- Aujourd'hui, nous allons commencer à
analyser les subventions, nous allons le faire
assez rapidement parce que si vous avez
compris le cours sur les taxes, celui sur les
subventions devrait être assez facile.
Toutefois, si vous n'avez pas compris le
cours sur les taxes, celui-ci sera encore
plus mystérieux. Assurez-vous donc
de bien comprendre les taxes avant
de passer aux subventions. Allons-y.
Une subvention n’est vraiment qu'une taxe
négative ou inverse. Au lieu de prendre de l'argent,
l'État en donne aux consommateurs ou aux producteurs.
Voici maintenant quelques vérités économiques
à propos des subventions. La question de qui obtient la
subvention ne dépend pas de qui reçoit le chèque
de l'État. Une fois de plus, l’incidence
fiscale de la subvention (« qui reçoit le chèque »)
n’est pas la même chose que l’incidence
économique. Vous devriez déjà le savoir après
notre cours sur les taxes. De même, la
question de qui profite de la subvention
dépend des élasticités relatives de la demande
et de l'offre. De nouveau, comme pour
les taxes. Et pour terminer, la subvention doit être
payée par les contribuables, donc à la place de recettes fiscales
une subvention a un coût, créant de plus
une augmentation inefficace des échanges
appelée également perte sèche, analysons
ceci plus en détail. Bien, nous avons pas mal de
choses à couvrir dans ce graphique, alors préparez-vous.
Nous commençons comme d'habitude au point
d'équilibre du marché libre qui est
disons, à un prix de deux dollars pour
cette quantité. Ici je ne vais pas prouver
que l’incidence fiscale (qui
obtient la subvention) n’influence pas l’incidence
économique. Au lieu de cela, je vais
passer directement au point clé, qui indique
qu'une subvention crée un coin entre le prix
reçu par les vendeurs et le prix
payé par les acheteurs.
La seule différence avec la taxe est que
le prix reçu par les vendeurs avec la
subvention sera supérieur au prix payé par les
acheteurs. Nous pouvons donc utiliser la même
analyse en termes de coin que nous avons utilisée
auparavant, sauf que nous allons introduire le coin dans le
graphique du côté droit. Considérez
maintenant la hauteur de ce coin,
supposons qu'elle est d'un dollar et introduisons-le dans
le graphique jusqu'à ce que le haut du coin touche la
courbe d'offre et que le bas du coin touche la courbe
de demande. Cela nous indiquera maintenant
tout ce que nous devons savoir. Ainsi au
sommet, le point B nous indique le prix
reçu par les vendeurs, supposons qu'il est de
2,40 $. Le point D en bas nous indique le prix
payé par les acheteurs : 1,40 $, notez
que le prix reçu par les vendeurs doit être
d'au moins un dollar de plus que celui payé
par les acheteurs, ce dollar provenant de la
subvention. Notez également l'idée clé : cela
n'a pas d'importance qui, des fournisseurs ou
des acheteurs, reçoit
le chèque de l'État.
Quand tout est organisé et réglé,
les vendeurs recevront 2,40 $ par
unité et les acheteurs devront payer 1,40 $ par unité.
En comparant avec le prix du marché libre nous
pouvons voir qui bénéficie du gain
relatif de la subvention, dans ce cas,
les offreurs et les demandeurs en profiteront.
Ainsi, les offreurs qui recevaient deux
dollars par unité, en obtiennent 2,40 $,
donc 40 % du gain de la subvention. Les acheteurs
qui payaient deux dollars, payent maintenant
1,40 $, soit un profit de 60 % du gain de la subvention.
La question de savoir qui profite du gain va
dépendre des élasticités relatives de l'offre et
la demande, et pour vous convaincre,
tracez quelques graphiques comme ceux-ci
mais avec une courbe très inélastique de
l'offre. Observez les résultats et tracez alors
un graphique avec une courbe
d'offre plus élastique que la
courbe de demande, observez les résultats
et testez avec différents exemples.
Ensuite, une taxe génère des recettes pour
l'État, une subvention génère des coûts
pour l'État. Quel en est le coût? Eh bien, notez
que la subvention par unité est d'un dollar -
qui est indiquée par la hauteur du coin.
Quelle est la quantité qui est subventionnée ?
Eh bien, c'est cette quantité ici. Ainsi
le coût total de la subvention est d'un
dollar multiplié par la quantité ou le montant de la
subvention multiplié par la quantité, qui est indiqué
par cette zone bleue. Enfin de compte, nous avons
beaucoup à couvrir, mais tout devrait être assez
standard maintenant. Remarquez l'effet de la subvention,
une autre conséquence de la subvention, ce qui n'est pas
surprenant car elle augmente la quantité
échangée. Elle l’augmente de la quantité
sans subvention à la quantité avec la
subvention. Pour ces unités supplémentaires
échangées, notez maintenant ce que ces courbes d'offre
et de demande nous indiquent. Elles nous indiquent que pour
ces unités supplémentaires, le coût
des offreurs pour ces unités excède
la valeur de ces unités pour les demandeurs.
Cette quantité supplémentaire crée alors un
gaspillage, le coût des offreurs dépasse
la valeur de ces unités pour les demandeurs.
Donc la subvention crée une perte sèche,
il y a trop d'échanges, au contraire de la
taxe, puisque tandis que la taxe réduit les
échanges profitables, la subvention augmente
les échanges gaspillés. Bien, jetez un bon coup d'œil
à ce graphique, assurez-vous que vous en comprenez
chaque partie et nous allons analyser
quelques applications et présenter
plusieurs façons de regarder ce graphique,
mais c'est vraiment l'idée clé de tout
ce graphique. Vous souvenez-vous
de notre intuition concernant qui
supporte le poids d’une taxe, et que l'élasticité
agit comme une forme d’évasion : plus
la courbe de demande est élastique et plus les
demandeurs sont capables d'échapper à la taxe,
plus la courbe d'offre est élastique par rapport à
celle de la demande plus les offreurs vont pouvoir
échapper à la taxe. Dans ce cas, je veux
vous donner une méthode intuitive semblable et
une manière de vous rappeler ce qui
se passe avec la subvention : lorsque
vous n'avez aucune élasticité ou lorsque vous
avez une courbe inélastique il n'y a pas d'entrée.
Pas d'élasticité égale pas d'entrée et quand il n'y a
pas d'entrée c'est à ce moment que vous profitez
de la subvention, quand personne ne peut
venir prendre la subvention, vous en profitez.
Ainsi, quand il n'y a aucune élasticité, pas
d'entrée, vous profitez de la subvention.
Jetons un coup d'œil, refaisons notre analyse de
de la taxe. Supposons donc que nous avons une
courbe de demande assez élastique et une courbe
d'offre assez inélastique, et voici notre coin
fiscal que nous introduisons dans ce graphique, ce que nous
voyons est que les offreurs supportent une plus grande part
de la taxe. Voici le prix qui leur incombe, ils sont
les premières victimes de cette charge fiscale
parce que les offreurs n'ont nulle part
où aller. Ils ne peuvent pas prendre leur
ressources utilisées pour produire ces biens
et les utiliser pour en produire d'autres.
L'offre est relativement fixe, les ressources
sont les plus utiles pour la production
de ce bien particulier de sorte que les offreurs
ne peuvent s'échapper. Pour les mêmes raisons
les offreurs profiteront le plus du gain de la
subvention, alors voici notre coin de subvention. Nous
l’introduisons dans le graphique.
Il nous indique que le prix des
offreurs va augmenter beaucoup plus que ce que le
prix de l'acheteur va diminuer par rapport au
prix du marché. Donc que se passe-t-il ? Eh
bien, ce qui se passe est que nous avons la
subvention, mais parce que la
courbe d'offre est inélastique,
nous ne voyons pas beaucoup d'autres ressources
venant d'autres secteurs de l'économie saisir
cette subvention. Les ressources dans
les autres secteurs de l'économie
ne réussissent pas à produire ce type de bien,
c'est donc uniquement les ressources qui sont déjà
sur ce marché, les ressources
fixes qui vont saisir
la subvention. Le prix va augmenter parce
que nous ne disposons pas de beaucoup de
ressources provenant d'autres secteurs de l'économie
pour produire ce bien. Nous pouvons aussi
envisager la question du point de vue des
demandeurs. Lorsque la demande est
relativement élastique ils peuvent échapper à la
taxe. De même lorsque la demande est élastique,
les demandeurs d'autres secteurs de
l'économie avec des biens de substitution
finiront par récupérer cette subvention.
Ils vont maintenir un prix élevé
parce les demandeurs vont arrêter de
consommer le substitut du bien et à la place
se déplaceront sur ce marché pour consommer
ce bien. Et puisque vous avez tous
ces demandeurs d'autres secteurs de l'économie
qui viennent pour acheter ce bien, le
prix ne diminuera pas tellement. Bien, analysons
encore une fois ce graphique. Tracez des
courbes de demande, d'offre, introduisez un coin
fiscal et un coin de subvention jusqu'à ce que tout
devienne intuitif. Et rappelez-vous que,
dans le cas des subventions, « non élastique »
ou « moins élastique » signifie « moins d'entrée », « moins d'entrée »
signifie « davantage de gains de la subvention » - vous profitez
plus des subventions. Prenons un exemple.
Les agriculteurs de la Vallée Centrale
de Californie obtiennent une subvention pour de grandes quantités
d'eau. Ils paient généralement de 20 à 30 dollars l’acre-pied
d'eau dont la production a coûté 200 à 500
dollars l’acre-pied. Alors qui profite le plus
de cette subvention ? Est-ce que ce sont les offreurs
de coton californien ou est-ce que ce sont les
acheteurs de ce même coton ? Réfléchissons-y
de cette façon. Les acheteurs
de coton californien, quel genre de
substituts ont-ils ? Ont-ils
une demande élastique ou une demande
inélastique ? Les acheteurs de coton californien
vont avoir une demande très élastique, n'est-ce pas ?
Parce qu'ils peuvent le substituer par du coton
de Géorgie, ils peuvent le substituer par du coton
cultivé au Pakistan, en Inde et dans de nombreux
autres endroits au monde. En fait, le prix du
coton est essentiellement un prix fixé
sur le marché mondial. Donc si nous avons une subvention
pour les offreurs de coton californien, cela ne va pas
faire tellement diminuer le prix mondial,
cela va tout simplement inciter
certains acheteurs à acheter plus de coton
californien et un peu moins de coton
du Pakistan ou d'Inde. D'autre part
les offreurs de coton californien ont
une courbe d’offre assez inélastique.
Pour commencer, il n'y a pas tellement de terres
et leur quantité est assez fixe pour la culture
agricole et sans doute plus ou moins fixe
pour cultiver du coton. Ainsi, les
offreurs de coton californien vont
profiter de la grande part de cette subvention,
qui ne fera pas diminuer le prix des pantalons
chez Gap, mais ira plutôt dans les poches
des offreurs de coton californien,
les agriculteurs. Il n’est donc pas surprenant que ce
soit les agriculteurs en Californie qui font un intense
lobbying pour cette subvention et non
les consommateurs de coton. Nous venons ainsi
de montrer qu'une subvention peut souvent constituer un
gaspillage et une des raisons pour lesquelles nous
avons des subventions est la politique, le pouvoir de groupes
aux intérêts spéciaux engagés dans des actions de lobbying, etc.
Nous traiterons de ce sujet en profondeur une autre
fois. Cependant une subvention peut être également
utile surtout si, pour une raison ou une autre,
la demande pour un bien sous-estime
la vraie valeur de ce bien. Nous donnerons de
nombreux et nouveaux exemples de ce genre de chose
quand nous parlerons d'externalités
mais avant de faire cela, je veux vous donner
un exemple de plus, qui
devrait être assez intuitif et
qui concerne les subventions salariales. Lors du prochain cours, nous
examinerons les subventions salariales en faveur de la main d'œuvre
non ou peu qualifiée que nous analyserons
avec le salaire minimum. Merci.
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