74e Conférence annuelle de l'Association humaniste américaine Sarah Haider : l'islam ou la nécessité d'une critique progressiste Bonjour à tous et bienvenus. Le prochaine intervention s'intitule « l'islam ou la nécessité d'une critique libérale » J'aimerais accueillir Sarah Haider, cofondatrice de l'association les Ex-musulmans d'Amérique du nord. Veuillez souhaiter avec moi la bienvenue à Sarah. (applaudissements) Bonjour à tous. Je m'appelle Sarah. Pendant les deux années écoulées j'ai travaillé à la création d'une association pour les ex-musulmans non-théistes, ceux qui autrefois se sont identifiés à l'islam et qui aujourd'hui se qualifient d'athées, d'agnostiques ou de déistes. L'association se nomme : « Les Ex-musulmans d'Amérique du nord ». C'est une association relativement jeune mais qui se développe rapidement et nous trouvons des communautés d'Ex-musulmans dans plus de cinquante villes. Comme vous vous en doutez, il est particulièrement difficile pour les Ex-musulmans, de rencontrer d'autres anciens musulmans. Essayer de construire une relation d'amitié avec des gens qui sont souvent très tourmentés et qui se sentent coupables est extrêmement difficile. Tout d'abord, comment rencontrer des personnes qui souvent font leur possible pour ne pas être découvertes ? L'association s'efforce d'apporter de l'aide à ceux qui en ont le plus besoin, pour qu'il parviennent à se libérer des entraves de la religion et redeviennent eux-mêmes, pour qu'ils partagent avec d'autres leurs expériences douloureuses et par dessus tout, pour qu'ils surmontent la situation. Mes compagnons et moi-même sommes dans une situation inédite. Nous sommes en relation étroite avec un nombre d'anciens musulmans détachés de Dieu d'une importance probablement sans égale dans le monde. J'ai entendu des milliers d'histoires racontées par des centaines de personnes, et qui parlaient de leur expérience de l'islam. Peu nombreux sont ceux qui ont pu abandonner la foi sans conséquences graves. Leurs relations avec leur famille, leurs amis ou leurs communautés sont restées intactes. Mais pour la plupart, ce ne fut pas le cas. Au cours de nos déplacements, nous avons vu des tensions extrêmes. Pour certains, le prix à payer était social : la perte de leur famille ou de leurs relations. D'autres ont risqué d'y laisser leur santé, physique et mentale, soit parce qu'ils ont été enfermés dans des établissements psychiatriques, soit parce qu'ils ont subi des violences physiques de la part des membres de leur famille. Les anciens musulmans, sans doute plus qu'aucune autre catégorie, sont intimement familiers des problèmes ancrés dans la communauté musulmane qui sont inhérents aux textes sacrés de l'islam. Comme nous sommes pour la plupart, à la fois des gens de couleur et des immigrés de la première ou de la deuxième génération, nous sommes doublement touchés : d'abord par la haine et la violence venue des musulmans, mais aussi plus généralement par le fanatisme et la xénophobie de la population américaine. Malgré tout ça, mon expérience des deux années écoulées m'a rendue méfiante lorsqu'il s'agit de m'adresser à un public, même à un public comme celui-ci. Je ne me suis jamais attendu à être bien reçue par une assemblée musulmane, mais je n'aurais jamais imaginé subir une hostilité similaire de la part de mes alliés de gauche. Par exemple, j'avais rédigé un article qui mettait à l'épreuve des faits les affirmations de Reza Aslan, un universitaire musulman reconnu. Il renvoie la question des mutilations génitales féminines à un problème africain uniquement : cela ne concerne pas les musulmans. Beaucoup de gens m'ont répondu, scandalisés par mes écrits. La plupart voulaient connaître mes intentions sans chercher à discuter mes affirmations. À ma grande surprise, la majorité des critiques ne venaient pas de musulmans, mais de gens se disant socio-démocrates et parfois même athées. Certains me prêtaient de sombres « intentions » et d'autres affirmaient qu'on ne pouvait pas espérer un critique objective de la part d'une ancienne musulmane. Rappelez-vous que c'était une vérification des faits. Il me semble qu'il aurait été facile des vérifier mes affirmations. Une vérification de la vérification, pour ainsi dire. Au lieu de ça, les musulmans et les gens de gauche ont préféré jeter le discrédit sur ma personne et sur mes intentions. Ceux qui dénoncent l'autoritarisme du christianisme, trouverons toujours des sociaux-démocrates, religieux ou non, à leurs côtés dans le combat pour exclure la morale religieuse de la politique et de l'organisation de la vie publique Même les religieux progressistes regardent parfois avec dégoût la présence en politique de la droite religieuse, et certains s'associent à des laïcs pour les éloigner de la politique. Par exemple, le dirigeant des Américains unis pour la séparation de l'Église et de l'État est un pasteur. Les athées et les laïcs peuvent être sûrs de trouver à leurs côtés leurs alliés de la gauche progressiste lorsqu'il faut combattre les chrétiens d'extrême droite. C'est logique : les sociaux-démocrates partagent peu les valeurs de la droite religieuse. Mais si on rapporte cet examen à l'Islam, certaines personnes de gauche vont inexplicablement s'aligner plutôt sur les position de la droite religieuse islamique. Les communautés laïque et athée forment une exception cohérente. à cette règle Lorsque des icônes du mouvement des incroyants tels que Harris et Dawkins parlent des horreurs de la chrétienté et écrivent des livres qui la condamnent, on les félicite, leurs travaux sont célébrés et on les invite à des conférences. Mais s'ils portent le même regard critique sur la religion de ma famille, on leur dit d'arrêter ce discours agressif, de s'abstenir de toute critique envers la même forme d'opression qu'ils avaient critiquée par le passé. On ostracise instinctivement tous ceux qui font des remarques négatives sur l'islam. On les étiquette de telle manière qu'il est presque sûr que la plupart des gens de gauche ne sauront jamais ce qu'ils avaient à dire. Pour dénigrer mes affirmations, les gens ont d'abord procédé comme ceci : – puisque avec ma peau brune, on peut facilement me soupçonner de fanatisme – je dois être pour la guerre, ou plus largement, je dois partager certaines idées de l'extrême droite. Ceci n'est pas vrai. Parfois on me traite d'« Oncle Tom » ou d'« Arabe de service ». Une autre expression pour mépriser les ex-musulmans et les autres critiques de l'islam à la peau brune est : « informateur indigène. » – je voyais cette expression pour la première fois. Je ne détaillerai pas ici les raisons pour lesquelles je trouve particulièrement répugnante cette forme de dénomination qui laisse à penser que nous avons subi un lavage de cerveau ou que nous trahissons les nôtres. S'il est compréhensible que Myriam François, une blanche convertie à l'islam, nous appelle des « informateurs indigènes, » je ne m'explique pas comment une expression aussi ouvertement raciste a pu être utilisée par le journaliste Max Blumenthal dans un article à charge contre Ayaan Hirsi Ali, pour discréditer sa présence dans ce débat. Je me demande si Blumenthal se sentirait autorisé à utiliser cette expression raciste contre des opposants au clergé afro-américains ou contre n'importe quelle autre minorité. Bill Maher est décrit, à la fois par la gauche et par la droite, comme un fanatique. Bill Maher a évoqué dans son émission le fort taux de soutien à la peine de mort pour les athées dans la communauté musulmane. En réponse, Dean Obeidallah, qui est un humoriste, un auteur et un musulman progressiste, a défendu les pays musulmans en montrant les erreurs contenues dans les statistiques qu'utilisait Maher. Voici ce qu'il a dit sur CNN, je cite : « un sondage PEW de 2013 a montré que 64 % seulement des Égyptiens approuvent cela, » – cela faisait référence à la peine de mort pour les athées – « cela reste dangereusement élevé, mais ça n'est pas 90 %, et 13 nations musulmanes seulement punissent l'apostasie, alors que 34 nations ne le font pas. » Pensez-vous raisonnablement qu'on dirait de genre de choses si une autre minorité était concernée – en essayant clairement d'en minimiser l'horreur ? Qu'en serait-il si : « 64 % seulement des Américains, approuvent la peine de mort pour les convertis à l'islam ? » – les musulmans ont de l'humour – « 64 % seulement des citoyens français approuvent la peine de morts pour les immigrés algériens » ou bien : « 64 % seulement des Américains approuvent la peine de mort pour les homosexuels. » À quel point la situation est-elle mauvaise ? À quel point les droits humains sont-ils bafoués ? Et que vaut la vie d'un être humain lorsque 64 % est présenté comme un chiffre déféndable ? Si par exemple un bon tiers des pays occidentaux avait légalisé le meurtre des musulmans, à quel point serions nous horrifiés ? Quelle serait la réaction de la gauche ? En tant qu'ex-musulmane, je trouve terrifiant qu'on ait diffusé ça, sur le site d'un média d'actualités majeur, et sans qu'une seule voix ne s'élève pour protester. Pourquoi ma vie vaut-elle moins ? Le simple fait que j'ai été élevée dans la tradition islamique donne-t-il aux religieux islamiques des droits sur ma personne et sur mon corps ? Est-ce une autorisation de me tuer, ou de tuer mes compagnons athées ? L'argument de cette satire, est que Maher serait vraiment trop timoré face aux persécutions des musulmans contre les athées. Mon but n'est pas de dénigrer l'auteur, Dean Obeidallah, mais de montrer l'importance du problème qui se pose : en essayant de défendre ce qu'il a perçu comme une injustice faite aux musulmans, il n'a même pas remarqué l'immoralité de ses écrits. Et par conséquent aujourd'hui, une audience de gauche m'effraie presque autant qu'une audience islamiste. Je me suis longuement demandé si je devais venir parler aujourd'hui, dans quelle mesure je devrais surveiller mes mots et quelles conséquences cela aurait sur mon travail. Mon but n'est pas d'offenser quiconque, mais je suis fermement convaincue qu'il faut affronter certaines questions, des vérités qui crèvent les yeux et que personnes ne veut voir à l'exception de quelques fanatiques d'extrême droite. Je pense que nous avons tous ici entendu parler de ce qu'il s'est passé le 7 janvier dans les locaux de Charlie Hebdo. Des hommes masqués et armés ont tué douze personnes en criant Allahou Akbar ! Il s'est avéré qu'ils étaient deux frères de nationalité française et d'origine algérienne. Cela a déclenché une vague de protestations et une immense démonstration de solidarité avec les dessinateurs, ce qui était évidemment la réaction appropriée. Jusqu'à ce que les religieux prennent la parole pour dénoncer une « provocation » et affirmer qu'on avait « heurté leurs sentiments. » On pouvait s'y attendre. Les islamistes tiennent ce discours depuis des années et en fait, aucune religion n'accepte d'être ridiculisée – en supposant que le choix lui appartienne cela va de soi. Ce qui m'a vraiment déprimée, c'est la réaction de mes alliés de gauche. De toutes parts j'ai entendu dire que d'une certaine manière, Charlie Hebdo était un journal raciste et même si, « attention n'en doutons pas », le meurtre est une abomination est doit toujours être puni, on peut néanmoins « comprendre » que quelque part les tireurs aient pu prendre les dessins pour une provocation. Je ne sais pas pour vous, mais moi je ne voudrais pas rencontrer un homme qui « comprend » qu'on puisse se sentir obligé de tuer un autre homme parce qu'on a pas aimé son dessin. (applaudissements) Il faut bien comprendre que la raillerie et la critique sont la même chose pour la majorité des croyants. Il n'existe pas de dose acceptable de critiques justes et bienveillantes, qui soit admise par les religieux convaincus lorsque ceux-ci ont le pouvoir de les faire taire. C'est ce que montre la censure liée au dogme de l'hérésie dans l'histoire des États théocratiques. Il se joue un surprenant double jeu. Alors que des membres du clergé et des militants musulmans, connus pour être des antisémites et des homophobes sont bienvenus dans les universités, parcourent le pays et sont invités à donner des conférences par des associations d'étudiants musulmans, des féministes telles que Asra Nomani, qui se bat pour l'égalité des sexes et pour l'ordination des femmes, sont traitées de fanatiques par les mêmes associations d'étudiants musulmans, et la direction des universités comme celles de Duke cèdent à ces tentatives scandaleuses de la bâillonner. On retrouve les mêmes schémas partout dans le monde occidental. Maryam Namazie, qui est une Ex-musulmane militante, a vu son intervention à Trinity annulée, pareil pour Ayaan Hirsi Ali à Brandeis. L'Union des étudiants britanniques est aujourd'hui largement alliée à des associations islamistes telles que CAGE. Je cite un article de Nick Cohen paru dans le Guardian : « Les dirigeants des universités ne valent pas mieux que leurs étudiants chasseurs d'hérétiques. Ils prétendent s'opposer à l'islamisme radical. La Société des juristes laïcs les a pris au mot. Elle a essayé de présenter à l'université West London une enquête sur les collectifs islamistes qui envahissent les campus malgré les témoignages sur l'éloge qu'ils font de la haine des Juifs, de l'homophobie et de la mysoginie. La direction de l'université a exclu les laïcs. » Soyons clairs. Je ne pense pas que quiconque, y compris les fanatiques venant de communautés musulmanes ou de n'importe où ailleurs doive être réduit au silence. Ce que je demande, c'est la liberté d'expression pour tout le monde, aussi bien pour ceux qui sont à nos côtés que pour ceux qui réclament la mort de nos camarades non croyants. Notre société fonctionne parce que nous savons que « heurter les sentiments » n'a pas vraiment de sens pour notre système judiciaire. Alors bien sûr, on dit qu'il s'agit d'un cas particulier, parce que ce ne sont pas simplement les sentiments personnels qu'on a blessés, ce sont des sentiments religieux, et pas ceux d'une religion quelconque. C'est la religion des opprimés, des gens à la peau brune. La gauche a décidé depuis longtemps que heurter les sentiments des chrétiens n'était pas anodin et qu'il était essentiel de revenir de cette idée selon laquelle la chrétienté ressortirait toujours indemne de la critique et même de la raillerie effrontée. Certes parmi nos plus grands penseurs, certains se sont régalés de cet exercice. Je voudrais citer Thomas Paine dans son livre le Siècle de la raison : « Si nous lisons les histoires obscènes, la débauche voluptueuse, les exécutions cruelles, la torture, et la vindicte implacable qui remplissent plus de la moitié des pages de la Bible, il serait plus cohérent d'appeler ça l'œuvre du Démon que l'œuvre de Dieu C'est une histoire de méchanceté, qui a été utilisée pour pervertir et maltraiter l'humanité ; et pour ma part, je la déteste, comme je déteste tout ce qui est cruel. » Si Paine avait été assassiné pour son mépris affiché de la chrétienté, je me demande à quoi ressemblerait l'Occident aujourd'hui. Quel message aurait fait passer un acte aussi effroyable ? Combien de gens auraient été réduits au silence par la promesse d'une effusion de sang pour ceux qui auraient eu l'audace de reproduire ce crime ? Cela aurait-il fait taire ceux qui ont revendiqué la liberté d'expression ? Quel serait le visage de notre nation ? Vous conviendrez avec moi du fait que non seulement il n'a pas été assassiné, mais ses contemporains qui se moquaient de la religion ne l'ont pas été non plus, et même en revenant trois siècles en arrière, je ne crois pas qu'il envisageait l'idée qu'écrire puisse lui être fatal. Et pourtant, au vingt-et-unième siècle, c'est la réalité de ceux qui se prononcent contre l'islam dans les pays musulmans et de plus en plus dans les pays occidentaux. Il n'est pas rare dans les différents médias, d'entendre des commentateurs affirmer que les victimes de Charlie Hebdo avaient quelque part, au travers de leurs dessins agressifs, incité les autres à leur ôter la vie. On a le sentiment qu'à un certain niveau, les dessinateurs doivent être tenus pour responsables de leur propre meurtre, même si des dizaines de dessinateurs des pays orientaux ont publié des dessins pour soutenir leurs homologues à l'Ouest, et risqué leur vie pour la liberté d'expression. Il y a deux mois, PEN, une association qui se bat pour la liberté d'expression depuis près d'un siècle, a annoncé sa décision de rendre hommage à Charlie Hebdo, en lui décernant le prix Courage et liberté d'expression. Cependant parmi les membres de PEN, certains ont refusé de soutenir Charlie Hebdo, initialement six auteurs américains, puis finalement 204 écrivains. Je rappelle à tout le monde qu'on a déjà vu ça. Lorsque Salman Rushdie fut victime d'une fatwa appelant à sa mort, PEN Amérique, sous l'administration de Susan Sontag, l'a soutenu, malgré un pourcentage important de l'élite intellectuelle qui l'a rejeté – des personnalités telles que l’archevêque de Canterbury ou plusieurs membres du parlement britannique, dont un a condamné Rushdie en ces termes, je le cite : « un malfaisant exceptionnel [...] dont la vie est une suite de trahisons méprisables, de son éducation, de sa religion, de son pays adoptif et de sa nationalité. » De même que certains dessinateurs orientaux ont soutenu Charlie Hebdo, des écrivains iraniens du monde musulman se sont opposés et ont défendu Rushdie, et parmi eux, certains ont été agressés ultérieurement. À la lumière de l'attaque récente de Garland au Texas, j'aimerais partager les termes prophétiques de Norman Mailer, qui remontent à plus de deux décennies : « Après cette semaine tumultueuse, nous pouvons envisager un avenir inquiétant, lorsque les groupes fondamentalistes en Amérique, inspirés par cet événement international, sauront employer les mêmes méthodes contre des librairies et des écrivains américains. S'ils y parviennent, ce sera grâce au fait que nous n'avons jamais opposé une résistance claire à la terreur contre Salman Rushdie. » Là ou en 1989 et 2005, les auteurs et les dessinateurs pouvaient envisager une vague riposte, aujourd'hui cela s'est métastasé en une menace omniprésente : mécaniquement, la violence s'intensifie et se répète. Au cours de la décennie actuelle, les réactions de lâcheté se sont aussi répétées inlassablement, encourageant à chaque fois ceux qui veulent étouffer la liberté d'expression. La fatwa contre Rushdie fut la première bataille et nous avons capitulé. Aujourd'hui nous continuons à payer le prix de cette stratégie de l'apaisement. Pourquoi est-il si compliqué pour beaucoup à gauche, de critiquer l'islam ? Pourquoi sont-ils si fuyants ? Je pense que la première raison est que beaucoup sont incapables de séparer la critique d'un concept, de la haine envers une population. Ils appellent immédiatement la première proposition : du racisme. « Ce concept ne survivra pas, » comme s'il n'y avait pas de raison valable de remettre en question une idéologie enracinée dans les normes patriarcales du dix-septième siècle – sauf peut-être la haine contre les personnes réelles emprisonnées par cette idéologie. Certains emploient le terme islamophobie pour signifier à la fois la critique des personnes et la critique de la religion Beaucoup de musulmans l'emploient : c'est très utile pour empêcher les autres de critiquer leur religion. Mais beaucoup d'occidentaux utilisent aussi ce mot, parce qu'ils ne mesurent pas vraiment à quel point il peut être nuisible Islamophobie est un mot qui n'a pas de sens. Il sert à mélanger et à confondre deux formes d'intolérance très différentes, qui ont chacune une origine très différente et pour lesquelles il faut deux réponses très différentes. Parfois on affirme que la critique des religions est la critique de l'identité des croyants et par là même du fanatisme. Il se trouve que l'identité d'un croyant repose sur une idéologie, alors si vous critiquez son idéologie, vous générez forcément de la haine contre cette personne. Mais je me demande ce qui se produirait si on appliquait universellement ce type de raisonnement. Qu'en serait-il si les adeptes du New Age décidaient que la critique de l'éveil spirituel est une forme de haine à l'encontre de ceux qui s'y identifient ? Qu'en serait-il si les hindous décidaient que la critique du système des castes est une forme de racisme aggravé contre la population hindoue ? Comment pourrait-on progresser ? Un autre argument oppose que critiquer ou ridiculiser l'islam alimente le fanatisme d'extrême droite, et donc est dangereux – veuillez remarquer que l'argument n'est presque jamais que l'islam en tant que religion ne mérite ni la critique ni le ridicule, mais que d'en parler est dangereux à cause des dégâts qui pourraient suivre. Aucun des écrivains opposés à la remise du prix à Charlie Hebdo n'a dit que, je cite :« l'histoire des meurtres à Charlie Hebdo » – l'histoire des meurtres à Charlie Hebdo – des Européens blancs tués dans leurs bureaux par des extrémistes musulmans est une de celles qui alimentent soigneusement les préjugés culturels qui ont permis à nos gouvernements de commettre des erreurs dévastatrices au Moyen-Orient. « L'histoire des meurtres à Charlie Hebdo ! » J'ai relu cette déclaration et j'ai réalisé que pour certains écrivains le problème ne résidait pas l'agressivité des dessins mais il résidait dans la réaction des musulmans, qui a nourri les clichés habituels sur les musulmans – une réaction vraiment inappropriée pour une communauté qui essaie de donner l'image d'un islam pacifique, malgré l'accumulation des preuves qui montrent le contraire. Ici l'engagement n'est pas du côté de la vérité, l'objectif est au contraire de cacher quelques vérités gênantes, des vérités que l'on juge dangereuses, si elles devaient être reconnues. Je comprends cette peur d'encourager les vrais fanatiques. Quiconque regarde Fox voit bien comment ils utilisent la peur pour encourager la xénophobie. Mais la libération d'un milliard et demi de musulmans à travers le monde, des musulmans sous le joug d'une autorité théologique omniprésente devrait être la première de nos préoccupations. Nous l'avons répété des centaines de fois, les premières victimes de l'islamisme, ce sont les musulmans, que ce soit en termes de terrorisme, de violence, de misogynie de liberté d'expression et de religion ou de déclin économique. Bizarrement pour certains, ces questions sont secondaires, elles ne présentent pas de danger. D'autres sont convaincus que les occidentaux n'ont pas le droit de parler des problèmes des « cultures arabes » à cause de l'héritage du colonialisme et des autres formes de violence que l'Occident a déversées sur l'Orient. Cet argument résonne étrangement parce qu'il ignore l'histoire du monde, une histoire durant laquelle de nombreuses nations, musulmanes et non musulmanes, ont subi constamment les flux et reflux des conquêtes durant toute l'histoire connue. Avant le colonialisme, plusieurs pays islamistes avaient une législation effrayante. Deux des épicentres de la pensée islamique, l'Iran pour l'islam chiite et l'Arabie saoudite pour l'islam sunnite, ont résisté au colonialisme – excusez-moi – En fait l'Arabie saoudite lors de sa création en 1744, était un État extrémiste, la première occurrence, qui fut détruite par les Ottomans à cause de son fanatisme religieux. En fait, les premiers saoudiens attaquèrent et profanèrent certains des sites musulmans les plus sacrés et furent stoppés non pas par l'intervention de l'occident, mais par d'autres musulmans qui voyaient en eux de dangereux fanatiques. L'impérialisme américain n'existait pas, il ne se tramait pas de guerre contre les autres musulmans et cependant, le fondamentalisme wahhabite existait et attaquait les autres musulmans, comme aujourd'hui Daesh attaque les autres musulmans. On ne peut rien changer si on exclut constamment le fondamentalisme des conversations pour se limiter à la violence et à l'impérialisme occidentaux. Ne vous méprenez pas, c'est un sujet important, il est important de parler de l'impérialisme et des dégâts qu'il a causés. Mais la violence au nom de l'islam a terrorisé le Moyen-Orient et ce depuis son origine. Il est donc important de ne pas détourner la conversation. La paralysie morale engendrée par la peur de la droite, par la peur d'un fanatisme croissant ou par la honte des crimes du passé commis par d'autres blancs, ne devrait pas étouffer toute autre considération. Quand je lis des articles qui expliquent pourquoi il ne faudrait pas se moquer des musulmans, je ressens une condescendance, l'impression que certains croient que la caractéristique principale des gens à la peau brune est leur religion, que c'est ce qui les définit, et à cause de ça, ils supposent qu'on ne changera rien, ou qu'on ne peut rien changer, que la religion est ancrée en nous et qu'elle ne réagira pas aux pressions, ou aux demandes de changements comme le christianisme a réagi aux pressions des laïcs. Alors qu'ils pensent se battre pour la tolérance, ils se battent en réalité pour la droite religieuse en l'Orient, pas n'importe quelle droite religieuse, pas la droite religieuse quon trouve ici, c'est une droite religieuse telle que l'occident n'en a pas vue depuis des siècles. Pour moi, quelqu'un qui enfreint le plus fondateur des principes libertaires, la liberté d'expression, afin de protéger la sensibilité de cette droite religieuse islamiste n'a de progressiste que le nom. En fait, qui pourrait tenir deux catégories de personnes différentes pour responsables de deux normes comportementales différentes, sinon un fanatique ? L'islam, comme toutes les religions patriarcales, est un instrument qui sert à justifier les excès commis contre les femmes et les autres minorités. Est-ce que notre concept de tolérance va jusqu'à tolérer la sujétion systématique des femmes et des autres minorités ? Justifier des abus au nom de la tolérance est une forme de fanatisme bienveillante, égoïste. Peu importe que l'intention semble charitable, nous ne devons pas hésiter à mettre nos alliés face à leur hypocrisie et à leurs pratiques oppressives. Parfois, j'ai le sentiment que les gens voient la laïcité et la libre-pensée comme des concepts exclusivement occidentaux et ils en déduisent que si on impose la laïcité et la libre-pensée aux musulmans, alors on leur impose l'identité occidentale. C'est ignorer l'histoire que de penser que les idéaux des Lumières ne peuvent être partagés que par cette civilisation, plutôt que de les voir comme partie des progrès de toute l'humanité. Ces mêmes idéaux on trouvé des défenseurs tout au long de l'histoire, toutes les cultures du monde ont eu des libres-penseurs qui ont donné leur sang pour ces idéaux. Un nombre incalculable de libres-penseurs a défié la foi, a essayé, hélas sans succès, de proposer une interprétation moins misogyne des écritures, y compris dans des sociétés islamiques patriarcales. Par exemple au dix-septième siècle, Dara Shikoh, un prince héritier de l'Empire moghol, s'était engagé en faveur des droits de toutes les religions, hindoue, sikhe ou musulmane, et il avait travaillé à combler le fossé entre les guides des différentes fois. Comme vous vous en doutez, cela n'a pas duré. Dara a été assassiné par son frère qui a déclaré que la tolérance de Dara était un signe d'apostasie, un frère qui est aujourd'hui un gardien de la foi révéré dans les cercles musulmans. De la même façon, il y a eu des femmes qui se sont battu pour leurs propres droits. Fatima Baraghani est née en Iran il y a exactement deux-cents ans. C'était une femme extrêmement intelligente qui fut mariée très jeune selon la coutume et qui ne fut plus autorisée à poursuivre son éducation. Elle fut attirée par un mouvement radical émergeant dans le pays qui militait pour l'égalité des genres. Elle le rejoignit et s'y épanouit jusqu'à devenir l'icône du mouvement. Pour symboliser la rupture avec la charia, lors d'un rassemblement elle retira son voile traditionnel face à une assemblée d'hommes et à la place brandit une épée. Cette vision causa un tel choc parmi la foule que beaucoup d'hommes adultes poussèrent des cris. Un homme horrifié se coupa la gorge (rires) et s'enfuit en perdant son sang. Après cet incident elle n'a pas vécu assez longtemps pour apprécier la liberté. Le drame de l'histoire orientale, ce n'est pas que nous n'ayons pas engendré de réformistes, c'est que la violence des oppresseurs nous élimine les uns après les autres. Encore aujourd'hui : Abdisaid Abdi Ismail, un auteur somalien, a écrit un livre dans lequel il explique avec audace que l'islam en réalité ne demande pas la peine de mort pour le crime d'apostasie. En récompense de son travail, on a menacé sa vie et appelé à brûler ses livres. On a décrété des fatwas appelant à la mort de Maajid Nawaz, un réformateur britannique, simplement parce qu'il avait déclaré dans un tweet qu'il ne se sentait pas offensé par un dessin de Mahomet. La droite religieuse assassine les réformistes depuis des siècles, mais nous sommes toujours là, nous nous battons pour notre avenir, De ce même combat, l'occident avait obtenu des victoires importantes. Il est surprenant que les mêmes personnes qui veulent mettre fin aux pouvoirs de la droite chrétienne, en utilisant les avancées du monde occidental, insistent pour que nous soyons définis par notre droite religieuse. Pour prolonger la discussion, supposons que nous admettons tous l'idée que l'islam en tant que religion doit être réformé, ou du moins,que la communauté musulmane dans son ensemble doit évoluer, et de manière ce que chacun choisisse comment il veut pratiquer sa foi. J'en suis personnellement convaincue. Toutes les données que nous avons le confirment. Il y a une quantité importante de preuves de la misogynie latente, des comportements intolérants envers les homosexuels et les apostats à travers le monde musulman, tout ça encouragé par la loi et largement accepté par les populations. Pour porter l'attention générale loin de la religion, de son rôle dans tout ça, certains préfèrent recourir à toutes sortes de justification qui n'ont pas de sens, parce que les pays musulmans n'ont presque rien de commun si ce n'est la religion prédominante : ni leurs statut socio-économique, ni leur niveau d'éducation ou d'alphabétisation, ni leur PIB, ni leur bagage culturel, ni leur histoire, ni leur groupe ethnique, ni leur langue, ni leur système politique, ni même leur expérience de la colonisation occidentale. Ce qu'ils ont en commun, c'est la théologie. L'islam n'est évidemment pas à l'origine de tous les maux, mais il en est un facteur important. En Occident, nous avons d'un côté l'aile droite qui est persuadée que l'islam est le diable en personne et de l'autre côté l'aile gauche qui refuse d'envisager qu'il puisse être une source de souffrances. D'où la question : comment pouvons-nous mettre en place des réformes sans mentionner aucun des problèmes liés à l'islam ? Comment pouvons-nous évoluer si nous refusons d'affronter l'une des principales justifications de l'usage de la souffrance ? La plupart des cultures ont des formes d'oppression ciblées et en ignorant sciemment cette oppression, nous mettons un frein à toute forme de progrès. Nous pouvons aussi démontrer qu'une avancée de la laïcité, ou une plongée au sein d'une société laïque modifient les comportements et même les croyances des musulmans. Si vous comparez les musulmans vivant aux USA à ceux du Moyen-Orient toutes les études vous diront que leurs opinions sont moins extrêmes et plus proches des valeurs progressistes. que celles de la population de leur pays d'origine. Beaucoup de musulmans sont convaincus que leur religion est immuable, que chaque mot est la vérité et se sentent insultés par ceux qui demandent des changements. Pourtant, à d'autres époques, il y a eu des changements importants dans les pratiques des musulmans. Jusqu'au vingtième siècle, beaucoup de pays musulmans ont pratiqué l'esclavage. Certains ne l'ont aboli qu'un 1981 et se justifiaient en disant que la pratique était en accord avec les préceptes religieux. La population esclave d'Arabie saoudite était estimée à 300 000 personnes il y a moins de 50 ans. Et la pression internationale à conduit à l'abolition. Il y a un peu plus d'un siècle, sous la pression de l'Empire britannique pour obtenir l'abolition de l'esclavage, le sultan du Maroc à mentionné l'infaillibilité du Coran lorsqu'il a démontré l'approbation divine de l'esclavage. Plus tard, le chef du gouvernement Mohamed b. Idris à écrit en réponse aux pressions répétées contre l'esclavage : « Nous n'interférons pas avec les principes religieux que vous professez, de la même manière vous ne devriez pas interférer avec notre religion. » Face au refus ottoman de condamner le statut des esclaves gravé dans la charia, un homme d'État britannique a déclaré, sarcastique, qu'il valait mieux demander au Sultan de devenir chrétien. Et pourtant aujourd'hui, la majorité sinon la totalité des musulmans rejette l'idée de l'esclavage. Ont-ils abandonné le Coran, qui semblait clairement pardonner l'esclavage il n'y a pas si longtemps ? Ou bien avons nous réussi à renverser le consensus en nous battant pour nos principe moraux ? Je me demande où nous en serions si les fanatiques bienveillants occidentaux , aujourd'hui à gauche, qui pensent qu'il est plus important de respecter une culture, – qui vénèrent le respect d'une culture – avaient existé à l'époque. Combien de millions de personnes vivraient enchaînées ? Il y a aussi cet argument récurrent associé à l'oppression occidentale, qui dit que le racisme se nourrit de l'oppression des minorités. Les protecteurs de l'Islam l'ont bien noté et s'en servent pour botter l'arrière-train du progrès. Nous devons avoir conscience que la dynamique de la victime contre l'oppresseur n'est pas aussi figée que certains voudraient nous faire croire : une même personne peut être victime dans un contexte et oppresseur dans un autre. Un homme musulman peut très bien subir le racisme au travail, le vrai racisme, subir des revers de carrière et battre sa femme voilée en rentrant à la maison, parce qu'il a grandi dans un environnement traditionnellement misogyne qui trouve sa justification dans un verset du Coran. Devrions nous nous abstenir de critiquer son comportement parce que dans d'autres circonstances il est une victime ? Un imam pourrait être antisémite, homophobe, il pourrait endoctriner des générations d'esprits fragiles avec ses idées dangereuses. Le même imam pourrait aussi être une victime du fanatisme en inaugurant une mosquée et pourrait devenir la cible de comportements xénophobes. Pour effacer ses souffrances, devrions nous prétendre que ses mauvais comportements n'existent pas ou sont sans importance ? Devons nous sacrifier l'un pour l'autre ? Ne pourrions-nous pas plutôt nous élever contre toutes les formes d'oppression, nous battre pour l'égalité des droits et en même temps contre le fanatisme religieux ? Hiba Krisht, une des mes compagnes ex-musulmanes a joliment résumé cette opinion lorsqu'elle parlait de la nature misogyne du hijab, je cite : « Le féminisme défend les femmes musulmanes qui portent le hijab quelles que soient leurs raisons, contre les humiliations ou les agressions. Le féminisme ne nie pas catégoriquement que le hijab puisse : être coercitif, humilier le corps, dégrader la sexualité, être liberticide et psychologiquement handicapant. » Nous ne devons pas fuir la réalité parce que nous avons peur des conséquences. Serait-il juste de ne pas enseigner le darwinisme à nos enfants simplement parce qu'il a nourri le darwinisme social à une époque ? Notre silence face à des vérités gênantes ne fait que souligner notre inertie, alors que les conséquences sont de plus en plus menaçantes. Nous somme paralysés par notre anxiété, par la peur que la vérité fasse ressortir le pire de nous-mêmes au lieu de nous libérer. À l'extrême droite islamique, il y a ceux qui disent qu'il n'y a pas lieu de réformer l'islam, parce que l'islam est, et a toujours été parfait. Il y a leurs homologues de l'extrême droite occidentale, qui pensent également que l'islam est au-delà de toute réforme, mais pour des raisons différentes, parce que l'islam est irrémédiablement le mal absolu. Entre ces deux extrêmes, il y a le musulman moyen qui doit choisir entre un diable qu'il connaît – la suprématie islamique – et un diable qu'il ne connaît pas – le fanatisme occidental. La gauche progressiste doit proposer une autre voie. Elle ne doit tolérer aucune forme de domination religieuse. Il est très important que ceux qui se battent pour plus de compassion, pour les droits humains et savent reconnaître les dégâts causés par le fanatisme et la discrimination prennent la tête du combat contre toute oppression religieuse, d'où quelle vienne. Non seulement une réforme est possible, mais contre toute attente, cela a déjà commencé. Elle a des défenseurs qui mettent leur vie en jeu pour de meilleurs lendemains. Nous ne devons pas laisser la situation actuelle perdurer, où des partisans de la réforme de l'islam sont isolés et vulnérables. Rappelons-nous que la marche inéluctable du progrès n'existe pas, que nous n'avons pas l'assurance que le monde de demain sera plus juste, plus équitable, plus lucide, plus tolérant ou plus raisonnable. Des droits libérateurs sans libérateurs pour les défendre ne sont que des idées sans conséquences, sans pouvoir. Ne laissons pas notre sympathie pour une catégorie d'opprimés excuser leur oppression sur une autre catégorie. Merci. (applaudissements) Bien. Il nous reste juste assez de temps pour une seule question et nous ferons une pause de 10 minutes. Personne n'aime les chronométreurs, ni les intervenants, ni le public. Je suis là pour être détesté. Tout d'abord merci pour votre courage et votre bravoure dans ce combat. (Sarah Haider) Merci. (applaudissements) Vous avez souvent employé le mot réforme, et d'autres disent que l'islam est peut-être dans les prémisses, il me semble, d'une transformation, similaire à celle qu'a vécu le catholicisme. J'ai en fait deux questions, désolé, deux éléments de question. Premièrement, pensez-vous que nous assistions au commencement de ceci ? Et si oui, êtes-vous, ou pouvons-nous être sûrs que, si cette transformation se produit et lorsqu'elle se produira pour l'islam, elle sera moins sanglante que la Réforme catholique ne le fut en son temps ? J'ai entendu cette comparaison quelques fois et il m'est arrivé aussi plusieurs fois de la faire. Je ne pense pas que ce soit exactement la même chose dans la mesure où ce changement se produira à un rythme différent. Il faudra que ce soit plus rapide. Et ce sera plus rapide du fait des médias sociaux et parce que la littérature laïque et athée est très répandue sur internet. Parmi les anciens musulmans qui rejoint notre association, les Ex-musulmans d'Amérique du nord, beaucoup m'ont dit qu'ils ont commencé à réfléchir sur l'athéisme ou l'humanisme après avoir les commentaires de Richard Dawkins sur la révolution égyptienne de 2011. Cela existe et je crois vraiment que ce sera plus rapide. Et je ne crois pas que ce sera nécessairement sanglant si l'occident est déterminé à se battre aux côtés des progressistes en Orient. (applaudissements) 74e Conférence annuelle de l'Association humaniste américaine Sarah Haider : l'islam ou la nécessité d'une critique progressiste