« Monter la première marche avec foi,
nul besoin de voir tout l'escalier,
simplement monter la première marche »,
Martin Luther King.
En février 2009, je perds mon emploi
de directrice marketing,
j'étais à Londres, dynamique,
mais un jour un peu soudainement
je perds mon emploi.
Et là ça m'a mis une belle claque,
une belle claque, mais je me suis dit :
« C'est le moment de vivre mon rêve,
j'ai envie d'inspirer des millions
de personnes, rien que ça,
j'ai envie de mettre des vidéos
gratuites sur internet,
je ne sais pas comment je vais en vivre,
mais c'est ça que je veux faire.
Maintenant, il est temps de le faire
parce que je me suis fait virer.
Aller on y va. »
Donc j'avais déjà deux, trois millions
de vues sur YouTube,
je me suis dit c'est le moment.
Puis je me suis dit, c'est aussi
le moment d'écrire un livre.
Pourquoi pas ? Je viens
de perdre un emploi,
après tout, ça fait plusieurs années que
je pratique le développement personnel,
j'ai participé à plusieurs stages,
si tous ces trucs, les machins,
les méditations marchent,
il est peut-être temps d’essayer,
et de les mettre en application.
Alors j'en ai fait un livre,
et puis fin 2009, je me suis retrouvée
avec un livre entre les mains
qui s'est fait très rapidement,
mais plus une tune
sur mon compte bancaire.
Je me suis retrouvée à sec, à Londres,
une ville qui coûte très, très chèr,
et à l'âge de 32 ans, j'ai dû
retourner chez papa, maman,
enfin, maman, mes parents
étaient divorcés.
Et là, l’ego en prend un coup,
carrément, clairement,
mais je n'avais pas d'autre choix en fait,
c'était ça ou repartir vers un job
marketing traditionnel,
travailler pour quelqu'un
qui me convenait pas,
ou du moins avec qui ça ne passait pas,
et je me suis dit : « Non,
je veux vivre mon rêve,
mais je ne sais pas comment,
je préfère passer par cette case
plus ou moins de départ,
et vivre ce que j'ai à vivre
avec mes parents,
mais pas refaire ce job-là. »
Donc, je suis restée, mais je ne savais
toujours pas comment vivre de ma passion.
Mon livre avait un petit peu marché,
mais pas suffisamment
pour pouvoir en vivre.
En janvier 2011, le 11 janvier 2011,
j'ai décidé de faire une tournée à travers
les États-Unis, le Mexique, et le Canada,
une tournée d'interviews,
une tournée de 12 mois,
où j'allais interviewer des auteurs,
des personnes que
je trouvais sympathiques,
des auteurs principalement,
et j'avais envie d'apprendre d'eux,
donc j'ai pris ma petite caméra,
ma toute petite caméra d'ailleurs,
un petit peu honte d'arriver chez eux
avec une si petite caméra,
eux qui étaient tellement connus,
et puis je me suis pointée là,
et j'ai commencé à les interviewer,
à poser toutes les questions
que j'avais toujours désiré poser,
et j'ai diffusé ça sur internet.
Seulement, vous vous posez
certainement la question,
mais comment elle a financé le truc ?
Parce que 12 mois à voyager
comme ça, ça coûte cher,
ça peut coûter cher,
et j'ai mis un bouton de donation,
un bouton Paypal
tout simplement sur mon site.
J'avais aucune idée
quand j'ai démarré mon tour,
que ça allait fonctionner.
Il n'y avait aucun signe.
Donc c'était un énorme saut dans le vide,
et, la veille de cette tournée,
donc, j'étais au nouveau Mexique,
j'étais prête à démarrer
ma première interview,
une donation s'est produite
du même montant que l'ordinateur
dont j'avais besoin,
que je venais d'acheter pour pouvoir
uploader ces fameuses vidéos sur YouTube.
Là, ça m'a bluffée !
J'ai fait : « Quoi ? Il y a quelqu'un
qui vient de me faire une donation,
pour que je vive mon rêve,
j'ai même trop rien demandé,
j'ai même pas dit ce que j'avais besoin,
et il y a quelqu'un
qui fait cette donation. »
Et là, c'était comme si
tout devenait beaucoup plus coloré,
beaucoup plus vivant, et ça m'a bluffée.
Et donc, ces étapes-là, bien sûr,
ont transformé ma vie,
ça m'a changée, c'était
des étapes difficiles,
c'était des défis, c'était
des sauts dans l'inconnu,
des sauts quantiques presque,
et ça a transformé ma vie.
Dix ans plus tard, après la première
vidéo que j'ai mise sur YouTube,
parce que j'ai commencé
en vidéo-bloguant il y a 10 ans,
en mars 2006, j'ai mis
ma première petite vidéo,
j'ai eu mon premier like,
et mes premières vues,
c'était très excitant,
eh bien, 10 ans plus tard,
j'ai mis 3000 vidéos en ligne,
à peu près 2000 interviews,
et dans plusieurs langues,
en anglais et en français,
puisque je suis franco-américaine,
donc je le fais dans les deux langues.
J'ai voyagé dans plein, plein de pays,
là je reviens tout juste de Martinique,
et de Guadeloupe, et de la Thaïlande.
Les personnes qui ont pu voir ces vidéos
sont au nombre de 45 millions,
donc ça a fait un espèce de boule de neige
grâce aux réseaux sociaux et tout ça,
c'est des vidéos qui inspirent
les gens à aller de l'avant.
J'ai pu interviewé dernièrement
Mantak Chia en Thaïlande par exemple,
qui a écrit de nombreux
livres sur la longévité,
sur avoir une sexualité épanouie.
Après je vais interviewer le professeur
Henri Joyeux sur l'alimentation,
ou bien, Frédéric Laloue
sur Reinventing Organizations,
donc les nouveaux modèles
économiques pour les entreprises.
Bref, je m'éclate.
Je passe d'une personne à une autre,
et j'uploade tout ça sur YouTube.
Mais, pour vous dire la vérité,
j'ai absolument aucune idée,
je ne vois toujours pas tout l’escalier.
C'est-dire qu'à chaque fois
je réponds à l'appel,
chaque fois que je sens cette impulsion,
cette intuition, cette envie,
quand il y a quelque chose qui résonne
comme ça en moi je dis oui,
mais je ne sais pas vers où je vais.
Ce que je peux vous dire,
c'est que je m'éclate,
ce que je peux vous dire,
c'est que je suis dans
un émerveillement le plus total,
que la gratitude,
la joie de vivre me remplit,
que je me sens de plus en plus moi-même,
et que depuis ce jour
où j'ai perdu mon emploi,
et que je me suis retrouvée sans argent,
c'est là où ma vraie vie a démarrée,
et ça me fait marrer, parce que
quand je regarde il y a quelques années,
j'avais tellement peur
de m’ouvrir aux autres,
j'aurais tellement eu peur de parler
en public, de faire une vidéo,
j'avais besoin de tout faire toute seule,
j'avais besoin de me protéger,
j'avais peur d'être manipulée,
j'avais peur d'être trahie, j'avais peur
d'être tout ce que vous pouvez imaginer,
je me protégeais.
Et depuis cette épisode
sur l'argent surtout,
parce que ça a été la chose
la plus difficile pour moi à vivre,
après avoir été entrepreneuse
à l'âge de 23 ans,
et avoir connu un succès même financier,
de me retrouver dans cette situation
a été le plus beau des cadeaux finalement,
parce que ça m'a réouvert à la vie,
ça m'a réouvert à la gratitude,
ça m'a réouvert à m'accompagner
plutôt qu'être dur avec moi-même,
ça m'a aidée à regarder
au-delà des différences,
au-delà de l'apparence,
de dire surtout des vrais oui à la vie,
d'apprendre à dire non
quand il le fallait,
de suivre cette intuition,
d'écouter mon intelligence,
mais l'intelligence du cœur,
qui vient au service
de l'intelligence qui est là-haut,
et d'être dans ce lâcher prise,
dans cette espèce
de faire confiance à la vie,
et de reconnaître que peut-être,
eh bien, ceci n'est pas
un univers qui est menaçant.
Et ça c'est un peu le principe
de ce monde 2.0 que je vous propose,
versus 1.0, qui je trouve
a trouvé ses limites.
C'est qu'on est dans un monde maintenant
qui nous demande d'être dans cette joie,
d'être dans le spontané, d'être dans
cette gratitude pour les petites choses,
de comprendre qu'on n'a pas
à souffrir pour avancer dans la vie,
que nous avons quelque chose
tous d'unique en nous,
et vous avez quelque chose d'unique,
vous avez une responsabilité même,
et vous avez une responsabilité
qui est face à la vie,
qui est face à vous-même,
et ça, pour vivre
cette responsabilité en fait,
on a besoin d'être courageux,
on a besoin d'être soi-même,
et ça demande d'aller
puiser à l'intérieur.
Et c'est loin d'être
un parcours qui est simple,
mais au moins on devient soi-même,
et on peut vraiment aider
à changer le monde.
Et je pense qu'on en est arrivé là,
où en a cette capacité,
et vous le savez qu'on a
cette capacité d'aider, de contribuer,
encore faut-il vouloir influencer
positivement le monde,
mais c'est à nous de décider,
et de dire ce oui là,
et de pas hésiter à demander aussi
à la vie de nous soutenir,
et d'avoir des visions qui soient
beaucoup plus grandes que nous.
Alors, je me souviens j'ai regardé
récemment un TED de Jacques Attali,
qui disait dans son TED,
le plus important
est d'entreprendre sa vie,
Alors, je dis un grand oui à ça bien sûr,
parce que pour moi, c'est intimement lié
la vie, notre entreprise,
et notre vie professionnelle,
et de s'épanouir comme ça.
Alors je vous demande ce soir
de regarder quel est
votre rôle dans cette société,
quel rôle voulez-vous jouer,
et quel est votre engagement,
qu'est-ce qui vous fait vibrer,
et qu'est-ce que vous aimeriez
si [avec] vos petits enfants un jour
vous avez une conversation,
et ils vous posaient : « Mais quelle
influence avez-vous eu sur ce monde ? »
Qu'est-ce que vous aimeriez y réponde ?
Merci.
(Applaudissements)