(Crépitements) (Coup de marteau) (Rires) (Sons de programmation du micro-ondes) On est sûrement tous d'accord : cette route est vraiment belle. Elle est faite d'asphalte. C'est un matériau sur lequel il est très agréable de rouler. Mais pas tous les jours et certainement pas de ces jours-ci, lorsqu'il pleut beaucoup. Dans ces cas-là, c'est parti pour les éclaboussures ! Surtout à vélo, lorsqu'on se fait dépasser par les voitures. Et ça, c'est loin d'être agréable. Et puis l'asphalte, ça peut faire beaucoup de bruit. C'est un matériau très bruyant. Donc si, comme aux Pays-Bas, on construit beaucoup de routes tout près des villes, on les aimerait silencieuses. Et on peut le faire ! La solution, c'est de faire des routes à base d'asphalte poreux. Ces revêtements que nous utilisons aujourd'hui sur la plupart des autoroutes néerlandaises sont poreux. La pluie peut donc s'y infiltrer, comme vous le voyez sur cette image. La pluie va ainsi ruisseler sur les côtés pour laisser une route agréable à la conduite. Finies les éclaboussures ! Et puis les bruits vont se dissiper dans les pores: grâce à sa perméabilité, tous les bruits vont disparaître. Donc c'est une route très silencieuse. Mais évidemment, elle a aussi des inconvénients. L'un de ses points faibles, c'est le déchaussement. Qu'est-ce que le déchaussement? Vous voyez que sur cette route, les gravillons de surface s'effritent. En fait, ça commence par une petite pierre, puis d'autres se détachent, et puis d'autres s'y ajoutent, encore et encore, et elles finissent par... non, je ne vais pas le faire. (Rires) Mais elles peuvent endommager votre pare-brise. Et ça, ça ne vous plaît pas. Pour finir, un déchaussement peut provoquer des dégâts plus importants tels que ceux que vous voyez ici : parfois ça peut occasionner des nids de poule. (Sonnerie du micro-ondes) Ah, c'est prêt ! Les nids de poule, ça peut devenir un vrai problème. Mais nous avons une solution. Sur cette image, on voit la façon dont ce matériau se déteriore. Comme je l'ai dit, il s'agit d'asphalte poreux. Il n'y a qu'une petite quantité de liant entre les gravillons. Et à cause du temps, des rayons UV, de l'oxydation, ce liant, cet agent bitumineux, cette colle entre les agrégats va se contracter. Et si elle se contracte, elle se micro-fissure et se détache des agrégats. Et si jamais vous roulez sur cette route, vous éjectez les agrégats que vous venez juste de voir. On s'est dit que des matériaux qui s'auto- régénèrent pourraient aider. En créant des matériaux capables de se réparer spontanément, on tiendrait peut-être une solution. Donc en pratique, on utilise de la laine d'acier, celle qui sert à récurer les casseroles, comme sur cette photo. On peut couper cette laine d'acier en tout petits morceaux et mélanger ces morceaux au bitume. On obtient alors de l'asphalte truffé de petits morceaux de laine d'acier. A ce stade, on a besoin d'une machine, telle que celle-ci, qui va servir à cuire : une machine à induction. L'induction, ça chauffe bien l'acier. Vraiment très bien. Donc arrivés là, on laisse fondre... On chauffe l'acier on fait fondre le bitume, et le bitume s'écoule dans les micro-fissures ce qui recolle les gravillons en surface. Aujourd'hui, j'ai utilisé un micro-ondes. Vu que je ne peux pas amener ma machine à induction sur la scène, j'ai utilisé un micro-ondes. C'est une technique similaire. J'y ai mis un échantillon, que je vais maintenant sortir pour observer ce qu'il s'est passé. J'ai de nouveau besoin des mes gants. Voici donc l'échantillon. Au laboratoire, on a une machine industrielle pour chauffer les échantillons. Nous y avons testé beaucoup d'échantillons et quand le gouvernement a vu nos résultats, il s'est dit : c'est bien intéressant tout ça ! Il faut qu'on essaie ! Et ils nous ont donné une portion d'autoroute. 400m de l'A58, près de Vlissingen. Nous avons dû y faire une piste d'essai pour tester ce matériau. Voilà ce qu'on a fait en images. Ici, on construit la piste d'essai. Cette route perdurera assurément plusieurs années, sans aucun dégât, on le sait d'expérience. On a pris beaucoup d'échantillons de cette route pour les tester en laboratoire. On a accéléré le vieillissement des échantillons, on a exercé de fortes pressions dessus, on les a régénérés avec notre machine à induction, on les a reconstitués plusieurs fois et puis testés à nouveau. Ensuite, on les a recassés et reconstitués à plusieurs reprises. En fin de compte, la conclusion de cette recherche est que si on passe tous les 4 ans sur la route avec notre machine à induction, - voici la version « large » destinée à la vraie route - donc, si on passe sur la route tous les 4 ans on peut doubler la durée de vie de la route, ce qui, bien sûr, permet d'épargner énormément. Pour conclure, je dirais que nous avons conçu un matériau qui, grâce à des fibres d'acier supplémentaires et au procédé de chauffage par induction, a permis d'augmenter considérablement la durée de vie de la route. On a réussi à doubler sa durée de vie, ce qui a permis d'épargner beaucoup avec des astuces très simples. Et maintenant, voyons si ça a marché... J'ai toujours l'échantillon en mains, il est assez chaud. Normalement, il doit d'abord refroidir avant que je ne puisse vous montrer que ça a fonctionné mais je vais faire le test. On va voir... Oui! Ca a fonctionné! Merci. (Applaudissements)