C'est avec beaucoup d'enthousiasme que je partage avec vous des découvertes qui m'ont vraiment surpris quant à ce qui fait qu'une entreprise réussit le plus, quels facteurs comptent vraiment le plus pour le succès d'une start-up. Je crois que l'organisation des start-ups est l'une des meilleures formes pour améliorer le monde. Si on prend un groupe de personnes avec de bonne motivations et qu'on les organise en start-up, on peut révéler leur potentiel comme jamais on n'a pu le faire avant. Ils accomplissent des choses incroyables. Mais si cette l'organisation est si géniale, pourquoi autant échouent-elles ? C'est ce que je voulais savoir. Découvrir ce qui compte le plus dans le succès d'une start-up. Et je voulais essayer d'être méthodique, d'éviter certains réflexes et peut-être certains préjugés que j'ai acquis auprès de toutes les entreprises que j'ai vues au fil des ans. Je voulais le savoir car je crée des entreprises depuis mes 12 ans quand je vendais des bonbons à l'arrêt de bus au collège, puis au lycée, quand j'ai créé des appareils à énergie solaire, et à l'université, quand j'ai créé des haut-parleurs. Et quand j'ai eu ma licence, j'ai lancé des entreprises de logiciels. Il y a 20 ans, j'ai lancé Idealab, et ces 20 dernières années, nous avons lancé plus de 100 entreprises, de nombreuses réussites et beaucoup d'échecs cuisants. On a beaucoup appris de ces échecs. Alors j'ai essayé de regarder quels facteurs comptaient le plus pour la réussite et l'échec d'une entreprise. Donc j'ai regardé ces cinq-là. D'abord, l'idée. Avant, je pensais que tout était dans l'idée. J'ai appelé mon entreprise Idealab à cause de ma vénération de ce moment où « aha ! » vous avez votre idée. Mais avec le temps, j'ai commencé à penser que peut-être l'équipe, l'exécution, l'adaptation importaient plus que l'idée en elle-même. Je n'aurais jamais pensé citer un jour le boxeur Mike Tyson sur la scène de TED, mais il a dit un jour, « Tout le monde a un plan, jusqu'à ce qu'il se prenne un coup de poing. » (Rires) Et je pense que c'est vrai en affaires aussi. La qualité première de la réalisation de l'équipe est sa capacité à s'adapter au coup de poing du client. Le client est la dure réalité. C'est pourquoi j'ai pensé que l'équipe était peut-être l'élément le plus important. Puis j'ai regardé le modèle économique. L'entreprise a-t-elle un moyen limpide de générer des bénéfices ? L'idée que ça pourrait être l'élément le plus important a commencé à émerger en moi. Puis j'ai regardé le financement. Parfois les entreprises reçoivent d'énormes financements. Peut-être est-ce le plus important ? Et après bien sûr, le timing. L'idée est-elle trop en avance et le monde n'y est pas prêt ? Vous êtes en avance et vous devez informer le monde ? Est-ce le moment parfait ? Ou est-ce trop tard, il y a déjà des concurrents ? J'ai donc essayé de regarder attentivement ces 5 facteurs chez de nombreuses entreprises. Et j'ai étudié les 100 entreprises Idealab, ainsi que 100 entreprises non-Idealab pour essayer d'arriver à quelque chose de scientifique. Donc premièrement, sur ces entreprises Idealab, le top 5 des entreprises -- Citysearch, CarsDirect, GoTo, NetZero, Tickets.com -- elles sont toutes devenues d'immenses succès. Et les 5 entreprises du bas -- Z.com, Insider Pages, MyLife, Desktop Factory, Peoplelink -- nous avions de grands espoirs, mais elles n'ont pas réussi. Donc j'ai essayé de les classer selon tous ces attributs, selon le score que je leur attribuais dans chacune des dimensions. Puis pour les entreprises non-Idealab, j'ai regardé les gros succès, comme Airbnb, Instagram et Uber ou encore Youtube et LinkedIn. Et quelques échecs : Webvan, Kozmo, Pets.com Flooz and Friendster. Ces entreprises ont eu de nombreux financements, et même des modèles économiques dans certains cas, mais n'ont pas réussi. J'ai essayé de regarder quels facteurs comptaient vraiment dans le succès et l'échec de toutes ces entreprises, et le résultat m'a vraiment surpris. Le numéro 1 était le timing. Le timing comptait pour 42% de la différence entre le succès et l'échec. L'équipe et l'exécution venaient en 2ème, et l'idée, la différentiabilité de l'idée, l'unicité de l'idée, ça venait en fait venu en 3ème. Mais ce n'est pas absolument définitif, ça ne veut pas dire que l'idée n'est pas importante, mais ça m'a surpris que l'idée ne soit pas le plus important. Parfois, ça comptait plus quand c'était vraiment prévu. Les 2 derniers sont le modèle économique et le financement. Il est logique que le modèle économique soit classé aussi bas car on peut très bien commencer sans et en ajouter un plus tard si vos clients sont demandeurs. Pour le financement, aussi, si vous n'avez pas assez de financement au départ mais que vous gagnez du terrain, surtout de nos jours, c'est très, très simple d'obtenir de nombreux financements. Maintenant laissez-moi vous donner quelques exemples précis. Prenons un franc succès comme Airbnb que tout le monde connaît. De nombreux investisseurs avisés ont ignoré cette entreprise, car les gens pensaient : « Personne ne va louer une pièce de sa maison à un étranger. » Bien sûr, ils ont eu tort. Mais l'une des raison de son succès en plus d'un bon modèle économique, d'une bonne idée, d'une exécution géniale, c'est le timing. L'entreprise s'est lancée au plus fort de la récession quand les gens avaient besoin d'un peu d'argent en plus, et ça a aidé les gens à surmonter leur réticence à louer leur propre maison à un étranger. Même chose avec Uber. Uber s'est lancé, une entreprise et un modèle économique incroyables, une exécution parfaite aussi. Mais le timing était parfait pour le besoin de chauffeurs dans le système. Ils cherchaient à se faire un peu plus d'argent, c'est très important. Citysearch, s'est lancé quand les gens avaient besoin de pages internet. GoTo.com, que nous avions annoncé chez TED en 1998, est sorti quand les entreprises cherchaient des moyens rentables d'obtenir du trafic. Nous pensions l'idée géniale, mais en fait, le timing était probablement plus important. Et maintenant nos échecs. On a lancé l'entreprise Z.com, de divertissement en ligne. On était tellement excité -- on a collecté assez d'argent, on avait un super modèle économique, on avait même signé des contrats avec des gens d'Hollywood. Mais la pénétration du haut-débit était trop faible en 1999-2000. C'était trop difficile de regarder du contenu vidéo en ligne, il fallait mettre des codecs dans son navigateur, et tout ça, et l'entreprise a fait faillite en 2003. Juste 2 ans plus tard, quand le problème des codecs a été résolu par Adobe Flash et que la pénétration du haut-débit a augmenté de 50% aux États-Unis, YouTube est arrivé au moment idéal. Super idée et timing incroyable. YouTube n'avait même pas de modèle économique au début. Ce n'était pas du tout certain que ça marche. Mais le moment choisi était vraiment parfait. Donc en résumé, je dirais que l'exécution est très importante. L'idée est très importante. Mais le timing l'est sans doute encore plus. Et la meilleure façon d'évaluer le timing est de regarder attentivement si les clients sont vraiment prêts pour ce que vous avez à leur offrir. Et pour être très honnête, ne pas se voiler la face sur les résultats, car quand on aime quelque chose, on veut le mettre en avant, mais vous devez être extrêmement honnête en ce qui concerne le timing. Comme je l'ai dit avant, je pense que les start-ups peuvent changer le monde et le rendre meilleur. J'espère que ces idées pourront vous aider à obtenir un petit peu plus de succès, et ainsi à faire quelque chose de grand pour le monde qui n'aurait pas vu le jour autrement. Merci beaucoup, vous êtes un super public. (Applaudissements)