moyenne
  • 5:32 - 5:34
    de 18% à 20%.
  • 5:35 - 5:39
    Toutes ces découvertes
    sont fiables, robustes
  • 5:39 - 5:40
    et très intéressantes.
  • 5:40 - 5:42
    Mais mon intérêt principal
  • 5:42 - 5:45
    n'est pas de comprendre pourquoi
    les gens ne s'intéressent pas aux autres
  • 5:45 - 5:47
    mais pourquoi ils s'y intéressent.
  • 5:48 - 5:50
    La vraie question est :
  • 5:50 - 5:52
    un altruisme extraordinaire,
  • 5:52 - 5:55
    qui est l'exact opposé de la psychopathie,
  • 5:55 - 5:58
    en termes de compassion
    et de désir d'aider les autres,
  • 5:58 - 6:02
    pourrait-il émerger d'un cerveau qui est
    l'opposé de celui d'un psychopathe ?
  • 6:02 - 6:04
    Un genre de cerveau anti-psychopathique,
  • 6:06 - 6:09
    plus capable de reconnaître
    les peurs des gens,
  • 6:09 - 6:11
    une amygdale plus réactive
    à cette expression,
  • 6:11 - 6:13
    voire plus grande que la moyenne ?
  • 6:14 - 6:16
    Comme mes recherches l'ont montré,
  • 6:16 - 6:17
    ces trois choses sont vraies.
  • 6:17 - 6:19
    Nous l'avons découvert
  • 6:19 - 6:22
    en testant une population
    de gens vraiment altruistes.
  • 6:22 - 6:24
    Ce sont des gens qui ont donné
    un de leurs propres reins
  • 6:24 - 6:26
    à un parfait inconnu.
  • 6:27 - 6:30
    Ils se sont portés volontaires
    pour subir une opération majeure
  • 6:30 - 6:32
    afin qu'un de leurs reins
    parfaitement sain soit enlevé
  • 6:32 - 6:34
    et transplanté à un inconnu très malade
  • 6:34 - 6:36
    qu'ils ne rencontreront jamais.
  • 6:37 - 6:40
    On demande souvent :
    « Pourquoi quelqu'un ferait-il cela ? »
  • 6:41 - 6:42
    La réponse pourrait être
  • 6:42 - 6:44
    que le cerveau de ces gens très altruistes
  • 6:44 - 6:46
    a des caractéristiques particulières.
  • 6:47 - 6:50
    Ils reconnaissent mieux
    la peur des autres.
  • 6:50 - 6:54
    Ils détectent mieux
    quand quelqu'un est en détresse.
  • 6:54 - 6:55
    Cela peut être dû, en partie,
  • 6:55 - 6:58
    à la réactivité accrue de leur amygdale
    face à ces expressions.
  • 6:58 - 7:01
    C'est la même partie du cerveau qui,
    comme on l'a découvert,
  • 7:01 - 7:04
    était en sous-activité
    chez les psychopathes.
  • 7:04 - 7:07
    Pour finir, leur amygdale
    est plus grande que la moyenne
  • 7:07 - 7:08
    d'environ 8%.
  • 7:08 - 7:10
    Réunies, ces données suggèrent
  • 7:10 - 7:13
    l'existence d'une continuité
    de l'intérêt pour les autres dans le monde
  • 7:13 - 7:17
    qui est ancrée, d'un côté,
    par des gens très psychopathiques
  • 7:17 - 7:19
    et, d'un autre côté,
    par des gens très compatissants,
  • 7:19 - 7:21
    poussés à des actes d'altruisme extrême.
  • 7:23 - 7:27
    Je devrais rajouter que ce qui rend
    les gens très altruistes si différents
  • 7:27 - 7:29
    n'est pas qu'ils sont
    plus compatissants que la moyenne.
  • 7:29 - 7:31
    Ils le sont,
  • 7:31 - 7:33
    mais le plus inhabituel chez eux
  • 7:33 - 7:35
    est qu'ils sont
    compatissants et altruistes
  • 7:35 - 7:38
    non seulement envers les gens
    de leur cercle le plus proche
  • 7:38 - 7:40
    d'amis et de membres de la famille.
  • 7:40 - 7:43
    Avoir de la compassion pour ceux
    que vous aimez, que vous reconnaissez
  • 7:43 - 7:45
    n'est pas extraordinaire.
  • 7:46 - 7:50
    La compassion des vrais altruistes
    s'étend au-delà de ce cercle,
  • 7:50 - 7:52
    au-delà de leur cercle de connaissances,
  • 7:52 - 7:55
    jusqu'à ceux qui sont
    complètement hors de leur cercle social,
  • 7:55 - 7:57
    de parfaits inconnus,
  • 7:57 - 7:59
    comme l'homme qui m'a sauvée.
  • 8:00 - 8:03
    J'ai eu l'opportunité de demander
    aux donneurs de rein altruistes
  • 8:03 - 8:08
    comment ils parvenaient à générer
    un si grand cercle de compassion
  • 8:08 - 8:11
    pour qu'ils soient prêts à donner
    leur rein à un parfait étranger.
  • 8:11 - 8:15
    J'ai découvert qu'il leur est
    très difficile de répondre.
  • 8:15 - 8:19
    Je leur dis : « Comment se fait-il
    que vous soyez prêt à faire cela
  • 8:19 - 8:21
    alors que tant d'autres
    ne le veulent pas ?
  • 8:21 - 8:23
    Vous êtes parmi
    les moins de 2 000 Américains
  • 8:23 - 8:26
    qui ont donné un rein à un étranger.
  • 8:26 - 8:28
    Qu'est-ce qui vous rend si spécial ? »
  • 8:28 - 8:30
    Que disent-ils ?
  • 8:31 - 8:33
    Ils disent : « Rien.
  • 8:34 - 8:36
    Je ne suis en rien spécial.
  • 8:36 - 8:38
    Je suis comme tout le monde. »
  • 8:39 - 8:42
    Et je pense que cette réponse
    est très révélatrice
  • 8:42 - 8:46
    car elle suggère que les cercles
    des altruistes ne ressemblent pas à ceci
  • 8:47 - 8:49
    mais plutôt à ceci.
  • 8:49 - 8:50
    Ils n'ont pas de centre.
  • 8:51 - 8:54
    Ces altruistes ne se voient vraiment pas
  • 8:54 - 8:56
    comme étant le centre de quoique ce soit,
  • 8:56 - 8:59
    comme étant meilleur
    ou plus important qu'un autre.
  • 9:00 - 9:03
    En demandant à une altruiste
    pourquoi le don de son rein avait du sens,
  • 9:03 - 9:06
    elle a dit :
    « Car il n'est pas question de moi. »
  • 9:07 - 9:09
    Un autre a dit :
  • 9:09 - 9:11
    « Je ne suis pas différent ni unique.
  • 9:11 - 9:14
    Votre étude va montrer
    que je suis exactement comme vous. »
  • 9:14 - 9:19
    Je pense que la meilleure description
    à cette incroyable absence de nombrilisme
  • 9:19 - 9:20
    est l'humilité,
  • 9:20 - 9:24
    qui est une qualité qui,
    selon les mots de Saint Augustin,
  • 9:24 - 9:25
    fait des hommes des anges.
  • 9:26 - 9:28
    Pourquoi ?
  • 9:28 - 9:31
    Car si votre cercle n'a pas de centre,
  • 9:31 - 9:33
    il ne peut y avoir de cercles
    intérieurs, extérieurs,
  • 9:33 - 9:37
    personne ne mérite plus ou moins votre
    attention, votre compassion qu'un autre.
  • 9:38 - 9:41
    A mon avis, c'est la vraie distinction
    entre les altruistes extraordinaires
  • 9:41 - 9:43
    et les personnes ordinaires.
  • 9:43 - 9:47
    Je pense aussi que c'est un point de vue
    sur le monde atteignable par beaucoup
  • 9:47 - 9:49
    voire par la majorité des gens.
  • 9:49 - 9:51
    Je le crois car, à un niveau sociétal,
  • 9:51 - 9:55
    les expansions d'altruisme,
    de compassion arrivent partout.
  • 9:56 - 9:58
    Le psychologue Steven Pinker
    et d'autres ont montré
  • 9:58 - 10:02
    que, partout dans le monde,
    les gens acceptent de moins en moins
  • 10:02 - 10:04
    la souffrance de cercles
    de plus en plus larges,
  • 10:04 - 10:07
    ce qui a mené au déclin
    de tous genres de cruautés et violences,
  • 10:07 - 10:11
    que ce soit envers les animaux,
    la violence domestique, la peine capitale.
  • 10:11 - 10:14
    Cela a mené à une augmentation
    de tous genres d'altruisme.
  • 10:14 - 10:17
    Il y a une centaine d'années,
    les gens auraient trouvé ridicule
  • 10:17 - 10:19
    qu'il soit normal aujourd'hui
  • 10:19 - 10:22
    que les gens donnent
    du sang ou de la moelle osseuse
  • 10:22 - 10:24
    à de parfaits inconnus.
  • 10:25 - 10:27
    Est-il possible que, dans cent ans,
  • 10:27 - 10:29
    les gens pensent que donner
    un rein à un inconnu
  • 10:29 - 10:31
    soit aussi normal et ordinaire
  • 10:31 - 10:34
    que de donner du sang
    ou de la moelle osseuse aujourd'hui ?
  • 10:34 - 10:35
    Peut-être.
  • 10:36 - 10:39
    Qu'est-ce qui est à l'origine
    de ces changements formidables ?
  • 10:39 - 10:40
    Il semble que ce soit en partie
  • 10:41 - 10:44
    des augmentations de la richesse
    et du niveau de vie.
  • 10:45 - 10:47
    Quand les sociétés deviennent plus riches,
  • 10:47 - 10:50
    les gens semblent diriger
    leur attention vers l'extérieur
  • 10:50 - 10:54
    et il en résulte des augmentations
    de l'altruisme envers les inconnus,
  • 10:54 - 10:59
    du bénévolat aux dons aux œuvres
    de charité, et même les dons de reins.
  • 10:59 - 11:02
    Mais tous ces changements produisent aussi
  • 11:02 - 11:06
    un résultat étrange et paradoxal
  • 11:06 - 11:09
    qui est que, alors que le monde
    devient meilleur et plus humain,
  • 11:09 - 11:10
    ce qui est le cas,
  • 11:10 - 11:13
    la perception courante
    est que le monde empire,
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    devient plus cruel, ce qui est faux.
  • 11:16 - 11:18
    Et je ne comprends pas pourquoi,
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    mais peut-être
    que nous en savons beaucoup plus
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    sur la souffrance des inconnus
    dans des lieux lointains
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    et que nous nous intéressons
    beaucoup plus
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    à la souffrance de ces inconnus lointains.
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    Ce qui est clair est que
    les changements observés montrent
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    que les origines de l'altruisme
    et de la compassion
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    sont autant dans la nature humaine
    que la cruauté et la violence,
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    peut-être même plus,
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    et, bien que certains semblent
    être intrinsèquement plus sensibles
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    aux souffrances d'autres gens lointains,
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    je crois vraiment que la capacité
    à nous extraire
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    du centre du cercle
  • 11:52 - 11:56
    et à étendre notre cercle de compassion
    afin d'y inclure mêmes des inconnus
  • 11:56 - 11:59
    est à la portée de presque tout le monde.
  • 12:00 - 12:01
    Merci.
  • 12:01 - 12:09
    (Applaudissements)
Title:
Pourquoi certains personnes sont plus altruistes que d'autres
Speaker:
Abigail Marsh
Description:

Pourquoi certaines personnes font-elles des choses désintéressées, aidant les autres en mettant en danger leur propre bien-être ? La chercheuse en psychologie Abigail Marsh étudie les motivations des gens qui font des actes d'extrême altruisme, comme donner un rein à un parfait inconnu. Leur cerveau est-il simplement différent ?

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
12:21

French subtitles

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