À la mémoire de Qwatsinas
subMedia présente
un film de Franklin López
inspiré de « Endgame » Volumes 1 & 2
par Derrick Jensen
END:CIV
- Les gens disent qu'il y a
une guerre contre la nature,
qu'il s'agit de la
troisième guerre mondiale.
- Ça devient brutal;
c'est de pire en pire et
le changement s'accélère,
que nous parlions de
l'extinction des espèces ou de
l'omniprésence de la techno-culture.
- Le monde devient franchement effrayant.
Je trouve que ce qu'on appelle
la civilisation industrielle,
est, si je puis dire, extraordinairement «incivilisée»
voire barbare.
- Il n'est pas exagéré de dire que nous
vivons une apocalypse écologique.
- Entre 1980 et 2045
le monde perdra plus d'espèces
de plantes et d'animaux
qu'au cours des dernières
65 millions d'années.
Nous sommes confrontés à deux
facteurs historiques qui invitent
à agir avec beaucoup plus
d'urgence que nous le faisons.
L'un de ces facteurs est le pic pétrolier
-- l'effondrement des ressources,
et l'autre est le réchauffement planétaire débridé.
- Je crois que la plupart des gens
et la plupart des scientifiques
ne se rendent toujours pas compte
à quel point nous sommes déjà avancés
sur le chemin de la catastrophe climatique.
- En général, nous l'ignorons, nous
fermons les yeux, nous ne
voulons pas en entendre parler.
- Ce qui m'effraie le plus,
c'est la possibilité d'une
immense mobilisation visant
à soutenir l'insoutenable.
- Aujourd'hui, les scientifiques
estiment que la température
de la Terre pourrait encore
augmenter d'au moins 10 degrés.
À ce point là, il se pourrait qu'il
n'y ait même plus de bactéries.
- Quand le pétrole et les autres
ressources viendront à manquer,
ceux qui sont au pouvoir
devront établir leur domination
sur d'autres fondements.
Je crois qu'ils vont
utiliser des méthodes plus
brutales et cruelles
pour maintenir leur emprise.
- Tout le climat est
en train de changer:
vents, courants marins, ouragans,
chutes de neige, fonte des glaciers,
inondations, sécheresses.
GAME OVER
Quelque part dans le nord de la Californie
- La vitesse à laquelle la destruction
progresse est stupéfiante.
Chaque jour qui passe,
le monde se détériore.
'Cet homme à l'air triste
s'appelle Derrick Jensen.
Jensen est l'auteur
de plusieurs livres,
dont «A Language Older than Words»
et «The Culture of Make Believe».
Ses livres traitent de sujets comme la surveillance,
la violence faite aux enfants, l'environnement
et quelque chose qu'il appelle «la civilisation».
Mais ce sont des déclarations comme
celles-ci qui le rendent controversé:'
Ils envisagent d'agrandir
le barrage Shasta en Californie,
et la raison que
le sénateur Feinstein a donnée est...
«le droit divin des californiens d'arroser leur pelouse».
Vous savez, on ne peut pas
vraiment contester un tel argument...
...sauf avec des explosifs.
'C'était M. Jensen en 2006, l'année où il a publié
un ouvrage en deux volumes intitulé « Endgame ».
Dans « Endgame », il insiste sur
l'urgence d'en finir avec la civilisation.'
- Si les gens s'étaient débarrassé
de la civilisation il y a cent ans,
les habitants du Nord-ouest Pacifique
pourraient encore manger du saumon.
Des gens seront assis sur les berges
de la rivière Columbia dans 50 ans --
ils seront fluorescents
et affamés,
et ils diront:
«Je meurs de faim, parce que vous
n'avez pas fait sauté les barrages...
...qui ont tué les saumons, ces
barrages qui ont servi aux bateaux
et à l'électricité, aux alumineries
pour faire des cannettes de bière,
alors allez vous faire foutre».
Il développe son plaidoyer contre la
civilisation en énumérant vingt prémisses.
Dû à des contraintes de temps
et au fait que la majorité des gens
ne tolèreraient pas un film de
vingt heures, nous explorerons
quatre de ces prémisses,
et les illustrerons
par des exemples concrets.
Prémisse I
La civilisation industrielle, la civilisation elle-même,
mais en particulier la civilisation industrielle
n'est pas, ne peut être
et ne sera jamais viable.
Ça ne prend pas un génie pour comprendre
que n'importe quel mode de vie fondé
sur l'utilisation de ressources
non renouvelables ne peut pas durer.
Mais qu'est-ce que la civilisation?
La civilisation est un mode de vie
caractérisé par le développement des villes.
- Vous avez des populations
d'une densité si imposante que
le territoire ne peut plus les soutenir.
Ça signifie que vous devez trouver
vos ressources vitales ailleurs
parce que vous les avez épuisées là où vous vivez.
Donc vous allez devoir sortir
de la ville pour trouver
ce dont vous avez besoin,
et tout ramener chez vous.
Si vous avez besoin d'importer des ressources,
cela signifie que vous avez dépouillé
le territoire de ces mêmes ressources.
Île de Manhattan en 1609
Île de Manhattan aujourd'hui
Manhattan aujourd'hui Manhattan en 1609
- Il est impossible, à long terme, de continuer
à détruire la terre qui nous nourrit,
et l'eau potable dont on a besoin,
et de s'attendre à survivre encore longtemps.
- La civilisation industrielle
requiert de plus en plus
d'énergie et de plus
en plus de territoires,
de plus en plus de
ressources de toutes sortes
afin de se perpétuer,
afin de continuer à s'étendre,
afin de simplement se maintenir.
Nous vivons sur une planète aux ressources limitées,
où toutes ces choses ne sont pas infinies.
Malheureusement pour nous et la plupart des créatures vivantes,
cette culture ne s'arrêtera pas avant
d'avoir consommé tout ce qui peut l'être,
à moins, bien sûr, que nous l'arrêtions nous-mêmes.
- Si vous avez une quantité limitée d'une ressource donnée,
si vous commencez à l'exploiter,
éventuellement il n'y en aura plus.
Si votre culture toute entière
repose sur une ressource particulière,
disons, au hasard...
le pétrole...
...dans ce cas, vous devez
réfléchir à ce qui
se produira quand le pétrole sera épuisé.
- Nous avons découvert des ressources énergétiques
qui nous ont permis d'éviter
certaines des limites
auxquelles les cultures précédentes
se sont heurtées beaucoup plus rapidement.
Elles ont eu tendance à s'effondrer
avec l'épuisement de leurs
ressources facilement accessibles.
Elles étaient limitées par la distance qui pouvait
être parcourue par les chevaux,
ou d'autres animaux de trait.
Tout a changé avec le début
de l'ère des carburants fossiles; maintenant,
on peut aller partout sur la planète
et y prendre ce qu'on veut.
La globalisation
a formidablement accéléré
ce processus destructeur.
- Toutes nos richesses ont été investies
dans l'infrastructure d'un mode de vie
qui n'a aucun avenir. Je crois que
le problème du pétrole va s'intensifier
au cours des trois à cinq prochaines
années, voire même plus tôt.
Les chiffres indiquent que nous avons
déjà atteint le pic de production mondiale.
- Comment rompre avec ce processus?
C'est comme une machine géante
qui va irrémédiablement de l'avant.
Le progrès technologique, par exemple, n'admet aucun recul.
Cette «chose» continue
d'évoluer comme un cancer.
- Je ne connais aucune civilisation
qui ait été viable,
Je ne crois pas qu'une seule ait perduré.
La technologie, fondamentalement,
est l'élément déterminant de
notre culture.
Cette réalité, dont les racines sont philosophiques
et historiques, nous condamne à devenir
toujours plus, inexorablement
technologiques.
- Aucune alternative «verte» ne peut
maintenir le niveau de vie
auquel l'industrialisation
nous a habitués.
Ce mode de vie est FOUTU.
- Les civilisations
courent à leur perte,
manifestement, ouvertement...
mais elles ne s'arrêtent jamais.
- Chaque civilisation est définie par un orgueil démesuré,
par un profond déni, un refus
de reconnaître qu'elle
fait partie du monde naturel.
En fait, chaque civilisation,
dans son mensonge fondateur,
s'élève au-dessus de la nature
et prétend pouvoir
contrôler le monde entier.
Figure 1
- Le premier mythe écrit de cette culture
est celui de Gilgamesh rasant les plaines
et les collines de l'Iraq.
Lorsque les gens pensent à l'Iraq,
quelle est la première chose qui leur vient
à l'esprit? Des forêts de cèdre si denses
que la lumière du soleil ne
parvient pas jusqu'au sol?
C'était comme ça avant
l'arrivée de cette culture.
Coupes à blanc
En tant que militant écolo
de longue date
et en tant que créature vivante à l'ère
des convulsions terminales de la civilisation
je suis intimement familier
avec le paysage de la perte
et je suis habitué à porter
le fardeau quotidien du désespoir.
J'ai traversé des coupes à blanc
qui enveloppent des montagnes
et descendent dans les vallées
et remontent jusqu'aux crêtes
et fragmentent les bassins versants,
et je me suis assis, silencieux,
près de cours d'eau presque vides où,
il y a à peine deux générations,
d'innombrables saumons frétillants
se débattaient dans le courant
pour revenir à leur lieu de naissance
y déposer leurs oeufs et mourir.
- Ici en Colombie-Britannique, et un peu partout en Amérique du Nord,
lorsqu'ils font de la coupe
industrielle, ils enlèvent littéralement
tous les arbres.
Ils nivellent tout,
ils ne laissent rien que des souches
et des piles de débris forestiers,
et ils brûlent les piles de débris
et ils retirent tout le bois
et tout ce qui reste est un paysage ravagé,
et c'est comme s'ils prenaient une forêt
tropicale et la transformaient en désert.
C'est ce qu'est une coupe à blanc.
Ils les utilisent pour faire de la
pâte à papier; ils exportent le rondin
vers les États-Unis et le Japon.
On ne fait presque plus de transformation
en Colombie-Britannique,
le bois est exporté pour produire des pâtes et papiers,
des panneaux de fibres, du contreplaqué et tout le reste.
Pas beaucoup de valeur ajoutée.
Cet arbre a été
sélectionné pour être coupé,
normalement la compagnie ne fait que des coupes à blanc
mais cet arbre est dans ce qu'ils appellent
une «zone de sélection riveraine».
Ils l'ont marqué en bleu, parce que
c'est une «zone de sélection».
Dans une coupe à blanc, ils ne marquent pas les arbres
qu'ils vont abattre.
Ils ne marquent que les arbres
qu'ils vont laisser.
- Il y a toujours une grosse pression pour récolter
le plus grand nombre possible de
cèdre rouge occidental.
Ils font venir de gros hélicoptères
pour extraire les arbres.
Et ils sont de plus en plus exigeants...
...ils ne gardent que le meilleur,
les spécimens de qualité supérieure,
et ils laissent le reste empilé là...
...dans des tas.
Alors c'est pour ça qu'on continue,
vous savez, à se battre.
Je pense que la goutte qui a fait déborder le vase
est lorsqu'ils ont voulu bûcher la Vallée Itsa,
à cause de sa signification historique
et spirituelle pour notre peuple.
Mais ils ont bûché malgré tout, vous savez,
juste pour marquer des points
contre notre résistance,
contre notre position générale
en ce qui concerne les traités
et l'empiétement du développement industriel
sur nos territoires.
- Dans plusieurs de ces aires,
comme dans cet abattis derrière moi
là-haut sur la colline, on peut
voir que le sol est exposé,
les ultraviolets tuent
toutes les mousses
et les champignons qui
retiennent le sol ensemble.
Quand les souches pourrissent
et les racines meurent,
les flancs de colline glissent
et la repousse est faible,
la forêt ne se régénère pas.
Ils font du replantage --
mais ça ne fonctionne pas toujours
parce qu'il n'y a plus de sol:
le sol a glissé dans les sources,
tué les saumons,
rempli les réservoirs et
entraîné toutes sortes de dommages en aval.
- Ça, c'est du terrorisme.
Arracher tous les arbres,
déraciner tous les
arbres de la forêt...
...et maintenant ils vont éventrer
la terre
pour chercher le cuivre et l'or.
Et...
... les gens doivent ouvrir les yeux...
...et se rendre compte de
l'injustice envers notre peuple,
l'injustice envers la
terre, envers l'eau,
la faune et la flore;
l'injustice envers
la vie marine et les saumons...
Et l'injustice envers ceux qui
se lèvent pour résister.
- Quand nous avons barré la route --
Ces arbres ont une valeur inestimable
et les lois servent la quête de
profit, elles sont déterminées par
les compagnies, la police est là pour
imposer le droit des compagnies de couper,
pas pour défendre notre
droit de les en empêcher
ou de protéger l'écosystème. Il reste
si peu de forêts anciennes comme
celles qu'on voit sur ces flancs
que les gens sont prêts à
se mettre physiquement en danger,
ils sont prêts à faire
d'immenses sacrifices personnels
pour empêcher le sacrifice des forêts,
et de l'eau, et de l'air,
et du climat global.
Prémisse II
Les communautés traditionnelles ne cèdent
ni ne vendent
volontairement les ressources
dont elles dépendent,
à moins que
ces communautés
ne soient détruites.
Elles ne consentent pas
non plus à ce que
leur territoire soit endommagé
pour permettre l'extraction
d'autres ressources
comme l'or, le pétrole, etc.
Il s'ensuit que ceux qui veulent ces
ressources vont faire tout leur possible
pour détruire les communautés traditionnelles.
- Notre peuple vit ici
depuis des temps immémoriaux.
- Avant l'invasion,
la conquête et la colonisation,
les terres d'Amérique du Nord étaient peuplées
par des gens qui avaient
une relation fondamentalement
différente avec la terre.
- Ils habitent avec la terre,
toutes les cérémonies
sont élaborées et existent pour
célébrer le renouveau des saisons
et de la vie et affirmer tout ça.
- Une des caractéristique des peuples autochtones est
cette idée, toujours présente,
qu'il faut vivre
en équilibre, émotionnellement,
physiquement et spirituellement,
il faut être équilibré,
donc cette même
philosophie s'est appliquée au monde
naturel dans lequel ils vivaient.
- Les Tolowas, sur les terres desquels je vis maintenant,
n'étaient pas civilisés,
ils ne vivaient pas dans des villes,
n'avaient pas besoin
d'importer des ressources,
ils vivaient dans des villages, des campements...
...et ont habité là pendant 12 500 ans
si on en croit les mythes de la science.
Si on se fie plutôt aux mythes des Tolowas,
ils habitaient là depuis le début des temps.
- Je crois que ce que nous avons
depuis toujours dans les sociétés autochtones
est une sorte de bon sens, une approche
pratique de l'importance
de bien traiter le monde qui nous entoure,
de bien traiter le monde naturel.
- Notre peuple n'a jamais exploité
plus que nous en avions besoin.
Nous respectons la terre, nous respectons les animaux,
nous respectons l'eau, nous respectons l'air,
le vent, le feu, tous les éléments sacrés.
Et nous croyons que ce sont toutes
des choses vivantes, alors...
...J'ai l'impression que c'était
comme ça avant le contact.
- Nos histoires qui parlent
de nos rapports avec les autres
et avec la terre,
et des aspects spirituels
et des divinités, viennent de notre relation
avec la terre.
Les saumons étaient considérés comme nos
mentors, nos protecteurs, donneurs de vie.
Ils étaient nos égaux, en fait,
toutes les choses qui ont
forme étaient égales à nous.
Nous n'avions aucun intérêt à dominer.
- La relation spirituelle
que notre peuple avait
avec toute la Création,
avant l'invasion, reconnaissait que
tous les êtres ont une essence spirituelle,
une entité spirituelle.
Si nous voulons
bien vivre dans cet univers,
il est absolument essentiel
que nous apprenions à
maintenir des relations respectueuses
avec toute la Création.
Ils nous ont fait beaucoup de promesses,
plus que je ne puis me rappeler,
mais ils n'en ont jamais tenu qu'une:
ils ont promis de prendre notre terre,
et ils l'ont prise.
- Red Cloud
Quand les Européens sont arrivés ici,
leur appétit...
leur appétit était tellement féroce
qu'il ne l'ont toujours pas rassasié de nos jours.
- Ils ont apporté le christianisme,
ils ont apporté la colonisation,
et, certainement,
ils ont apporté la civilisation.
- Ils sont arrivés, et ils
étaient chargés de cette
mission, apparrement,
de dominer ce territoire,
il leur était si facile de le prendre --
les gens acceptaient
des perles, ou
s'écartaient de leur chemin,
et, bien sûr, les colons avaient
une puissance de feu supérieure.
- Dès le tout début,
depuis que Christophe Colomb
a atterri dans les Caraïbes,
où se trouvent
aujourd'hui Haïti et
la République Dominicaine,
ils ont presque immédiatement
déclenché un génocide
qui a presque entièrement
décimé les peuples
Tainos
et Arawak.
Un des facteurs déterminants
a été l'introduction
de maladies, ce qui était
en fait une guerre biologique.
- La petite vérole était répandue dans
le tabac et les couvertures
et transmise aux autochtones.
Ils ont été décimés très rapidement
car ils étaient purs.
Et la petite vérole était
virulente, très virulente.
- Quand les Européens sont
arrivés, tout ce qui les
intéressait était
l'exploitation rapide des ressources.
Ils voulaient s'enrichir
dans le Nouveau Monde.
Dans leur quête de richesses,
ils ont manipulé les nations
autochtones pour ébranler
les économies traditionnelles
et miner les
relations que les populations
autochtones entretenaient avec
la terre, et ainsi faire en sorte
que les autochtones se chargent
eux-mêmes de l'exploitation et
de l'extraction des ressources
pour le compte des Européens,
afin que ceux-ci s'enrichissent.
- En imposant ces choses
aux autochtones, évidemment,
ils ont détruit ces peuples,
leurs nations et leurs
modes de vie. Les peuples
autochtones en général ont subi
un taux de dépeuplement de 90% et plus
suite au contact avec les Européens.
C'était un génocide, une guerre territoriale,
parce que les Européens
voulaient s'emparer des ressources.
- La société colonisatrice s'est efforcé de détruire
ce dont elle a pourtant besoin pour survivre,
c'est suicidaire.
Il est impossible
qu'une telle mission-suicide
soit viable à long terme.
Prémisse III
- J'ai donné une conférence en Oregon il y a quelques années
et à la fin quelqu'un m'a dit:
«Vous savez, vous parlez beaucoup du fait que
cette culture est fondée sur la
violence, mais je ne la vois pas,
vous savez, je ne suis pas violent».
J'ai dit: «O.k. Où a été fabriqué ton chandail?»
Il a regardé, il était fabriqué au Bangladesh.
J'ai dit:
«Bon, est-il même nécessaire qu'on en discute?»
- Il fait semblant d'être mort!
- Ouais, il respire.
- Il fait semblant d'être mort!
COUP DE FEU
- Maintenant, il est mort.
- Notre mode de vie,
la civilisation industrielle, est fondée sur
une violence continuelle et généralisée
et s'effondrerait très rapidement
sans cette violence.
- Une grosse explosion! Une grosse explosion!
- Wow.
- Je vais prendre quelques oeufs. Combien en veux-tu?
- Deux, deux c'est bien.
D'accord. Et ensuite?
- Du jambon, des tomates.
- Des tomates, d'accord.
Comme ça?
- D'accord, des oignons.
Ooh, et du fromage!
- Donc vous voulez de tout.
Je vois.
On remet le couvercle. Maintenant regardez!
Je coupe le jambon et les légumes,
je râpe le fromage,
je fouette les oeufs, le tout...
en trois secondes!
La machine qui vient juste de faire
ces laits frappés pour Verna et Fred,
peut aussi faire une omelette.
Il vous reste peu de temps pour acheter
ce magnifique collier de diamants Hope,
moins de 50 secondes. Gillian?
- Absolument, John, vous devez
nous appeler pour acquérir
ce magnifique collier de diamants Hope.
C'est un diamant de
45.52 carats entouré de
16 diamants blancs.
La chaîne de platine est
sertie de 46 AUTRES diamants.
- Voici douze poitrines de poulet barbecue
de quatre onces chacune.
Ces poitrines de poulet
Stuffin Gourmet®, fraîches de la ferme,
passent de la basse-cour
à votre cour arrière.
Elles sont admirablement marinées,
tendres, juteuses,
et carrément délicieuses, c'est garanti.
- Réajustez vos mensurations,
nous les sauvegardons.
Elles sont enregistrées
dans notre ordinateur.
Retournez dans la section
des commandes
et réajustez vos
mensurations pour nous.
Ensuite, nous pourrons
vous envoyer
un autre jean personnalisé.
Nous croyons qu'il
vous ira parfaitement.
- Comptons à rebours,
à partir de 5.
Tout le monde, aidez-moi:
5,
4,
3,
2,
1
(explosion)
Ho!
Ça a marché!
Ensuite, je lui ai demandé:
«O.K., tu paies un loyer?»
Il me dit: Ouais...»
Je lui demande: «Pourquoi?»
Il me dit: «Parce que je ne suis pas propriétaire.»
Je lui dis: «Non, je veux dire, qu'arriverait-il
si tu ne payais pas le loyer?»
Il me dit:
«Eh bien, la police viendrait m'expulser.»
Je lui dis: «Je ne vois pas ce que tu veux dire.
Qu'arriverait-il?»
Il me dit: «Bien, la police viendrait
et cognerait à la porte...»
Je lui dis: «O.K., et qu'arrive-t-il
si tu ouvres la porte...
et dis,
"Hé! Je viens juste de préparer le dîner.
Vous en voulez?"
Et le shérif s'assoit à ta table,
tu le nourris, tu ne l'empoisonne pas.
Et ensuite, après le dîner, tu dis:
"Votre compagnie est assez agréable,
mais pas tant que ça,
alors j'aimerais que vous quittiez
ma maison maintenant." Qu'arriverait-il?»
Il me dit: «Eh bien, le shérif
sortirait son pistolet en disant:
"Je suis ici pour t'expulser,
parce que tu n'a pas payé ton loyer".»
Je lui dis: «Aah. Alors, la raison pour
laquelle tu paies ton loyer est que sinon,
quelqu'un avec un pistolet
viendra et t'emmènera.»
Il me dit: «Je crois que je saisis.»
Je lui dis: «Continuons.
Qu'arrive-t-il si tu as faim,
et que tu vas à l'épicerie
et que tu commences simplement à manger.
Qu'arrivera-t-il?»
«Quelqu'un va appeler la police.»
Je lui dis: «Oui, la même personne qui viendra
armée d'un pistolet et t'emmènera.
C'est un vrai trou du cul, non?»
Donc, une des raisons pour laquelle
nous ne voyons pas beaucoup cette
violence est qu'elle est exportée.
Une autre raison pour laquelle nous
voyons peu de cette violence est
que nous sommes tellement
métabolisés dans le système
que nous adhérons à cette idée
étrange selon laquelle il est normal
de devoir payer pour exister sur cette planète.
Ça, c'est vraiment, vraiment bizarre.
Alors si vous ne payez pas,
un type avec un pistolet va venir
et il pourrait vous causer du tort.
Figure II
Il y a quelques années,
j'ai reçu un appel d'une amie,
une militante écologiste.
Elle pleurait, et elle m'a dit,
«Ce travail va me tuer,
ça me brise le coeur.»
J'ai dit, «Oui, je sais. C'est ce que ça fait.»
Puis, elle a dit,
«La culture dominante
déteste tout ce qui existe, n'est-ce pas?»
J'ai répondu, «Oui, elle déteste tout, incluant elle-même.»
Elle a dit, «Elle a une pulsion de mort, non?»
J'ai répondu, «Oui, c'est ça.»
Elle a dit, «À moins qu'on ne l'arrête,
elle vatout détruire sur la planète, non?»
J'ai répondu, «Oui, à moins qu'on ne l'arrête.»
Puis, elle a dit,
«Nous n'allons pas nous réveiller
devant un avenir
radieux, n'est-ce pas?»
Vert, c'est la couleur de l'argent
- 98% des forêts anciennes ont disparu.
99% des prairies ont disparu.
80% des rivières de cette planète
ne sont plus favorables à la vie.
Il y a de moins en moins d'espèces, on manque de sol,
et on manque de temps.
Et ce qu'on se fait dire
par la majorité des mouvements écologistes
est que la façon de stopper tout cela
est de faire de meilleurs choix personnels de consommation.
- Simplement en achetant nos produits,
le consommateur peut faire un premier
pas vers une planète plus verte.
Donc, en prenant ce rouleau
et en achetant
ce rouleau, vous pouvez aider
à sauver des millions d'arbres.
- Je crois que nous n'avons qu'à examiner l'histoire
du mouvement écologiste pour se faire une idée
des raisons de son échec.
Il y a eu beaucoup de mouvements écologistes
plutôt militants et radicaux,
en particulier dans les
années 1970 et 1980.
À plusieurs égards, ça a été une sorte
d'âge d'or pour l'écologisme.
Par exemple, Greenpeace a été fondé.
C'est devenu très courant, dans certains
milieux, de se dire écologiste.
Et il y a aussi eu un
changement à cette époque quand...
les entreprises se sont rendu compte qu'elles pouvaient vendre
beaucoup de produits en les appelant «verts».
- Le greenwashing, ou écoblanchiment,
est la pratique des entreprises
consistant à étiqueter leurs
activités d'une certaine façon
pour faire appel à
la sensibilité des gens
et à leur souci pour
l'environnement et l'écologie.
- Pour la grande majorité
des gens dans notre société,
il y a un profond sentiment
de déni, de détachement
entre ce qu'ils croient
être bien et bon
et leurs actions en tant que
société ou civilisation,
particulièrement en ce qui
concerne le monde naturel.
- J'ai un gros problème avec la plupart
des « solutions » qui sont proposées
parce qu'elles confondent ce qui est
réel et ce qui ne l'est pas.
Ces solutions tiennent
l'économie industrielle pour acquis.
«Comment peut-on sauver l'économie industrielle... et
incidemment ce serait bien de sauver aussi la planète.»
- Ça ne fait aucune différence d'acheter
du savon de chanvre si
l'effet de serre est effréné
et si la planète devient inhabitable.
- Le mouvement écologiste
dominant des grandes
organisations environnementales --
Greenpeace, Sierra Club,
et les autres --
est enraciné dans le même mensonge culturel
qui prétend que la nature est une ressource.
La nature est faite de choses à utiliser et à gérer.
La nature, comme le dit le philosophe
Martin Heidegger,
n'est qu'une vaste station-service
que nous pouvons exploiter sans fin.
Certains diront peut-être que
nous devons la gérer plus sagement,
mais tant qu'ils conserveront la mentalité que
nous sommes les maîtres de la création et que
cette création existe pour nous, sous forme
de ressources à transformer en marchandises
que nous vendons et achetons,
tant qu'ils garderont
cette perspective sur ce que ça
signifie d'être un écologiste,
alors ils continueront à travailler
pour cette même structure
autodestructrice dans laquelle
notre culture est embourbée.
En mai 2010, 21 compagnies forestières on signé un accord avec plusieurs grandes organisations
environnementales, incluant Greenpeace
et la Fondation David Suzuki.
L'accord, appelé «Entente sur la forêt
boréale canadienne» , vise à faire taire
les critiques des pratiques
de coupes dans la forêt boréale.
Le marché deviendra aussi
très important.
Plusieurs consommateurs ont exigé
des changements dans la forêt boréale.
L'Association des produits forestiers
et ses 21 compagnies membres
répondent à la demande de produits plus «verts»,
et le marché y sera
très attentif.
Si aucun changement n'est appliqué,
ils mettront de la
pression sur les parties qui
ont adhéré à l'entente --
les groupes écologistes,
les compagnies forestières --
pour qu'ils accomplissent
ce qu'ils s'étaient engagés à faire.
Et ils récompenseront les compagnies
lorsque les pratiques seront appliquées
et qu'un changement réel sera fait sur le terrain.
J'en suis persuadé.
- Un aspect intéressant est que,
avec Greenpeace,
David Suzuki, Forest Ethics,
Parcs Canada et
Wilderness de notre côté,
si quelqu'un d'autre vient
et essaie de nous intimider,
l'accord exige en fait que
ces organisations viennent
à notre rescousse pour repousser l'attaque,
et nous pourrons alors dire: «viens te battre contre moi et mes copains».
- Personnellement, je n'ai aucune sympathie pour les grandes
organisations environnementales institutionnalisées;
je crois qu'elles sont davantage un problème qu'une aide.
Ce sont des éco-bureaucraties.
Et je n'en nommerai aucune,
parce que je n'aime pas dire du mal
des organisations, sauf pour une que je crois
pouvoir critiquer, et c'est
Greenpeace. Et la raison
pour laquelle je peux le faire est que
je suis co-créateur de Greenpeace,
et par conséquent je me sens parfois comme
Dr. Frankenstein, et puisque j'ai contribué
à créer cette chose je peux certainement la critiquer.
Je crois que Greenpeace est devenu
le plus grand vendeur de bonne
conscience. Les gens y adhèrent
pour se sentir bien, pour se dire: «Je fais partie
de la solution et non du problème».
Greenpeace génère près de
300 millions de dollars par année,
et que font-ils avec cet argent?
Ils génèrent plus d'argent. Et les gens qui sont
au sommet de l'échelle maintenant
ne sont pas des écologistes --
ce sont des collecteurs de fonds,
des comptables,
des avocats, des hommes
et des femmes d'affaires.
«Les gens votent avec leurs dollars
quand ils passent à la caisse.
Les sondages indiquent que le public est préoccupé d'environnement
et en fin de compte, les entreprises se préoccupent
de leur marge de profit et de leurs ventes.»
En Colombie-Britannique, le mouvement écologiste
s'est retrouvé dans une impasse.
Leurs principaux leaders se sont compromis
avec l'adversaire
et ont trahi le mouvement.
Dans les années 1990, la nation Nuxalk s'est engagée dans une campagne d'action directe pour stopper
les coupes sur leurs terres ancestrales,
la Great Bear Rainforest.
Leur lutte a éventuellement été récupérée
par des groupes écologistes bien financés,
dont Greenpeace,
le Sierra Club et Forest Ethics.
-Il y a eu des actions directes,
des blocages de routes,
il y a eu une campagne internationale de boycott
qui a mis beaucoup de pression sur les compagnies
qui coupaient les arbres de la Great Bear Rainforest.
Mais le résultat final a été que tout s'est décidé dans
des négociations à huis clos avec
Tzeporah Berman comme chef négociatrice
du côté des défenseurs des ressources naturelles,
alors que plusieurs des groupes
qui faisaient le travail sur le terrain,
soit les actions directes,
et les campagnes de boycott,
ont été écartés du processus.
Ils ont éliminé la surveillance publique,
et les protocoles d'accord
conclus avec les Premières Nations,
et les autres groupes environnementaux
ont été essentiellement détournés.
Les protocoles d'accord donnaient
aux négociateurs le mandat
d'exiger la protection de
40 à 60 % du territoire
mais ils se sont finalement
entendus pour n'en protéger que 20 %.
- Ça ne m'étonne pas vraiment
lorsque les gens me disent que
l'ex-président de Greenpeace
travaille maintenant pour l'industrie forestière du Canada.
L'ex-président de Greenpeace en Australie
travaille maintenant pour l'industrie minière. L'ex-président
de Greenpeace en Norvège travaille pour
l'industrie de la pêche à la baleine.
Ils passent d'une compagnie à une autre.
En 1975, Greenpeace a lancé
sa campagne contre la pêche à la baleine,
pour confronter les flottes baleinières en haute mer.
En juin 2010, Greenpeace a accepté
un accord qui permettrait
à certaines nations comme le Japon de continuer
de chasser les baleines pour des raisons commerciales.
Le seul critère sur lequel nous
seront jugés par ceux et celles
qui viendront après nous est
la santé du sol et
la santé de l'eau,
et la santé de la Terre.
Il se foutront de savoir
si nous avons fait du recyclage;
Il se foutront de savoir
que nous avons écrit à nos législateurs;
Il se foutront de savoir
à quel point nous avons essayé.
Ce qui leur importera, c'est
de pouvoir respirer l'air et boire l'eau,
et de savoir que la terre pourra les faire vivre.
Et ils se foutront de savoir
que nous avons essayé de toutes nos forces,
ils se foutront de tout ça --
ce qui leur importera,
c'est de vivre sur une planète vivante.
Figure III
OK, alors...
... J'ignore si vous êtes au courant, mais
la version originale du film
«La Guerre des Étoiles» n'a pas
été écrite par Lucas.
La version originale a été écrite
par des environnementalistes
et elle est un peu différente.
Pour commencer, le film ne s'appelait
pas «La Guerre des Étoiles».
Il s'appelait «La Désobéissance civile
non-violente des Étoiles».
Mais l'intrigue de la Guerre des Étoiles,
pour ceux qui ont oublié, est que
l'Empire a créé une immense
machine, l'Étoile Noire.
C'est une machine qui est capable
de détruire des planètes entières.
Dans le film, les rebelles trouvent
un moyen de détruire l'Étoile Noire,
et à la toute fin, Luke Skywalker
se sert de la Force pour déjouer tous les
« chasseurs TIE » et tirer une torpille
dans un tunnel d'aération,
pour faire sauter l'Étoile Noire.
Encore une fois, la première
version du film écrite par
des environnementalistes était
un peu différente: les rebelles
ne faisaient pas sauter
l'Étoile Noire. Au lieu de ça, ils
utilisaient d'autres méthodes pour stopper
la marche intergalactique de l'Empire.
Par exemple, ils créaient des programmes pour
que les habitants des planètes condamnées
produisent des articles de luxe comme des
balles «aki» en chanvre et du café bio
pour vendre aux habitants de l'Étoile Noire.
Le public sera aussi
informé des projets
visant à encourager les soldats
et autres citoyens de l'Empire
à faire de l'écotourisme sur les planètes condamnées.
Le but est de démontrer que ces planètes
sont économiquement importantes
pour l'Empire et ne devraient donc pas être détruites.
Dans un revirement de situation qui
va sûrement mettre le public en haleine,
un autre groupe de rebelles enclenche
des poursuites judiciaires contre l'Empire,
tentant de démontrer que la Déclaration
sur l'Impact Environnemental que Darth Vader
devait déposer ne corroborait pas
adéquatement «l'absence d'impacts significatifs»
de son projet visant à
faire exploser ces planètes.
Les spectateurs seront électrisés par
les projets de boycott des articles produits
par les entreprises qui comptent Darth Vader
sur leur conseil d'administration,
et se lèveront de leur siège
dans les cinémas du monde entier
quand ils verront des sacs remplis de lettres,
écrites directement à M. Vader,
demandant qu'il cesse de faire
sauter des planètes, s'il vous plaît.
Bon, nous savons que tout ça serait
déjà suffisant pour non seulement
mettre à genoux l'Empire, mais aussi
pour faire un film vraiment passionnant.
Mais voilà: il y a plus.
Des milliers de rebelles renégats,
mécontents de ce qu'ils
perçoivent comme du léchage de bottes
de la part des rebelles traditionnels,
décident, dans une scène qui mettra
les larmes aux yeux des spectateurs
les plus endurcis,
de se rendre
sur les planètes condamnées, bras dessus,
bras dessous, et de chanter «Give Peace a Chance».
Ils envoient des DVD de ça
à Darth Vader et à son
patron le Grand Moff Tarkin, à qui ils envoient
aussi des vibrations d'amour et de gentillesse.
Quelques rebelles se faufilent dans
l'Étoile Noire et s'enchaînent
à différentes pièces d'équipement.
Des débats vigoureux
ont lieu à l'écran à savoir
si les rebelles devraient
se rendre volontairement à
l'approche des soldats, ou s'ils
devraient plutôt demeurer enchaînés jusqu'à la fin.
Et dans une brillante et
courageuse touche d'authenticité,
les rebelles ne parviennent
jamais au consensus.
Mais il y a plus. À l'intérieur de l'Étoile
Noire, un groupe dissident se détache:
ils brûlent quelques transporteurs,
et taggent «Front de Libération de la Galaxie».
Puis, un autre groupe rompt
avec ce dernier et
parvient finalement aux
quartiers privés de Vader. Et quand
enfin ils sont rendus, ils se faufilent derrière lui
et lui écrasent au visage une
tarte à la crème végétalienne.
Les réalisateurs ont décidé
de couper ce passage parce que
ça ressemblait trop à
une scène d'un autre film qu'ils
développaient en même temps
intitulé «Le Complot pour entarter Hitler».
Comme l'Étoile Noire approche dangereusement,
quelques-uns des rebelles
proposent de prendre les armes et de riposter.
Ces rebelles sont
décriés sans ménagement par
les rebelles pacifistes, qui maintiennent qu'attaquer
ceux qui gèrent l'Étoile
Noire est «un autre
exemple de la philosophie préjudiciable de l'Empire
qui entre par la porte d'en arrière».
«Si nous voulons changer
Darth Vader», disent-ils,
«nous devons d'abord incarner
ce changement nous-mêmes.
Pour changer le coeur de Darth Vader,
nous devons d'abord changer le nôtre.
Nous devons, plus que tout,
avoir de la compassion pour
Darth Vader, et se rappeler que
lui aussi était autrefois un enfant.»
Finalement, Léia, Luke, Han, Chewbacca
et une paire de robots arrivent
et annoncent aux autres qu'ils savent
comment détruire l'Étoile Noire.
Les autres rebelles,
bien sûr, sont horrifiés.
Une bagarre éclate entre Léia,
Luke, Han, Chewbacca et les deux
robots d'un côté et les
pacifistes de l'autre.
Les pacifistes les chassent
de la salle et du film,
ce qui n'est pas très grave car
ce sont des personnages secondaires.
Mais bon, la conclusion
du film est que
l'Étoile Noire se rapproche
de plus en plus et on voit
l'Étoile Noire, puis
on voit la planète,
puis on voit l'Étoile Noire,
puis on voit la planète,
puis on voit l'Étoile Noire
et on voit le laser qui commence à rougeoyer
d'une lueur infernale, et
on voit encore la planète,
et on voit une petite lumière --
et ça, c'est les environnementalistes
qui s'enfuient avant que la planète n'explose.
Puis on voit encore l'Étoile
Noire et elle
fait exploser la planète,
et ensuite, le tout dernier
plan du film, qui révèle
le triomphe éclatant des rebelles,
est une photo montrant
un article dans le coin inférieur gauche
de la page 43 du New Empire Times
qui consacre trois phrases
à la destruction de la planète.
«Super! Les médias parlent de nous!»
Prémisse IV
La culture dans son ensemble, ainsi que la plupart
de ses membres,
est insensée.
La culture est guidée par une pulsion de mort,
une pulsion de destruction du vivant.
- Le public doit
comprendre qu'aucune combinaison
de carburants alternatifs miraculeux,
de biodiesel, d'éthanol,
de nucléaire, d'énergie solaire
ou d'huile de patates frites,
aucune combinaison de ces choses ne permettra
à cette joyeuse culture motorisée de perdurer.
- Nous utilisons déjà toutes les
sources d'énergies facilement accessibles,
et avons mis au point un mode de vie reposant
essentiellement sur le pétrole bon marché.
- Le monde tel que nous le connaissons,
qui dépend entièrement du pétrole,
tire à sa fin.
- Nous allons vers l'effondrement.
Ce pétrole ne reviendra pas.
Fort McMurray
Alberta, Canada
- L'exploitation des sables bitumineux est
probablement l'un des plus grands projets
industriel de l'histoire.
- L'exploitation des sables bitumineux est l'entreprise
la plus destructrice de l'environnement
sur la planète actuellement.
- C'est de l'extraction pétrolière,
c'est le pétrole le plus sale sur la planète,
celui qui requiert le plus
d'énergie pour l'extraire,
et la raison pour laquelle nous exploitons
ce type particulier de pétrole très sale
est qu'il n'y a plus d'autre pétrole à extraire.
- Les sables bitumineux ne sont pas exactement du pétrole.
En fait, le processus par lequel
les sables bitumineux sont minés et raffinés
équivaut à précipiter des centaines
de millions d'années de développement
par un processus synthétique.
Les sables bitumineux,
qui couvrent un territoire
aussi grand que l'état de New York,
ou plus grand que l'Angleterre,
sont déjà considérés comme le plus important projet industriel
de toute l’histoire de l’humanité, et ce n’est que le début.
- Ils séparent le pétrole du sable avec
de la vapeur d'eau,
en le faisant bouillir...
...pour que le pétrole se dépose au-dessus de l’eau comme une écume,
ensuite ils le ramassent, ce qui donne du bitume.
- Il y a des procédés miniers
et des procédés in situ,
et chacun de ces procédés vise
en somme à extraire
le bitume du sable.
- Pour produire un baril de pétrole,
vous devez d’abord
dégager le sol, raser
tous les arbres
et ensuite creuser un cratère,
qui peut aller jusqu’à 60 mètres de profondeur.
Pour chaque baril de pétrole,
on utilise quatre barils d’eau
dans un processus de centrifugation où
l'on fait tourner la boue à très haute vélocité,
avec de l’eau à
très haute température,
afin de séparer le bitume,
qui est une forme de pétrole pré-synthétique,
du sable et de l'argile
et de la vase.
Mais ça c'est seulement
après avoir excavé
des centaines de tonnes de terre.
- L'énergie requise par ce processus
est approximativement...
on estime que pour chaque baril de pétrole,
il faut un demi baril en énergie.
Donc, pour chaque baril d’apport énergétique,
deux barils de pétrole sont produits,
tandis qu’avec le brut conventionnel le besoin
en énergie pour extraire le pétrole
était beaucoup moins grand.
Le ratio qu'il faut retenir
est celui utilisé
dans un pays comme l’Irak, où pour
chaque baril de pétrole que vous utilisez
à des fins d'extraction, vous obtenez
environ cent barils en retour.
Fort Chipewyan
Alberta, Canada
- La rivière Athabasca, qui traverse
le nord de l’Alberta,
et dont les berges sont habitées par
plusieurs communautés autochtones,
est en train d’être vidée de son eau afin
d’alimenter l'exploitation des sables bitumineux.
- L'eau est contaminée
par les sables bitumineux, qui déversent
du pétrole, des graisses et des
eaux d'égouts non traitées,
et il y a parfois des accidents,
des fuites de produits chimiques toxiques
directement dans la rivière Athabasca.
- La communauté de Fort Chipewyan,
constituée des Premières Nations
Cris Mikisew et Dene Chipewyan,
s'est battue et est
montée au front
afin de sonner l’alarme sur ce qui se passe.
Leur communauté a connu une hausse hors du commun
des cancers rares, des maladies auto-immunes,
de l’arsenic dans la terre et
dans la viande d’orignal; les poissons
présentent aussi des taux élevés
de métaux lourds, de mercure,
en fait, tout l’environnement
là-bas est contaminé.
- Cela affecte ma communauté dans la mesure où
c’est en train de tuer les gens de Fort Chipewyan.
C’est ce que j’ai nommé plus tôt
«un génocide industriel à petit feu».
J’ai enterré ma tante,
J’ai enterré mon oncle, j’ai une
tante qui vit avec le cancer.
C'est une guerre pour notre survie,
parce que le gouvernement laisse
les gens de Fort Chip mourir.
- Les sables bitumineux sont non seulement en train d’alimenter
la deuxième déforestation la plus rapide
en-dehors du bassin
du fleuve Amazone,
ils sont déjà le deuxième plus important facteur
de changements climatiques
en Amérique du Nord.
Avec les objectifs de production qu'ils
se sont fixés, les émissions de CO2
seront si élevées que le seul moyen
d'égaler la contribution des sables
bitumineux aux changements climatiques
en Amérique du Nord
serait de combiner
toutes les centrales au charbon
comprises entre l'Alberta et l'Arizona, inclusivement.
- Je pense que les sables
bitumineux démontrent l’absurdité
de notre désir d’obtenir toujours plus de pétrole
lorsque nous savons très bien
que, par exemple, l’eau fraîche constitue
un élément indispensable de l'existence humaine.
Pourtant, ils poursuivent à toute vapeur
l’extraction de ces dernières petites gouttes de pétrole
afin que perdure cette culture de plastique,
cette civilisation de plastique,
jusqu’à la destruction complète
de l’environnement qui nous donne la vie.
- C’est comme si le monde entier
était accro au crack,
et que la forme de crack
la plus sale et la plus dégoûtante
permettait d'alimenter la dépendance
encore un peu plus longtemps.
C’est exactement ce que c’est.
C’est la démarche la plus insensée
qu'on puisse imaginer.
- Nous sommes probablement d’accord que la civilisation
va s’effondrer,
que nous l’aidions ou pas.
Si vous n’êtes pas d’accord avec ça,
nous n’avons probablement rien à nous dire.
Nous sommes probablement aussi d’accord que
cet effondrement sera chaotique.
Nous sommes aussi d’accord que, puisque la
civilisation industrielle détruit systématiquement
l’infrastructure écologique de la planète...
...plus tôt s’effondrera la civilisation,
et ce, que nous l'aidions ou pas,
plus il restera de vie par la suite
pour supporter les humains et les non humains.
Figure IV
- La genèse du livre Endgame
est une série de conférences que j'ai données
sur la possibilité de riposter.
La réponse du public
était vraiment prévisible.
Si l’auditoire était composée de militants
environnementalistes traditionnels
et de militants pour la paix et la justice sociale,
ceux-ci levaient régulièrement ce que
j’ai appelé le «bouclier de Gandhi».
Cela consiste à répéter les noms
«Martin Luther King», «Dalai Lama» et «Gandhi»
encore et encore, aussi vite que possible,
afin d'écarter toutes les mauvaises pensées.
Si c’était des écologistes de la base,
ils faisaient la même chose,
mais ils venaient ensuite
me voir à la fin pour me dire,
en CHUCHOTANT «Merci beaucoup
d’avoir soulevé ce point».
Pacifier la résistance
- Particulièrement en Amérique du Nord,
les adeptes du pacifisme et de
la non-violence ont joué un rôle déterminant
dans la censure et le contrôle de
la participation populaire
au sein des luttes sociales.
Et leur influence
sur les luttes sociales
a permis à l’État d'exercer
un contrôle accru sur ces mouvements.
La non-violence a une fonction
de récupération des luttes sociales,
en les dégriffant
pour les rendre inoffensives,
pour qu’elles ne puissent exister que dans
le cloaque de la pluralité démocratique.
- Je me demande ce qui advient
de cette énergie,
cet idéalisme ou cette optimisme que
quelque chose est sur le point de changer
lorsqu'il est évident que rien du tout n'est en train de changer?
- Quels sont les faux espoirs qui
nous maintiennent attachés au système?
Quels sont les faux espoirs
qui nous lient à
des situations invivables et nous
rendent aveugles aux possibilités réelles?
Quelqu’un croit-il vraiment que
Weyerhauser va arrêter de
raser la forêt parce que nous le leur demandons poliment,
que Monsanto va arrêter de faire ce que Monsanto fait
parce que nous le leur demandons poliment?
Je parlais à quelqu'un aux États-Unis
il y a quelques années et elle m’a dit
«Si seulement nous pouvions placer un Démocrate
à la Maison Blanche, les choses s'arrangeraient».
- Il y a quelques mythes
de gauche que j’aimerais
VRAIMENT nous encourager à dépasser.
Le premier est que le changement social
se produit par la persuasion morale.
Ça ne fonctionne pas comme ça. Ça se produit par la force.
- Le problème avec la stratégie
de la persuasion est qu'elle
ne fonctionne qu’avec les personnes qui peuvent réellement
être convaincues, et sur qui l'on peut
compter pour agir, à partir de leur position,
après une transformation de leur mentalité.
Le problème est que nous n'avons pas affaire à
des individus qui peuvent être convaincus ou persuadés;
nous avons surtout affaire à de grosses
organisations sociales abstraites
et à des compagnies, qui sont
des sociopathes, composées
d’un grand nombre de personnes.
- On ne peut pas discuter avec des psychopathes,
on ne peut pas discuter avec des fascistes
et on ne peut pas discuter avec ceux
qui tirent profit d’un système économique.
Tu dois les arrêter par le recours à
une forme ou une autre de force,
et cette force peut être violente ou non-violente.
Aurait-on pu arrêter Ted Bundy
par des moyens pacifiques?
- La Gauche, inconsciemment en grande partie,
a comme rôle premier
de rendre la résistance inoffensive.
Les États ont reconnu que
la résistance ne disparaîtrait jamais,
que les luttes ne cesseraient jamais.
Dans le passé, ils ont tenté
de réprimer les luttes
dès qu’elles voyaient le jour,
dès qu’il y avait
une indication qu’elles existaient,
et cette tactique s'est avérée inefficace.
De nos jours, la façon dont
les États règnent repose sur
l’acceptation de l’inévitabilité
du conflit et de la résistance,
et la gestion permanente de ceux-ci.
«Continuez de marcher,
il ne se passe rien ici!
Il ne se passe rien,
juste une autre ligne de police,
alors veuillez s.v.p continuer de marcher!»
- Les mouvements sociaux en Amérique du Nord sont enfermés
dans cette doctrine pacifiste qui est imposée par
les réformistes de la classe moyenne
qui veulent contrôler
le mouvement et dicter
comment il doit se comporter.
- Les adeptes de la non-violence
disent fréquemment que la non-violence
fonctionne, et les principaux exemples
qu’ils utilisent sont ceux
de Gandhi en Inde et de
Martin Luther King aux États-Unis.
Le problème est que cela
constitue une véritable
révision historique,
puisqu’en fait, la résistance en
Inde était incroyablement
diversifiée, et si Gandhi était
effectivement une figure
importante de la résistance,
celle-ci n’était absolument
pas exclusivement pacifiste.
- Gandhi est utilisé comme
argument pour clore le débat.
- Particulièrement en Occident,
on utilise Gandhi pour
étouffer toutes les discussions portant
sur l'action directe, sur ce qui est
perçu comme de la violence
ou tout ce qui va au-delà des
moyens pacifistes ou paisibles de résistance.
- Pendant des années, j’ai vraiment gobé
le mythe Gandhien qui est
inculqué de force aux militants
des États-Unis,
et ce qui m’a désabusé
de ce mythe
a été ma rencontre avec
des Indiens.
Les gens auxquels j’ai parlé
ne le déifiaient certainement pas
et plusieurs d’entre eux le méprisaient.
Ils le perçoivent comme un
collaborateur et quelqu’un
avec qui les Britanniques pouvaient négocier.
- Gandhi est vraiment bien connu en Occident,
mais lorsque tu vas en Inde, il y a
un insurgé, un leader révolutionnaire
du nom de Bhagat Singh,
qui est probablement presque
aussi connu que Gandhi en Inde.
Il faisait partie du
mouvement d’indépendance
et en était en fait un leader.
Par contre en Occident, la plupart des gens
n’ont jamais entendu parler de lui.
La raison en est qu’il a utilisé
des tactiques d’action directe.
Il y a eu des assassinats
de généraux de l’armée britannique;
il y a eu l’explosion d’une bombe
au Parlement britannique
essentiellement pour attirer
l’attention du public;
on s'emparait aussi des armes
dans les wagons de trains.
- Avec Gandhi et le
Parti du Congrès Indien,
où il y avait des modérés
et des extrémistes,
les modérés étaient légaux;
les réformes constitutionnelles
étaient leur seule méthode,
et on leur reprochait
d’être une clique de classe moyenne,
d’être trop lent,
trop légaliste
et finalement inefficace.
Quant aux extrémistes,
ils étaient accusés d’être
trop agressifs, trop rapides,
trop imprudents et irresponsables.
- Gandhi a eu le droit de négocier
parce qu'il y avait
d’autres figures dans la lutte
qui étaient davantage menaçantes
pour la domination britannique.
Alors, les Britanniques ont
spécialement choisi de dialoguer avec
Gandhi parce qu’il était
pour eux la moins
menaçante des principales
figures de la résistance.
- Gandhi a agi comme
entremetteur.
Sa théorie de la résistance
passive non-violente
s'est présentée comme un pont entre
les extrémistes et les modérés.
- Les Britanniques étaient saignés à blanc après la 2e Guerre Mondiale,
ils n'avaient plus le
moral pour une autre
grande bataille et ils ont
préféré choisir quelqu’un
avec qui ils pouvaient travailler.
Ils savaient qu’une révolution se préparait et
ils ont voulu l’étouffer autant que possible.
- L’Inde est passée
d’une colonie à une néo-colonie.
Les Britanniques ont été capables de maintenir
leurs intérêts, moins directement,
en cédant aux Indiens
les postes de gestionnaires.
- Je n’ai aucun problème avec
les gens qui posent des actions non-violentes,
cela n’a jamais été le problème --
je répète constamment qu'il faut
déployer toutes les tactiques.
Le problème que j'ai, c’est que bien
trop de pacifistes,
particulièrement aux États-Unis,
finissent par ne pas soutenir
le travail plus radical ou militant.
- Le problème, lorsque ce
débat est soulevé, est qu'on
ne peut pas tenir pour acquis
que les personnes qui
résistent et utilisent
certains moyens de résistance
n’ont pas bien réfléchi à
ce qu’ils font. Et je pense
que ceci est souvent le problème.
Lorsque des gens
décident de passer à un certain
type d’action, qu'ils disent
«vous savez quoi,
nos manifs ne suffisent pas»,
ou qui posent elle ou telle action,
il y a cette présomption
de la part de ceux qui
se conforment à la ligne de Gandhi et qui disent
«Oh, ils n’y ont pas bien réfléchi».
- Ce que la plupart des États vont choisir
de faire dans des circonstances similaires
est de chercher les éléments
de la résistance
qui sont les plus faciles
à manipuler et à assimiler,
de négocier avec eux et d'ensuite
LEUR transférer le pouvoir dans le but
de perpétuer le système en place.
- Alors, encore une fois,
l’État fait la même chose avec
le mouvement environnemental qu’il
avait fait avec Gandhi et
Martin Luther King. Il invite
les chefs responsables
du mouvement environnemental
à participer aux enquêtes,
aux commissions parlementaires et
aux débats. Il les reconnaît --
ils sont les chefs légitimes --
parce qu'encore une fois,
il ne veut pas que le mouvement commence à
adopter des tactiques de résistance plus militantes.
- Les puissants ne cèdent jamais
sans livrer bataille.
C’est une phrase célèbre
de Frederick Douglass
qui dit: «Le pouvoir ne concède rien
sans qu'on l'exige.
Il ne l'a jamais fait et ne le fera jamais».
Figure V
En utilisant des appareils électroménagers
à haut rendement énergétique, nous pouvons réduire ceci
de la pollution reliée au réchauffement climatique
qui serait autrement
rejetée dans l’atmosphère.
En utilisant d’autres produits
à haut rendement, nous économisons ceci.
En choisissant des automobiles qui font plus
de kilomètres par litre d’essence, ceci.
Et tout ceci commence à s’accumuler:
d’autres moyens de transport plus écoénergétiques,
des technologies renouvelables.
Nous avons tout ce dont nous avons besoin,
sauf, peut-être, la volonté politique.
Mais vous savez quoi?
En Amérique, la volonté politique
est une ressource renouvelable.
- Lorsque nous regardons les solutions,
toutes les prétendues solutions
mises de l’avant pour contrer
le réchauffement climatique,
ce qu’elles ont en commun
est qu’elles considèrent
la civilisation industrielle
comme une variable indépendante,
et le monde naturel comme
une variable dépendante.
Elles visent à sauver la civilisation.
Elles inversent la logique,
qui devrait plutôt être
de faire tout ce que
nous pouvons pour sauver
la vie sur la planète.
- Dans les prochaines 40 à 50 années,
nous allons assister à
l’extinction de plus d’espèces
que nous en avons perdu depuis
65 millions d’années.
Pour moi, c'est un avertissement sérieux,
et une sirène qui se met à sonner
comme un appel
à couper le superflu et
à faire tout ce qui est nécessaire
pour protéger la Terre
ici, maintenant, et
pour les générations futures.
C’est vous qui allez
devoir répondre à vos
enfants, dans 50 ou 75 ans,
lorsqu'ils vous demanderons ce que vous
faisiez durant les guerres écologiques.
En ce sens,
chacun d’entre nous doit vivre sa vie
dans le présent, en ce moment même, en posant les actions
que nous serions fiers de relater à nos ancêtres.
Si nous voulons sérieusement sauver la vie sur Terre,
nous devons commencer à riposter
à la manière des personnes
qui réalisent qu’elles doivent
former un mouvement de résistance sérieux.
- La plupart des peuples autochtones
qui maintiennent moindrement
une vision traditionnelle du monde
savent que le mode de vie que la
société des colons a imposé sur cette
terre n’est pas viable.
Et pourtant, il y a comme un sentiment
que nous devons, d'une certaine façon,
attendre que tout s’effondre,
ou qu’ils achèvent de faire ce qu’ils font,
ou qu’ils atteignent leur
limite et ne soient plus en mesure
de continuer de la sorte,
l'idée qu'il faille
faire preuve de patience.
Fuck la patience
Je pense que le vrai problème est le pouvoir
et c’est une question que les libéraux
ont beaucoup de difficulté à
examiner et à comprendre.
Le problème est que
cette culture a une
hiérarchie clairement définie.
Il y a des personnes
qui sont clairement au pouvoir
et qui en tirent profit,
qui tirent profit de la
destruction de la planète,
qui tirent profit de
l’exploitation d'autres personnes,
et elles le font
depuis très longtemps.
Leur pouvoir est plus important
pour eux que n’importe quoi.
- Aucun choix
de consommation personnel
ne pourra démanteler les systèmes de
pouvoir qui sont derrière la
destruction de notre planète.
Ce dont nous avons besoin est d'une
résistance politique organisée.
- On ne peut pas se contenter
de demander des réformes à l’État,
ni aucune autre forme de gains ou de concessions,
on doit le forcer.
C'est le pouvoir de la perturbation.
Ce fut une journée sanglante dans la communauté autochtone
Mohawk d’Oka, au Québec, près de Montréal.
«Les policiers provinciaux, en habit anti-émeute, ont chargé
les barricades que les Mohawks avaient érigées.
Il y a eu des nuages de gaz
lacrymogènes, une pluie de balles et
au cours de la bataille, un policier
a été tué. Tout cela à cause
d’une dispute au sujet d’une portion de
forêt que les Indiens revendiquent
et que le conseil de ville souhaite raser
afin d’agrandir le terrain de golf local.»
«La police s’est retirée aussi
vite qu’elle était arrivée,
abandonnant les auto-patrouilles.
Ils ont aussi abandonné
une pelle mécanique que les Mohawks
ont immédiatement récupérée.
Les auto-patrouilles, écrasées et inutilisables,
ont été transformées en barricades.»
Nous traitons ces arbres et
la terre comme notre mère.
Ces gens sont en train de violer notre mère.
Que feriez-vous si
ils violaient votre mère?
- Ces politiciens sont des serviteurs du système;
c’est leur boulot de perpétuer
le système, c’est leur boulot
de générer des profits
pour la classe dirigeante.
Ils n'agiront jamais, mais jamais, en fonction
des intérêts du peuple, ou en fonction des intérêts de la planète.
Peu importe ce que nous disons,
le seul langage qu'ils
comprennent, c’est la
force et la menace d’une
perturbation sociale.
Si nous leur permettons de rester au pouvoir,
ils reprendront toujours les quelques gains
que nous aurons réussi à leur arracher.
- Il est vraiment important
de reconnaître
qu'aucune lutte n'est vraiment achevée,
qu’il n’y a aucune possibilité
de victoire durable tant et
aussi longtemps que l’État
continue d’exister, mais nous pouvons
clairement voir dans les histoires
de la lutte les petits gains qui ont été remportés,
et les moyens par lesquels
nous nous sommes renforcés
en utilisant toutes les tactiques, et je pense
qu'il est inutile de
dire qu'une tactique particulière est
violente ou non, car ce n'est rien d'autre
qu'une catégorie morale
ayant pour objectif de restreindre l’action.
Je pense qu'il est plus important de déterminer
quelles tactiques servent à nous renforcer,
sont libératrices et sont vraiment utiles.
- Les moyens purement légaux et visibles
sont conçus pour
faciliter l’expansion
du capitalisme mondial.
- Ce sont des structures de pouvoir très sérieuses
qui accumulent de vastes sommes d’argent.
Elles sont soutenues par
le pouvoir de l’État armé,
de toutes les façons imaginables.
Elles ont les armées de
leur côté, elles possèdent
les médias de masse, les banques,
tout l’argent est de leur côté.
- S’il subsiste un seul doute
quant au leadership de
notre armée, vous n’avez
qu’à jeter un coupe d'oeil à ce
chasseur F-18
et au véhicule blindé léger juste derrière.
L’armée et le corps
des Marines ont testé
ce véhicule avec un mélange de biodiesel
et ce chasseur de la marine,
justement surnommé le "Green Hornet",
connaîtra son baptême de l'air dans
quelques jours, lors de la Journée de la Terre.
- Crazy Horse un-huit,
demande la permission d’attaquer.
- Ils ramassent les blessés?
- Oui, nous essayons
d’obtenir la permission d’attaquer.
- Allez, laissez-nous tirer!
- Bushmaster, Crazy Horse un-huit.
- Ils le ramassent.
- Bushmaster, Crazy Horse un-huit.
- Ceci est Bushmaster sept, allez-y.
- Roger. Nous avons une
fourgonnette Bongo qui
ramasse les corps. Je demande la
permission d’attaquer.
- Bushmaster sept, roger. Ceci est
Bushmaster sept, roger. Attaquez.
- Un-huit, on attaque. Clear.
- Allez!
- Clear.
Alors, si la loi ne
fait pas ce qui est juste,
d'autres devront
le faire,
et ils devront faire ce qui est juste en
brisant la loi. Et ce
précédent a été établi plusieurs fois
au cours de notre histoire: les personnes
qui ont sauvé les Juifs
des Nazis allemands
ont brisé la loi en vertu
d'une raison éthique supérieure.
Ceux et celles qui ont libéré des esclaves dans notre
pays par la voie du réseau
de chemin de fer clandestin,
pour les mettre à l'abri des esclavagistes et d’une
loi vraiment barbare
aux États-Unis à cette époque.
Ils ont fait ce qui est juste.
Ils ont brisé la loi
pour une raison éthique supérieure.
- Nous devons commencer à agir dans le monde réel
et dépasser le fait de cliquer sur «j’aime» dans
Facebook et de signer des pétitions en ligne.
Nous devons être présent
dans le monde réel et riposter.
- Je pense qu’une des choses
que nous devons vraiment accepter
et intérioriser est que
la majorité des institutions
et la majorité des personnes
ne seront jamais de notre côté.
Alors, nous devons nous asseoir --
en tant que militants et militantes
et en tant que communautés de résistance,
en tant que culture de résistance --
et nous devons nous poser la question suivante:
«Que devons-nous faire pour empêcher
cette culture de détruire la planète?»
Vous savez, une partie de la
réponse est évidemment que
la persuasion n’a pas fonctionné et que la persuasion
ne fonctionnera pas.
Si nous voulons obtenir...
...du succès, nous devons
étudier ce que les mouvements
de résistance du passé ont fait,
ce qu’ils ont appris
et les différentes phases
qu’ils ont traversées
en tentant de
s’affirmer et de vaincre.
- Lorsque je parle d'une
«résistance politique organisée»,
je veux dire que nous devons
affronter le pouvoir de front.
Une fois qu'on a nommé le pouvoir,
on se rend compte qu'il
est sociopathe,
que les personnes au
pouvoir feront tout ce
qu’ils pourront pour nous faire taire.
- Lorsqu'on
entre dans une
période de conflit social exacerbé,
ce qu'il faut éviter
est de promouvoir
la non-violence, parce que
cela désarme
le peuple – cela
nous désarme face à
un ennemi agressif
et face à
des conditions sociales difficiles.
Ce qu'il nous faut est
un état d’esprit combatif
parce que sans un esprit combatif,
il vous manque la volonté de résister.
- La chose la plus intelligente que les Nazis ont fait a été
de s'assurer qu’à chaque étape
du parcours, il était dans
l'intérêt rationnel du Juif de ne pas résister.
Voulez-vous recevoir une carte d’identité
ou voulez-vous plutôt résister
et possiblement vous faire tuer?
Voulez-vous déménager dans le ghetto
ou plutôt résister
et possiblement vous faire tuer?
Voulez-vous embarquer dans un wagon à bétail
ou plutôt résister
et possiblement vous faire tuer?
Voulez-vous prendre une douche
ou plutôt résister
et possiblement vous faire tuer?
À chaque étape du parcours,
il était dans leur
intérêt personnel rationnel
de ne pas résister.
Mais je vais vous dire
une chose très importante:
les Juifs qui ont participé
au soulèvement du Ghetto de Varsovie
ont connu un plus haut taux de survie
que ceux qui se sont soumis aux ordres.
- Je crois que si nous étions vivants
en Allemagne Nazi maintenant,
nous saurions exactement ce qu’un
mouvement de résistance doit faire.
Il nous faut considérer
la culture de la civilisation industrielle
comme une culture d’occupation,
car c'est ce qu'elle est.
Figure VI
- Si les Nazis ou d'autres fascistes
prenaient le pouvoir en Amérique du Nord,
que ferions nous?
Que ferions nous s’ils implantaient
le fascisme selon Mussolini:
«Il serait plus adéquat
de dire corporatisme que fascisme,
puisqu'il s'agit en fait d'une fusion
du pouvoir étatique et du pouvoir corporatif».
Et si ce pays occupé se donnait
le nom de démocratie,
mais que la plupart des gens percevait
la farce électorale pour ce qu'elle est,
si les citoyens n'avaient le choix qu'entre
différentes factions d'un Parti fasciste unique,
(ou corporatiste, selon Mussolini).
Et si les activités anti-gouvernementales étaient écrasées
par des militaires d’élite et une police secrète?
Seriez-vous prêts à vous battre?
S’il existait déjà un mouvement
de résistance, le rejoindriez-vous?
Résisteriez-vous si les fascistes irradiaient
la campagne, empoisonnaient les vivres,
rendaient les rivières impropres
à la baignade et tellement sales
que vous ne songeriez même plus
à boire de leur eau?
Si les fascistes entamaient une déforestation
systématique du continent, rejoindriez-vous
une armée de résistance clandestine,
en prenant le maquis, pour ensuite
attaquer les conseils d’administration et les
corridors du Reichstag afin d'en déloger les défricheurs
et, surtout, attaquer ceux qui
leur donnent les ordres?
Quel est votre seuil de tolérance.
Indiquez-moi le point exact
où vous vous déciderez enfin à vous défendre.
Et si vous ne pouvez ou n'osez pas
définir ce seuil... demandez-vous pourquoi.
Réalisé, filmé, produit et monté
par Franklin López
Inspiré de Endgame
Volumes I et II par Derrick Jensen
PAROLES: Quand je fais face à la page,
je place la rage,
la place dans la stase
je ne l'efface pas.
C’est la base
couvre toutes tes bases,
fais gaffe à c'que tu dis,
ils te suivent à la trace.
Cartes sur table
t'attends pas à des as,
les yeux d'la caméra t'épient
en public, sur la place,
et je déteste ça,
alors je prends
ce micro et j’écris
ces mots,
et mes jambes me portent, pas à pas,
les gens courent après tout ce qui brille, mais moi j’ai vu les sommets.
Mon temps n’est pas perdu, je trace le ciel,
je lis toute la fumée
que j'fume pour trouver
à temps tous les espaces de la pensée.
Regarde, c'est comme ça,
c'est ma vie,
et c’est pour ça que je ne me
presse pas vers la ligne d’arrivée.
Viendra le temps, le moment choisi
pour briller, je ne vais pas le manquer.
Alors je prends mon temps, le broie et le casse,
le roule très fin, l'allume et le brûle.
Fumer des blunts, je fume,
pour la fin des temps
on s'entraîne à fond en attendant.
Serre ton point et lève-le au ciel.
Vois le feu dans ses yeux.
Tu l'fais ou tu l'fais pas; ça n'suffit pas d'essayer.
C’est dur de trouver la vérité, c'est pas une vie.
Ils t'ont coupé les ailes, comment vas-tu voler?
Tu vas mentir?
Tu vas mourir?
alors d'ici là,
vas-tu te risquer?
Un à un
on se multiplie.
Les yeux tournés vers le soleil,
laisse-le briller.
Maintenant, agis maintenant
Maintenant, choisis
ton camp
Il faut
le faire,
C'est le temps
c’est MAINTENANT!
Maintenant, agis maintenant
Maintenant, change
ta vie
C’est à toi
de le faire
C'est le temps
c’est MAINTENANT!
Encore plus de pollution
et tu vas frire,
alors commence à agir,
agir ou mourir.
Sans actions, des factions
du groupe vont se séparer,
mais tu ne peux pas déconner
si tu choisis d'y aller.
Et tu ne peux pas hésiter,
tu dois choisir ton côté.
Tu peux continuer d'obéir
ou faire ce qui est juste.
Vas-tu te laisser piétiner
ou vas-tu te battre?
Pas de justice, pas de paix,
la guerre est pour ce soir,
et je suis un poltergeist,
tu sais, un esprit violent,
le produit d’un monde
beaucoup trop violent.
Tellement de personnes, d’arbres,
d’animaux meurent en une minute.
À quoi bon leur demander d’arrêter,
ils n’essaient même pas d’écouter.
Tant qu'on ne fera rien,
ils ne craindront rien.
Aller en guerre contre la machine,
tout faire pour la détruire.
Jusqu’à ce qu’elle soient anéantie,
chaque jour sera un jour violent.
Et ils attendent de toi
que tu protestes en silence,
que tu restes pacifique et inefficace
tandis qu’on meurt dans la déchéance.
Il faut se soulever,
fuck les prières, agenouillés.
Curés et enseignants
nous induisent en erreur,
politiciens et policiers
tous ce qu’ils ont à dire c’est:
«Obéissez à vos maîtres d'entreprise,
achetez tout ce qu’ils ont à offrir».
Arrêtez d’acheter leur merde
et commencez à les faire payer.
Assez de leur petit jeu --
nous ne voulons plus jouer.
Combattons-les jusqu’à la mort
ou au prix de la liberté.
Commencez à leur lancer des molotovs,
arrêtez de leur lancer des bouquets.
Faites-les payer ces bâtards
comme l’a fait Ted Kaczynski.
Sabotez leurs machines
et rédigez des communiqués
sur les murs à la bombe
juste des gros A cerclés!
Maintenant, agis maintenant
Maintenant, choisis ton camp
Il faut le faire
C’est le temps, c'est MAINTENANT!
Maintenant, agis maintenant
Maintenant, change ta vie
C’est à toi
de le faire
C’est le temps, c'est MAINTENANT!