Femme engagée, pionnière du web,
elle a réussi à concrétiser
ses rêves d'entreprise.
Catherine Barba nous embarque
dans le monde numérique
et nous donne les clés pour entreprendre
une vie rêvée et réussie.
(Musique)
(Applaudissements)
C’est une drôle de coïncidence
que je sois avec vous aujourd'hui,
à Bordeaux, pour parler du rêve.
Parce que moi, le rêve,
ça m’évoque d’emblée l’enfance,
et j'ai passé mon enfance à Bordeaux.
Alors pas toute mon enfance,
mais mes vacances.
Mes parents y sont nés.
On vient d’Espagne,
peut-être comme certains ici.
Ils y sont nés, ils ont eu la
bizarre idée d’aller travailler à Paris.
Du coup, moi je suis née à Paris, hélas,
mais je revenais en vacances, à Bordeaux,
souvenirs extraordinaires.
Des souvenirs avec la famille, notamment,
avec les cousins, en vacances,
des souvenirs de Noël…
des souvenirs assez joyeux.
parce que, en Espagne,
on joue de la guitare, on chante ;
des bons souvenirs, ça.
Il y a une chose que
je n’aimais pas du tout,
c’était le 31 décembre,
vous savez, le réveillon.
J’étais la plus petite de la famille,
tout le monde se pomponnait
pour aller réveillonner,
s’apprêtait, et moi je restais
à la maison avec ma grand-mère.
Et elles étaient longues,
les soirées du 31 décembre.
Et là j’avais un rêve, mon rêve,
c’était d’être grande.
Je voulais être grande.
Je voulais être grande
parce que je voulais décider,
je voulais décider
quand je sortais ou pas,
je voulais décider,
je voulais découvrir l’inconnu,
ça, c’était mon rêve d’enfance.
Alors je ne sais pas vous,
qu’aviez-vous comme rêve
à cette époque quand vous étiez petit ?
Qu’est-ce que c’était vos rêves à vous ?
J’étais là, j’étais moi devant la télé
du 31 décembre, et puis,
je pensais : que ferai-je plus tard ?
Vous pensiez peut-être la même chose :
est-ce que je vais voyager ?
est-ce que j’irai à New York ?
Est-ce que je serai un champion,
je battrai des records ?
Est-ce que je serai une belle femme,
une belle actrice connue,
et puis j’épouserai un prince,
est-ce que je changerai le monde ?
Je chanterai ?
Qui veut être chanteur ?
Je chanterai sur scène
ou je prendrai le micro,
pour des choses importantes,
pour des belles causes fortes ?
Je suis sûre que vous rêviez d’amour.
Rêver d’amour, d’être heureux,
fonder une famille, aimer,
être passionnément aimé,
follement aimé… Aimer.
Ça, c’est un rêve d’enfant, bien sûr.
Et ce que je me dis, là,
en pensant à tout ça, je me dis :
est-ce que vous,
est-ce que vous êtes encore connectés
à ces rêves d’enfant ?
Est-ce que quand vous fermez les yeux,
tiens, je vais faire comme Pierre,
on peut faire encore l’exercice, est-ce
qu’on peut éteindre un peu la lumière ?
Attention, ne vous endormez pas.
Est-ce que vous pouvez fermer les yeux
et vous redire :
« Mon rêve d’enfant, mon héros d’enfant »
C’était qui votre héros, votre héroïne ?
Et pourquoi c’était votre héroïne ?
votre héros ?
Est-ce vous êtes toujours connectés
à ça aujourd'hui ?
ou est-ce que vous avez oublié ?
Bon, en tout cas, moi je vais
vous faire une confidence.
Ça va peut-être vous paraître
un peu futile, lumières,
ça va peut-être vous paraître
un peu futile à côté de...
quand on a entendu notre nomade urbaine,
mais j’avais un rêve, un truc
qui me faisait complètement rêver,
c’était quand on passait en voiture
devant les immeubles haussmanniens
des beaux quartiers,
nous, on habitait en banlieue,
on ne roulait pas sur l’or,
et quand on passait devant les
beaux quartiers, je voyais des fenêtres,
extraordinaires,
j’avais l’impression que, derrière,
les gens vivaient une vie fantastique,
tout était beau,
je croyais voir
des tableaux de maîtres.
Ah ! Ça me faisait rêver !
« Un jour, peut-être
que tu habiteras là. »
Et puis, j’ai quitté l’enfance,
comme vous,
j’ai commencé un truc un peu moins
onirique, la vie active.
Ah ! La vie active. Le travail.
Et alors, je ne sais pas pour vous,
le hasard des rencontres,
est ce qu’on fait dans la vie.
Moi les gens qui ont croisé ma route,
ils m’ont amenée sur Internet.
Et on était en 96. Autant vous dire
que vous avez là, devant vous,
une authentique dinosaure du web.
Ça fait 18 ans que je suis dans le web.
Mamie du web.
J’ai commencé dans Internet, et c’est vrai
que ça a tout de suite charrié,
cette e-chose connue de personne,
qui était porteuse de promesses aussi :
ça allait changer le monde,
et c’est vrai qu’il y avait des rêves
avec Internet au début.
Moi j’ai grandi avec cet Internet.
Et les rêves, les rêves d’Internet,
il y en a certains,
mais pas mal de fantasmes aussi.
Il y en avait un, c’était :
« Avec quelques euros, c’est facile,
on crée un business.
Et on peut vendre au bout du monde,
des clients au Brésil ou en Inde… »
Ouais… On peut… mais
ce n’est pas évident, quoi.
Il y avait un cauchemar aussi
à cette époque, on nous disait...
quand je disais ce que je faisais,
on m’a dit : « Comment ?
beau métier que tu veux faire là !
On va finir déshumanisés
derrière un écran,
il n’y aura plus de relations
humaines, félicitations ! »
Mais non, vous le savez bien aujourd'hui,
vous qui l’utilisez tous les jours
plus il y a d’internet,
plus il y a de digital,
et plus on a besoin d’un retour au réel,
plus on a besoin de regards, de sourires,
de relations, de lien social.
C’est ça, le paradoxe du digital.
C’est qu’on a plus besoin d’humain.
Et moi sur ce chemin
qui m’amenait de l’enfance,
jusqu'à aujourd'hui,
j’ai appris des choses extraordinaires
qui ont continué à me faire grandir,
à me faire aller vers mes rêves.
J’ai appris la curiosité, tu te rappelles
« Si tu dors, t’es mort ».
J’ai appris à être curieuse :
tout change sans cesse,
et si toi tu ne suis pas,
si tu n’as pas les antennes en
alerte, tu te sens exclu.
La curiosité. J’ai appris
la simplicité aussi.
Vous le savez, un truc pas
simple, ça ne marche pas.
J’ai appris à innover, à aimer ça,
ça veut dire quoi ?
Sortir de ma zone de confort,
faire ce que je n’ai jamais fait,
si c’est mal fait, pas grave,
on peut se tromper.
Est-ce grave pour vous de vous tromper ?
Est-ce que c’est grave, l’échec ?
En tout cas, j’ai appris une chose,
c’est que ça ne se passe jamais,
jamais, comme on l’avait prévu.
C’est-à-dire qu’il y a une réalité qui
nous arrive, et on l’accueille.
Et alors qu’est-ce qu’on en fait ?
La réalité que vous vivez,
qu’en faites-vous ?
Tu vois, aujourd'hui,
ce que vous vivez par rapport
à ce que vous aviez envie,
ce à quoi vous avez repensé ?
Est-ce que vous êtes loin, loin ?
Est-ce que vous y allez encore ?
Ou est-ce que vous y êtes ?
Que fait-on de notre réalité ?
Faire. Ça, c’est important pour
moi. Ça l’est pour vous aussi.
Parce que, dans tout ce que
j’ai entrepris pendant 18 ans,
il y a une chose qui m’a construite,
qui m’a fait grandir,
c’est d’entreprendre.
S’il y a des entrepreneurs parmi vous,
créer une entreprise, prendre des risques,
oser, se lancer dans une aventure
humaine extraordinaire.
Ça, ça demande un peu
d’inconscience, évidemment.
Ça demande beaucoup d’énergie.
Ce n’est pas facile tous les jours,
vous le savez , vous qui entreprenez,
c’est difficile.
Moi j’ai des nuits, ce n’était
pas des rêves que je faisais !
C’est que je pensais à ma trésorerie, je
pensais à l’URSSAF, je pensais aux taxes,
je pensais à toutes
mes charges qui montaient
je voyais bien que
mon CA ne montait pas,
les gens qui m’avaient fait confiance,
et je me disais :
« Que faire pour payer leurs salaires ? »,
c’était plutôt une boule au ventre
qu’un beau rêve pendant mes nuits !
Et pendant ce temps-là,
mon mari à coté,
même chose, il était aussi entrepreneur
et puis, en plus, on avait en bébé,
magnifique, simplicité,
je vous le disais.
Ça demande de la ténacité
d’entreprendre évidemment,
et comme je vous le disais,
beaucoup d’énergie.
Alors moi j’ai un truc pour garder
l’énergie, c’est une drogue…
c’est légal, rassurez-vous !
C’est un truc qui s’appelle l’élixir
du Suédois, vous connaissez ?
L’élixir du Suédois,
c’est une espèce de fiole,
ça s’achète chez l’herboriste.
C’est un truc qui a été redécouvert par
un Suédois donc, comme son nom l’indique.
Une recette qui vient du Moyen-Âge.
150 plantes dedans.
Vous prenez une cuillère par jour
et ça donne de l’énergie.
Ça marche.
Mon mari me dit :
« Pas plus d’une cuillère par jour ! »
J’en prends 20.
Ça demande de l’énergie d’entreprendre.
Et ça en donne aussi beaucoup.
Ça demande de la confiance en soi.
Je me demande, vous :
que faites-vous pour faire
grandir cette confiance ?
On en a besoin, de la faire grandir.
Plein de choses
nous font vaciller.
Si j'y réfléchis, ce qui
fait grandir la confiance en moi,
c’est d’abord mes parents.
Le regard qu’ils ont posé sur
moi depuis que je suis petite.
Ça m’a poussée.
« Vas-y , fais, fais, et même
si tu te trompes,
on t’aimera infiniment !
N’aie pas peur ! »
Et tu vois, ça, ça m’a tricoté une espèce
de force, de confiance pour agir,
et je mesure à quel point,
parce que j’ai une petite fille de 10 ans,
je mesure à quel point
mon regard est important.
Cette bienveillance que je lui transmets
dans le regard, pour l’encourager à faire.
Je lui dis :
« Fais, trompe-toi ! »
Alors elle arrive
à la maison et elle dit :
« 5 sur 20, t’es contente ?
Je me suis trompée ! »
Ben, euh, non… Mais bon, c’est vrai,
trompe-toi, ce n’est pas grave.
Je mesure la responsabilité
qu’on a à se regarder,
avec bienveillance, surtout les enfants.
Je mesure aussi l’importance
des gens qu’on croise sur nos routes.
Ce que vous êtes,
c’est les gens croisés
qui vous y ont amené.
Moi j’ai eu de la chance de rencontrer des
gens qui m’ont fait grandir la confiance.
Ma première patronne, Viviane,
elle m’a confié des responsabilités
que je n’étais à même d’assumer.
Je sortais d’école de commerce.
Mais elle a accepté l’échec.
Elle a toléré l’échec.
Ça, ça a continué à me
tricoter de la confiance.
Il y a eu Marc, aussi, un entrepreneur
français que vous connaissez bien.
Lui, il m’a inspirée.
Je me suis dit :
« Pourquoi pas moi ?
Je veux entreprendre.
Je veux agir sur les événements,
être maître de ma vie,
être libre. »
ça me reconnectait à mon rêve !
Faire ce que je veux, tu vois,
aller vers l’inconnu !
Et puis il y a eu Thierry.
Thierry qui, lui, était un peu mon mentor.
Un mentor est important
quand on entreprend.
Quelqu'un qui t’aiguille et qui
est le miroir de tes actions.
J’ai eu tout ça en fait.
J’ai eu tout ça et finalement,
ça m’a portée dans l'entrepreneuriat.
Ça m’a aidée.
Et alors, aujourd'hui, oui,
j’ai créé deux boîtes.
Ce ne sont pas des boîtes très connues,
mais ça m’a construite,
ça m’a fait grandir.
Mon rêve d’enfant,
c’était de grandir.
Et aujourd'hui, je réalise,
oui, alors c’est bien...
Je les ai vendues,
donc je n’habite pas très loin
de cette belle avenue
dont on parlait,
et finalement je réalise,
que ce n’est pas ça qui compte.
Ce qui compte, c’est ce qu’on fait
et ce qu’on donne.
Vous le savez, hein.
Ce qu’on donne et ce qu’on fait.
Ce n’est pas faire de grandes choses.
Ce n’est pas faire Google.
Il y a cette phrase de
Mère Térésa que j’aime bien,
c’est « Ne laissez personne venir à
vous et repartir sans être plus heureux. »
C’est une toute petite chose, ça.
Dans les gens que vous croisez toute la
journée, un petit mot gentil, un regard,
déjà ça commence par ça,
de faire, de donner.
Et du coup aujourd'hui mon rêve,
j’investis dans des entreprises,
aider les gens à entreprendre
me tient à cœur,
et je me dis aujourd'hui mon rêve,
c’est que chacun de nous, ici,
on entreprenne nos vies.
Ce n’est pas forcément créer
une boite, mais entreprendre,
porter des projets, prendre des risques,
ne pas avoir peur.
Et ça, on le fait, je crois,
si on s’entoure de gens
qui nous regardent avec bienveillance,
on en a besoin.
Le jugement, ça tue. On se regarde
avec bienveillance et on se dit,
ce n’est pas grave, si j’ échoue.
Donc mon rêve, je rêve que vous vous
entouriez de gens qui vous font du bien.
Tous les gens qui vous font,
il y a des gens qui vous plombent,
qui vous bouffent votre énergie, tous ces
gens qui vous font douter de vous :
Coupez, coupez, coupez
et éteignez la télé !
Ça, ça prend de l’énergie toutes
ces infos, et ça fait peur !
Et ça, c’est « Find people
who make you better »,
« Trouvez des gens qui
vous rendent meilleur ».
C’est ça qui donne
confiance pour grandir !
Ça qui nous reconnecte
à nos rêves d’enfant.
Et puis, ça donne de la joie.
On en parlait tout à l’heure.
Ça donne de la joie,
c’est important que,
nous, on soit tous des petits éléments
de joie dans notre quotidien,
qu’on le soit maintenant
parce que la vie est courte.
Vous savez qu’elle passe vite.
Plus vite que quand on était petit.
Et moi j’aime bien,
j’aime bien cette idée que
on soit tous des petits morceaux
de joie les uns pour les autres,
parce que je suis convaincue d’une chose,
vous la connaissez :
« A trop craindre le pire, on le fabrique
et à vouloir le meilleur,
on y contribue ». Merci.
(Applaudissements)