Bonjour. C'est moi qui ai la présentation la plus confortable, cet après-midi ! Laissez-moi, tout d'abord, vous remercier d'être ici, cet après-midi, et de m'avoir invité à faire l'ouverture de cet événement merveilleux. Ma mission, pour ceux et celles qui ne me connaissent pas, ou ne savent pas ce qu'est Shaolin, c'est de partager des idées très anciennes et de les appliquer à notre époque. Donc, lorsque j'ai été invité à parler d'idées, et du développement et de la multiplication des idées, j'ai réfléchi à quelle idée je pourrais partager avec vous. Et je me suis dit que, plutôt que de partager une idée, nous devrions parler de ce qui fait qu'une idée se concrétise, et pourquoi, le plus souvent, une idée reste une idée, sans être développée ni multipliée. Dans la culture Shaolin, il existe un certain nombre de « règles » qui peuvent nous aider à développer nos idées et à les partager avec les autres afin de les concrétiser. C'est pourquoi, j'aimerais, tout d'abord, partager avec vous certains de ces outils, certaines de ces méthodes. La première consiste à progresser à petits pas. Lorsque vous avez une idée, et que vous voulez multiplier et développer cette idée, selon la culture Shaolin, créer de grands changements, engendrer une grande révolution, partir de cette idée pour créer une grande révolution, est un véritable défi, et un défi si énorme et si insurmontable que, souvent, l'idée reste au stade de l'idée. L'approche Shaolin est donc d'avancer à petits pas, mais de vraiment faire ce pas. Ne laissez pas l'idée tomber dans l'oubli, disparaître et se dissiper. Faites un petit pas aujourd'hui, et un petit pas demain, et encore un, le lendemain... Et grâce à toute une série de petits pas, grâce à un processus évolutionnaire plus que révolutionnaire, l'idée peut naître, se développer et se propager beaucoup plus loin qu'avec une approche ambitieuse qui est, bien souvent, irréalisable parce que trop ambitieuse. La seconde règle de Shaolin concernant le développement d'une idée, c'est d'accepter les erreurs, et en fait, d'accueillir les erreurs, et les considérer indispensables au développement et à la diffusion des idées. En fait, si vous ne faites aucune erreur, c'est que vous ne faites rien de nouveau. Vous n'essayez rien de nouveau et votre idée n'en est pas une. Si vous avez des idées et qu'elles sont innovantes, stimulantes, et provocantes, elles vous conduiront forcément à faire des erreurs. Vous savez, en arrivant ici, ce matin, on m'a fait visiter ce magnifique institut et ces installations scolaires. L'école est un formidable procédé d'apprentissage, mais en même temps, la pensée Shaolin tend à dire que l'école est, plutôt, à l'opposé de la vie. La raison pour laquelle c'est l'opposé de la vie, c'est parce qu'à l'école, vous apprenez une leçon, puis vous passez un test. Mais, dans la vie, vous passez une épreuve puis, vous apprenez la leçon. Donc, il va y avoir beaucoup d'épreuves que vous allez échouer. Développer des idées et essayer de nouvelles choses implique de faire toutes ces erreurs, et de passer plein d'épreuves auxquelles nous échouons. Mais, chaque épreuve nous enseigne une nouvelle leçon, et nous développons et propulsons nos idées toujours plus loin. La troisième règle de Shaolin sur le développement d'une idée, c'est la discipline. Dans la culture Shaolin, la discipline est un concept très important car la discipline est, en quelque sorte, l'outil qui nous permet de développer tout ce que nous voulons développer. Sans discipline, nous ne pouvons pas atteindre notre cible, ni concrétiser les idées que nous souhaitons concrétiser, etc. Shaolin ne considère pas la discipline comme un fardeau, une lourde tâche, mais plutôt comme un facilitateur. C'est l'outil qui me donne les moyens de réaliser ce que je souhaite ou de propager l'idée que je souhaite propager. La quatrième règle de Shaolin concernant le développement d'une idée, c'est de se concentrer plus sur le trajet et moins sur la destination. Les idées sont un cheminement. Transformer une idée à partir d'une idée originelle, pour arriver à un grand projet ou à un excellent résultat, est un processus, et ce processus est un cheminement. C'est dans ce travail pour y arriver que se trouve le vrai processus, et non pas dans une destination utopique plus ou moins atteignable. Car combien d'idées sont parties dans une certaine direction, puis, en vous efforçant vers cette idée, vous réalisez que vous devriez vous diriger vers autre chose, puis vers autre chose, et ainsi de suite ? Donc, le trajet est précisément le processus permettant de développer, propager et faire grandir une idée. Trop souvent, nous nous concentrons uniquement sur la destination. Nous avons en tête un certain résultat ou un objectif, tous nos efforts sont concentrés sur ça, et nous oublions de prendre du recul. Dans la culture Shaolin, la destination est importante car elle nous donne un repère pour savoir où mener notre idée, mais le trajet pour y arriver est, de loin, l'étape la plus importante et le processus le plus important. La règle suivante, c'est de se concentrer sur le moment présent, car c'est dans le moment présent que le cheminement a lieu. Donc le seul moment réel, c'est le maintenant, ici, dans cette salle. Le passé est juste un souvenir dans nos esprits, et le futur est juste une pensée collective dans nos esprits. C'est se concentrer sur le présent et travailler, dans ce présent, à développer l'idée en progressant pas à pas. Peut-être qu'aujourd'hui vous êtes très occupé, vous n'avez pas le temps, les ressources nécessaires ou autres, mais, vous pouvez faire un petit pas pour veiller à ce que cette idée ne meure pas, qu'elle continue à évoluer, à se propager et se développer. En faisant cela dans le présent, nous arrivons à la règle suivante qui est de le faire avec toute la passion, avec tout le cœur, toute la détermination dont vous êtes capable. Vous savez, un maître célèbre a dit, un jour, qu'il existe, quelque part, un musée de la procrastination. Et, dans ce musée, se trouvent les meilleurs livres qui n'ont jamais été écrits, les meilleures inventions qui n'ont jamais été réalisées, et ainsi de suite. Donc, ne laissez pas votre idée finir dans ce musée de la procrastination, en y travaillant avec discipline, avec passion et avec soin, par petits incréments, pas de grands incréments, mais petit à petit, dans le moment présent. La prochaine et avant-dernière règle de Shaolin concernant le processus de développement et de propagation d'une idée, c'est de tout faire dans le respect des valeurs. Les valeurs sont une sorte de plateforme qui soutient et donne du sens à vos idées. J'entends par « valeurs » des choses comme le respect, la confiance, le dévouement, la discipline, la compassion, le courage, etc. Ces valeurs sont l'outil fondamental, les fondations sur lesquelles tout développement d'idées et toute propagation d'idées devraient se baser. Sans ces valeurs, tout procédé de développement d'une idée perd son sens, et tout processus de propagation d'une idée perd sa signification, parce que ce qui donne du sens à cette interaction entre deux personnes, cinq personnes, ou cent, ce sont les valeurs qu'elles partagent. Et ce qui donne de la force à cette idée, et à sa concrétisation par ceux qui la développent, ce sont les valeurs qu'ils partagent, non leurs compétences. Les compétences sont acquises. Vous en avez sûrement déjà vu que vous faites partie de ce processus. Mais les valeurs que vous partagez ensemble vous donnent cette signification et ce pouvoir qui porteront cette idée très loin. La dernière de ces règles de Shaolin est, en fait, certainement, la plus fondamentale, celle à partir de laquelle tout ce processus devrait découler. C'est l'idée d'être libre, vous libérer de vos peurs, et accueillir le changement. Les idées ont besoin de changement. Les idées sont elles-mêmes un processus de changement. Donc, sans le courage de vous libérer de vos peurs, faire tomber vos barrières, oser quitter votre zone de confort, il va être très, très difficile - voire impossible - de développer une idée quelconque. Ce que j'aimerais faire pour conclure ce court moment ensemble, c'est de vous faire sortir un peu de votre zone de confort, de vous faire faire quelque chose de nouveau probablement pour la plupart, car c'est quelque chose dont vous n'êtes pas familier. Et j'espère que cela va révéler un peu de cette énergie, cet enthousiasme, en vous, afin que vous puissiez appliquer cet enthousiasme, cette énergie, cette liberté d'esprit d'être hors de votre zone de confort, à tout le reste de l'après-midi, y compris aux conférences et aux idées formidables qui vont être présentées après moi. Pour ce faire, je vous demande de vous lever, s'il vous plait. Alors, nous allons faire, ensemble, un petit exercice. Pour cela, la première chose, c'est de l'apprendre. Avant d'utiliser une chose, il nous faut la connaître, et une fois qu'on l'a apprise, on peut s'en servir. Nous allons l'apprendre très vite, c'est très simple. Cela va prendre peut-être une minute. Je vais me tourner dans le même sens que vous pour que vous ne confondiez pas la gauche et la droite, etc. Donc, nous nous tenons debout, de manière naturelle, et nous inspirons, puis nous expirons, très profondément. Après avoir fini cette respiration, nous inspirons de nouveau, et nous plaçons nos poings sur nos hanches. Dans cette position, nous allons faire trois mouvements. Le premier consiste à faire un pas avec la jambe gauche, et nous poussons vers l'avant avec notre main gauche, en expirant. Ensuite, nous revenons en arrière, et nous frappons notre main gauche avec notre poing droit. Ensuite, nous faisons de nouveau un pas vers la gauche, mais cette fois, nous donnons un coup de poing de la main droite. Et nous revenons en position. Donc, plus j'entends de rires, plus cela montre que vous êtes hors de votre zone de confort. C'est comme ça que vous gérez votre inconfort, donc, c'est bien. Recommençons ! Nous inspirons, nous expirons, inspirons, un pas à gauche, retour, coup de poing, et nous revenons. Très bien, encore une fois. Prêts ? Nous inspirons, expirons, inspirons, à gauche, retour, coup de poing, et nous revenons en position.. Je vous ai dit que le but était d'apprendre l'exercice pour l'utiliser, donc, maintenant, utilisons-le. Alors, vous vous demandez : « Comment ? On se frappe ? » Non ! (Rires) Ce que nous allons faire, c'est faire sortir quelques émotions. Les émotions sont liées à la respiration et à la façon dont nous l'utilisons. Donc, nous allons nous servir de la respiration pour crier. Cela veut dire qu'en donnant le coup de poing durant le dernier mouvement, nous allons crier avec tout notre souffle, toute notre force, toute notre émotion et toute notre passion. Nous n'allons pas crier avec notre voix : « Ah ! » mais avec notre souffle : « Hou ! » (Rires) D'accord ? Donc, libérez-vous. C'est votre occasion de faire sortir tout ce qui doit sortir, d'accord ? Alors, allons-y ! Nous inspirons, et expirons. Nous inspirons, expirons, inspirons, allez-y : « Hou ! », puis, nous revenons en position. Excellent ! (Applaudissements) S'il-vous-plaît, asseyez-vous. Comme toujours dans ce genre de présentations, le temps est passé très vite, et je vois des gens avec des technologies très modernes en train de m'indiquer que le temps est fini. Donc, merci beaucoup pour ce moment passé ensemble. J'espère que vous avez obtenu quelques idées sur la façon de développer vos idées, et plein d'énergie pour toutes les idées qui vont vous être présentées par les formidables conférenciers, ici, aujourd'hui. Merci à tous. (Applaudissements)