bonjour chers amis
nous sommes le 21 Mars de l'an 2013
et nous sommes dans la salle de méditation
dite "pleine lune" du hameau nouveau, village des pruniers
nous venons d'écouter
le chant, le "soutra" :
le coeur de la "prajna paramita"
c'est à propos de la compréhension parfaite
qu'est-ce que c'est que la compréhension parfaite ?
le mot sanscrit c'est "prajna"
"prajna paramita", c'est-à-dire une
une sorte de compréhension, une sorte de vision profonde
une sorte de sagesse qui peut nous
amener
à l'autre rive, la rive de la non-peur
de la non-colère
non-désespoir, de la libération
l'autre rive
on parle
de la vision profonde, cette vision profonde
est obtenue par le regard profond
quand on est en pleine conscience,
on est vraiment là dans l'ici et maintenant et si on regarde en profondeur
on va pouvoir toucher la vraie nature
de ce qui est là : notre corps
notre esprit, le monde, un nuage, un cailloux
Donc, tout peut être
le sujet, tout peut être l'objet
de notre méditation. Si vous regardez en profondeur dans
la nature d'un cailloux, alors vous pouvez toucher
sa propre nature
et vous pouvez avoir
cette compréhension parfaite, cette vision profonde
Il y a trois sortes d'énergie
qui peuvent nous apporter
cette vision profonde. La première c'est
la pleine conscience "smrti"
l'énergie qui nous permet d'être là
ici et maintenant. Cette énergie
qui nous aide
à ramener le corps vers l'esprit
et l'esprit vers le corps pour qu'on puisse vraiment
être là, et cette énergie qui
nous permet d'être au courant du fait
au courant de tout ce qui se passe dans le moment présent.
Dans notre corps, dans nos pensées, dans nos...
sensations etc...C'est l'énergie de la pleine conscience.
Et comme pratiquant nous savons que le travail
de la pratique c'est pour générer cette énergie de pleine conscience.
Si on vit dans la pleine conscience, on vit dans la profondeur
chaque moment de sa vie quotidienne.
On ne gaspille pas sa vie
On vit en profondeur, on touche les merveilles de la vie
en profondeur, pour se nourrir, pour se guérir
alors quand on marche, quand on mange, quand on travaille
on est habité par l'énergie de la pleine conscience
et le bon pratiquant est celui ou celle
qui peut
générer cette énergie
de la pleine conscience
La deuxième énergie, c'est l'énergie de la concentration
"samadi"
quand vous portez
votre attention sur quelque chose comme votre souffle
ou une fleur, alors vous avez l'énergie
de la pleine conscience. Et si cette pleine conscience est
continue, alors ça va donner naissance
à la concentration : vous êtes concentré sur cela.
Sur le souffle, sur la fleur,
sur votre corps, sur n'importe quoi
qui est l'objet de votre pleine conscience.
Quand vous marchez, la pleine conscience c'est vos pas.
Quand vous respirez
l'objet de votre méditation c'est le souffle.
Quand vous buvez du thé dans la pleine conscience
l'objet de votre méditation c'est le thé.
Donc la pleine conscience est toujours pleine conscience de quelque chose.
Et avec une bonne concentration
une forte concentration
on va pouvoir faire une percée
dans l'objet de notre méditation
que ce soit un cailloux, un nuage ou une fleur
on va faire une percée pour pouvoir toucher sa nature véritable
appelée nature de l'inter-être
ou bien l'ainsité
et cette compréhension
cette vision profonde va pouvoir nous libérer
et la pleine conscience, première énergie
la concentration, deuxième énergie
la troisième c'est la vision profonde
c'est une énergie aussi
et cette énergie, cette vision profonde
est là comme fruit de notre pratique
parce que notre pleine conscience
est forte et notre concentration
est assez forte
avec la pleine conscience et la concentration
on peut faire une percée
dans la nature des choses
et quand on acquière cette connaissance
cette sagesse, cette vision profonde, cette vue juste
alors on est libérés; et dans le bouddhisme
la libération, le salut se fait avec la connaissance et non pas avec la grâce.
Et cette connaissance là se fait avec la vision profonde
la compréhension parfaite.
On peut très bien interpréter cette vision profonde
comme une forme de grâce aussi. C'est une grâce !
La plus grande !
Il y a la rive de la souffrance, la rive de la souffrance,
la rive de la libération
et nous sommes debouts
nous sommes assis sur cette rive de la souffrance
de l'illusion, de la peur de la souffrance et qu'est-ce qu'on peut faire
pour pouvoir abandonner cette rive, afin de pouvoir arriver à l'autre rive ?
C'est la compréhension parfaite. C'est cette vision profonde,
à acquérir par la méditation. Et cela se fait chaque jour
avec la pratique.
Les cinq entrainements à la pleine conscience ce sont des instruments, des outils
très précieux, très importants
dont on peut se servir, afin de pouvoir acquérir
cette compréhension parfaite.
C'est parce que ces cinq entrainements à la pleine conscience
sont basés sur une vision profonde.
C'est une éthique globale,
basée non sur une croyance mais sur une vision profonde
la vision de l'inter-être.
Nous avons déjà appris les quatre vérités nobles du bouddhisme
et c'est le temps de regarder
d'étudier, d'examiner ces quatre vérités
dans la lumière de l'inter-être.
Nous savons que la première vérité c'est l'existence de la souffrance.
Le bouddhisme est très pratique.
Ce ne sont pas des spéculations philosophiques
métaphysiques sur l'être
mais des méthodes appropriées et concrètes
afin de pouvoir transformer la souffrance
en quelque chose d'autre.
Si vous pensez qu'il y a de la souffrance dans le monde
vous êtes d'accord avec le Bouddha
(rires). Il y a de la souffrance et on peut faire quelque chose
pour la transformer.
Donc la première vérité est acceptée par tout le monde.
Il y a de la souffrance. La première vérité c'est la présence du mal être.
Il y a le mal-être dans le corps
dans les sensations, dans les perceptions
dans les états mentaux et puis dans notre conscience- connaissance.
Il y a la conscience collective et la conscience individuelle.
La conscience collective est faite par les consciences individuelles.
Et la conscience individuelle est faite par la conscience collective.
C'est comme la gauche et la droite.
Nous portons dans notre conscience
la conscience collective de notre société.
Nous portons dans notre souffrance, la souffrance de notre société aussi.
Une souffrance collective.
Alors si on peut transformer la souffrance dedans, on aide le monde,
on aide la société en même temps.
Ce que vous pouvez faire pour vous
vous le faites pour nous aussi.
Si vous pouvez respirer et vous vous sentez mieux
alors vous faites cela, non seulement pour vous
mais pour nous aussi.
Et l'enseignement du bouddha
est assez simple. Mais les savants les ont transformés en quelque chose de compliqué
difficile ! Mais ici, au village des Pruniers
on essaie de simplifier, mais on garde toujours cette profondeur de l'enseignement.
Simple mais profond.
Donc il y a le mal-être et quand on regarde dans le mal-être
avec la pleine conscience, avec la concentration
on va pouvoir découvrir la deuxième vérité noble : c'est les racines du mal-être.
les causes du mal-être, la fondation du mal-être.
On a vécu en telle sorte que le mal-être soit devenue une réalité.
Alors on regarde pour voir comment le mal-être
s'est installé. c'est la méditation.
On regarde dans le mal-être et on voit les causes
les éléments qui sont venus ensemble pour établir ce mal-être
Donc, la seconde vérité noble, c'est la base du mal-être,
ou bien le chemin qui mène au mal-être.
Cette sorte de vie, cette manière de vivre qui nous amène
au mal-être. Donc la deuxième vérité
peut aussi être décrite comme un chemin.
Mais au lieu de nous conduire au bonheur, à la liberté
il nous conduit au mal-être.
Le chemin conduisant, menant au mal-être.
Le bouddha a dit ceci :
d'une manière très simple : ce qui vient de s'installer
c'est-à-dire votre mal-être, votre douleur, votre souffrance
La souffrance est installée. C'est comme une dépression.
C'est un désespoir. C'est du mal-être.
Et c'est ce qui vient de s'installer.
Ce qui vient de s'installer. Si vous pouvez regarder
en profondeur dans sa vrai nature et si
vous pouvez identifier ses racines, les sources de nourriture
que vous avez utilisé pour le nourrir,
alors vous êtes déjà sur le chemin de la libération.
Donc regardez dans le mal-être pour voir comment on a vécu
comment on a agi, comment on a parlé,
comment on a pensé, pour que ce mal-être
soit là.
Donc là, c'est la racine : deuxième vérité c'est la racine du
mal-être.
Et le vénérable shariputra (c'est un des plus intelligents disciples du bouddha)
shariputra a décrit la cause du mal-être en tant que nourriture
en terme de "nourriture".
La nourriture qui amène le mal-être.
Parce que le Bouddha a dit plusieurs fois que
rien ne peut survivre sans nourriture
Il a répété cela plusieurs fois :
rien ne peut survivre sans nourriture.
Votre amour aussi ! Si vous n'alimentez pas votre amour
il va mourir !
Si vous ne savez pas comment alimenter votre amour
il va mourir ! Donc il faut savoir comment nourrir votre amour.
C'est un art, c'est une pratique.
Et votre dépression aussi : si votre dépression est toujours là
c'est parce que vous continuez toujours à l'alimenter.
Votre colère, votre désespoir aussi,
si ils continuent à être là,
c'est parce que vous continuez toujours,
dans la vie quotidienne à l'alimenter.
Alors, il faut regarder, il faut identifier cette sorte de nourriture
et la couper, les couper.
Et si vous coupez les sources de nourriture du mal-être,
alors le mal-être va mourir.
Votre dépression, votre désespoir va mourir.
Donc, le moine, le vénérable Shariputra nous a beaucoup aidé
en décrivant la deuxième vérité en termes de nourriture.
Le Bouddha a parlé des quatre sortes de nourritures :
la nourriture comestible,
et les impressions sensorielles.
Ce que nous voyons,
ce que nous entendons,
ce que nous sentons,
ce que nous pensons,
sont des nourritures.
Nos idées, nos pensées
peuvent être nocives,
empoisonnées.
Alors elles sont une sorte de nourriture.
Donc on se nourrit avec les yeux,
avec les oreilles,
avec le nez,
avec la langue,
avec le corps,
et avec les pensées.
Il faut faire très attention !
Il en faut pas s'alimenter avec des choses empoisonnées.
Ce que vous regardez
dans la télévision
ce que vous lisez dans les revues
ce que vous écoutez comme conversations
peuvent contenir en eux-mêmes des toxines,
des poisons.
Alors on consomme !
Si on a une dépression, c'est parce qu'on a consommé
en telle sorte que cette dépression est devenue une réalité.
Alors, il faut identifier les sources de nourritures.
Il faut faire très attention
quand vous regardez la télé,
quand vous lisez les articles dans les journaux,
quand vous écoutez une conversation
parce que ces choses-là peuvent renfermer
beaucoup de poisons.
Il faut se préserver,
se protéger.
Les cinq entrainements à la pleine conscience
surtout le cinquième
c'est une discipline,
c'est une pratique pour nous protéger,
protéger nos enfants,
protéger notre société.
C'est le bouddhisme engagé.
(cloche)
Donc, le Bouddha a dit ceci :
rien ne peut survivre sans nourriture.
Ce qui vient de s'installer, si vous pouvez regarder en profondeur
dans cette chose-là
et identifier la source de nourriture
qui vous l'a amenée,
vous êtes déjà sur la voie de transformation et guérison.
Alors la seconde vérité ça apporte déjà la libération.
C'est déjà une vision profonde,
la vision profonde de la deuxième vérité,
la cause du mal-être.
Et puis la troisième vérité,
c'est une note joyeuse de la musique de la pratique.
C'est-à-dire la transformation est possible.
La guérison est possible.
La paix est possible.
et on a utilisé le mot : la fin du mal-être.
La fin du mal être
qu'est-ce que ça veut dire ?
Ca veut dire le commencement du bien-être.
C'est la même chose !
Quand on dit l'absence des ténèbres,
qu'est-ce qu'on veut dire ?
La présence de la lumière.
Il faut lire les soutras de cette manière.
L'absence du mal-être
c'est-à-dire la présence du bien-être.
Donc la joie, le bonheur est possible !
C'est la troisième vérité.
C'est une note positive, heureuse
dans la musique de la pratique.
Et comment ?
Et comment arriver à la fin du mal-être ?
Il y a un chemin qui mène, qui conduit au bien-être
qui détruit le mal-être :
le chemin menant au bien-être.
C'est-à-dire
à la destruction du mal-être.
A la cessation du mal-être.
En fait, la troisième vérité
est appelée cessation, la vérité de la cessation
nirona.
Cessation de quoi ?
cessation du mal-être,
et on dit que ceci c'est le nirvana.
Le nirvana, c'est l'absence de la fièvre,
l'absence des flammes qui nous brûlent,
les flammes de l'affliction.
Il y a la peur, il y a le désir, il y a le désespoir
il y a la colère.
Ce sont des flammes, des feux qui nous brûlent dans la vie quotidienne.
Et Nirvana c'est l'extinction des flammes,
l'extinction des flammes.
L'extinction des flammes, ça veut dire la présence de la fraîcheur
et vous pouvez dire que Nirvana c'est la fraîcheur, c'est la printemps.
Mais où peut-on trouver le printemps,
le bonheur, le Nirvana ?
Le Bouddha a dit : ici et maintenant.
Cela est disponible tout de suite
si vous savez comment.
L'autre rive !
Peut-être, si vous savez comment faire une inspiration
dans la pleine conscience et si vous pouvez
lâcher-prise, ce sera assez pour vous, pour arriver à l'autre rive.
Une pratique aussi simple qu'une inspiration
peut vous ramèner à l'autre rive tout de suite.
Il y a de la fraîcheur, il y a de la non-peur
de la non-colère tout de suite,
grâce à la compréhension parfaite.
Supposons que vous êtes en colère
contre lui, contre elle, contre cette personne
et vous pensez que cette personne
est la cause de cette colère.
Vous êtes accablé, vous êtes emprisonné
par cette notion, par cette perception.
Alors vous voulez faire quelque chose
pour faire souffrir l'autre personne
afin de vous sentir mieux.
Si elle souffre, je me sentirai mieux ! (rires)
C'est de la folie, mais beaucoup d'entre nous
pensent comme ça et agissent comme ça.
Et si on regarde, on voit que :
"Ah ! Il a dit cela, il a fait cela
mais pourquoi il a dit cela ? Pourquoi il a fait cela ?"
C'est parce qu'il y a trop de souffrance en lui.
C'est une personne qui n'a pas de capacité à gérer sa souffrance.
Elle est victime de sa propre souffrance
et fait souffrir les autres.
Et cette vision profonde enlève la colère tout de suite !
Et vous êtes motivée par le désir
d'aider cette personne à souffrir moins.
Ca peut prendre quelques secondes
pour avoir cette vision.
Et vous pouvez le faire, nous tous nous pouvons le faire
avec le regard profond.
Si vous pouvez identifier, reconnaitre la souffrance
dans cette personne là et voir qu'elle est la victime
de sa propre souffrance,
alors la colère ne sera plus en vous.
Vous êtes dans le Nirvana.
Vous êtes "nirvanisé" tout de suite !
(rires)
Donc, le Nirvana ce n'est pas un lieu,
ce n'est pas un local,
le Nirvana, c'est la libération et c'est possible
d'atteindre le Nirvana dans chaque moment de notre vie quotidienne.
Avec quoi ?
Avec la pratique, afin de pouvoir obtenir cette vision profonde.
Si on a peur de la mort,
c'est parce qu'on n'a pas eu cette vision profonde.
Quand on regarde les choses, on voit que leur nature
c'est la nature de la non-naissance et de la non-mort.
Vous savez que Antoine... (Thay cherche son nom)...Lavoisier !
Lavoisier, c'est le père de la chimie moderne, n'est-ce pas ?
C'est un français, n'est-ce pas ?
Lavoisier a dit : "rien ne se perd, rien ne se crée, rien ne se perd"
Il dit exactement ce que le "soutra du coeur" "le coeur de la compréhension parfaite
a dit : il n'y a pas de naissance, il n'y a pas de mort
Et nous connaissons tous que, selon la première loi de la thermodynamique
on ne peut pas créer la matière
on ne peut pas détruire la matière.
On ne peut pas créer l'énergie,
on ne peut pas détruire l'énergie
tout se transforme :
la matière en matière
la matière en énergie
l'énergie en énergie
l'énergie en matière
mais on ne peut pas créer ou détruire matière ou énergie.
La loi de la conservation de l'énergie
Donc la science a déjà touché
cela, cette nature de non-naissance et de non-mort
et si les hommes de science peuvent appliquer cela dans la vie quotidienne
ils n'auront plus peur, ils n'auront plus de souffrance.
Donc, au point de vue de la forme
il y a quatre vérité :
la prmeière n'est pas la deuxième
la deuxième n'est pas la troisième
la troisième n'est pas la quatrième
Mais dans la lumière de l'inter-être
on voit autrement.
C'est pourquoi dans le soutra de la compréhension parfaite
il est dit qu'il n'y a pas de souffrance
et qu'il n'y a pas de cessation de souffrance.
Il n'y a pas de voie ;
ni souffrance, ni cause, ni voie.
Pourquoi ?
C'est parce que quand on regarde
dans la lumière de l'inter-être on voit que tout inter-est
Par exemple : la troisième vérité qui est la cessation du mal-être
qui est le bonheur
Elle a une relation étroite avec la première,
qui est la souffrance.
Quand on regarde dans le bonheur
avec l'énergie de la pleine conscience
avec la concentration
on va découvrir que le bonheur est fait
avec des éléments non-bonheur
Le bonheur c'est une chose tout à fait comme une fleur
quand on regarde une fleur avec pleine conscience
et concentration
on va découvrir que la fleur est faite uniquement
par des éléments non-fleurs
le soleil, la pluie, la terre, le temps, le jardinier
Les choses comme ça.
Une multitude de causes appelées "non-fleurs".
Et ces éléments non-fleurs viennent tous ensemble
pour aider la fleur à se manifester
comme une merveille de la vie.
Et maintenant si on renvoie la lumière au soleil
à la pluie, aux nuages
alors il ne reste plus rien.
La fleur n'est plus là.
La fleur est faite uniquement avec des éléments non-fleurs
La fleur est vide d'une existence séparée.
La fleur est pleine du cosmos.
Tout le cosmos est dans la fleur.
La fleur est pleine.
Mais en ce qui concerne une existence séparée,
un soi séparée : elle n'en a pas.
Donc, si on regarde en profondeur,
la fleur n'a pas de soi séparé;
pas d'existence séparée.
La fleur ne peut pas être par elle-même.
La fleur doit inter-être avec tout.
Alors être c'est inter-être.
Mais malheureusement le mot n'est pas encore dans le "Larousse".
Inter-être est possible.
Etre n'est pas possible.
On ne peut pas être par soi-même.
Si vous n'êtes pas là, je ne peux pas être là.
en même temps.
Donc, dans la lumière de l'inter-être
le bonheur est une sorte de fleur
et quand on regarde dans le bonheur,
et quand on regarde dans le bonheur
on voit des éléments non bonheur
qui sont réunis
pour faire apparaître le bonheur.
Et dans ces éléments non boneur
il y a l'élément "souffrance".
(silence)
quand on a faim
on veut avoir quelque chose à manger.
Donc si vous avez la joie de manger
c'est parce qu'il y a de la faim.
Si vous n'avez pas de faim,
il n'y a pas de joie quand on mange.
Si vous êtes passés par une guerre
alors vous pouvez mieux apprécier la paix.
Donc la souffrance
c'est l'arrière-plan
pour que nous puissions identifier le bonheur
La pluaprt du temps vous avez le bonheur
mais vous ne l'identifiez pas.
Le bonheur est toujours là.
Mais comme nous n'avons pas de présence d'esprit,
nous pensons que le bonheur n'est pas là.
Alors avec la pleine conscience
on est vraiment là
et on peut identifier
les conditions de bonheur qui sont déjà là.
Et le bonheur est là !
Le nirvana est là tout de suite.
Donc on dit que la présence d'esprit,
la pleine conscience sont une source de bonheur.
Et le pratiquant, c'est celui ou celle qui peut générer
chaque jour, plusieurs fois par jour
l'énergie de la pleine conscience
pour pouvoir identifier les conditions de bonheur
qui sont déjà ici et maintenant.
On n'a pas à courir vers le futur,
afin de chercher les conditions de bonheur.
Nous avons assez, plus qu'assez de conditions de bonehur
ici;
"qu'est-ce qu'on attend pour être heureux"
C'est une chanson française.
Donc, la souffrance et le bonheur inter-sont
et on peut très bien parler
de la bienfaisance de la souffrance.
Si vous avez souffert, c'est bien.
C'est parce que, à l'arrière-plan de la souffrance,
vous pouvez mieux identifier les conditions de bonheur
qui sont déjà là.
Plus que ce dont vous avez besoin.
Par exemple, quand on se souvient
qu'on a des yeux encore en bon état
alors, les yeux deviennent une condition de bonheur.
Un paradis de formes et de couleurs est disponible.
Et comme j'ai des yeux encore en bonne condition
le paradis des formes et des couleurs est pour moi !
Je suis au paradis !
Et je suis à l'autre rive.
Et vous avez beaucoup de condition comme cela
en vous et autour de vous.
Vous avez des poumons,
vous pouvez vous réjouir d'une inspiration
et d'une expiration.
Donc une inspiration peut apporter beaucoup de bonheur,
déjà.
Et avec la pleine conscience on sait que l'air
est assez pur ici.
il y a du soleil.
Il y a plein de conditions de bonheur.
Alors le bonheur est possible.
Le nirvana, on n'a pas à aller le chercher ailleurs.
Et au Village des Pruniers nous aimons dire que
le nirvana est maintenant ou jamais.
Comme le royaume de Dieu.
Le royaume de Dieu est maintenant ou jamais.
L'énergie qui nous aide à identifier,
à reconnaître le royaume de Dieu,
c'est la pleine conscience.
Et la pleine conscience, tout le monde peut en avoir :
une inspiration, une expiration,
un pas dans la pleine conscience,
ça peut créer l'énergie de la pleine conscience,
avec laquelle on peut identifier les conditions de bonheur
qui sont disponibles.
(cloche)
Je vous prie de noter ceci :
"il n'y a pas de chemin qui mène au bonheur"
je veux dénier la quatrième vérité.
C'est dans la lumière de l'inter-être.
On peut dénier chaque vérité.
Comme dans le soutra qu'on vient de chanter
ce matin.
Il n'y a pas de mal-être
il n'y a pas de chemin qui mène au mal-être,
il n'y a pas de cessation du mal-être,
il n'y a pas de chemin qui mène
à la cessation du mal-être.
Il n'y a pas de chemin conduisant au bonheur,
le bonheur c'est le chemin !
Chaque pas,
chaque souffle,
chaque geste,
chaque pensée peut amener le bonheur.
Donc, on pense que la troisième et la quatrième
sont des choses distinctes :
voici le chemin qui mène au bonheur...
Et voici le bonheur.
Donc il y a une distinction entre bonheur
et chemin menant au bonheur.
C'est une vue dualistique
qui ne reflète pas la vérité.
On ne peut pas arracher
le chemin qui mène au Nirvana
avec le Nirvana.
Donc chaque pas que l'on fait sur ce chemin
nous révèle le Nirvana :
le Nirvana à chaque pas.
Le nirvana à chaque souffle,
le Nirvana à chaque pas.
Le Nirvana à chaque moment de votre vie quotidienne.
Le Nirvana est disponible ici et maintenant
comme le royaume de Dieu.
Ce n'est pas un espoir.
C'est une réalisation possible ici est maintenant
si vous pouvez déposer le fardeau,
alors vous avez la liberté.
Et vous êtes dans le Nirvana,
dans le royaume de Dieu.
Et comment déposer le fardeau ?
Il faut réaliser que le fardeau
c'est la cause de votre misère,
de votre souffrance.
alors pourquoi continuer à porter le fardeau ?
Est-ce que c'est la peine de continuer comme ça ?
Alors au moment où vous pouvez déposer le fardeau
vous etes libres.
Et le Nirvana est en vous,
le royaume de Dieu est en vous.
J'ai dit aux amis chrétiens
qu'on ne doit pas mourir pour pouvoir entrer
dans le royaume de Dieu.
Ce sera trop tard !
(rires)
Trop tard !
(rires)
L'évangile dit que le royaume vient !
Le royaume est venu !
Le royaume est déjà là !
En fait il faut être très vivant pour pouvoir entrer dans le royaume.
Et comment devenir vivant ?
Une inspiration dans la pleine conscience
ramène l'esprit vers le corps.
Et quand l'esprit est avec le corps
vous êtes installé dans le moment présent,
vous êtes pleinement présent,
vous êtes pleinement vivant.
Avec un pas seulement
vous entrez dans le royaume de Dieu
dans le Nirvana.
Et c'est possible aujourd'hui même.
Donc les deux vérités :
la première et la quatrième,
elles inter-sont.
On ne peut pas arracher l'une de l'autre.
Regardant profondément dans le bonheur,
on voit la souffrance.
Regardant dans la souffrance,
on peut voir le bonheur.
Comme la boue et les lotus :
sans la boue, il n'y a pas de lotus.
Donc avec la souffrance,
avec la compréhension parfaite,
on peut faire du mal-être.
Donc je vous prie de noter
qu'il n'y a pas de Nirvana en dehors du chemin.
Le chemin c'est le Nirvana,
le chemin c'est le bonheur.
Et on parcourt le chemin
dans le bonheur.
Chaque moment à être,
chaque moment à vivre,
renferme le bonheur, le bien-être.
On sait comment gérer une souffrance,
on sait comment créer un binheur
et nous tous, en tant que pratiquants,
nous pouvons agir comme des magiciens;
c'est-à-dire on peut créer un moment de bonheur,
un bonheur tout de suite, quand on veut.
Avec quoi ?
Avec la pleine conscience.
Avec la pleine conscience on peut très bien et très vite
identifier une condition de bonheur.
Par exemple, autour de la table
avant le diner, vous regardez les vôtres avec amour
et vous dites : c'est un moment de bonheur.
Vous créez un moment de bonheur.
Vous êtes un magicien !
Vous avez le pouvoir de créer le bonheur
pour vous et pour les vôtres, n'importe quand !
Et c'est possible de pratiquer
pour pouvoir avoir assez de paix, assez de compassion
afin de pouvoir créer des moments de bonheur
comme ça dans la vie quotidienne.
Donc, je conclus que :
quand on regarde dans une des quatre vérités,
on peut voir les trois autres.
les quatre vérités nobles inter-sont.
Il n'y a pas de vérité séparée,
il n'y a pas de soi séparé.
Une vérité est faite avec les autres éléments
les autres vérités.
Et comme cela, on étudie le bouddhisme
dans la lumière de l'inter-être.
Comme Bouddha et être vivant.
Il n'y a pas de Bouddha hors des êtres vivnats.
Si on veut chercher le Bouddha,
on doit chercher dans les êtres vivants.
C'est parce qu'un Bouddha est un être vivant.
Et chaque être vivant possède la nature de Bouddha.
Alors, le lieu le plus sûr pour chercher le Bouddha,
c'est en nous-même.
(cloche)
le chemin qui conduit au bonheur,
comme décrit par le Bouddha
commence avec la vue juste.
Cette vue juste est la base de toute pratique,
et elle est aussi le résultat de la pratique.
On se base sur la vue juste pour pratiquer
et la pratique nous amène encore à la vue juste.
et quelque fois, on appelle ceci la vision profonde,
la compréhension parfaite,
la prajnaparamita,
la compréhension qui mène à l'autre rive.
Mais c'est la vue juste qui est à la base
de toute pratique.
Avec une vue juste,
on peut pratiquer la pensée juste.
La pensée juste, ce n'est pas quelque chose de nocif,
empoisonné.
Il y a des pensées qui sont nocives,
qui sont empoisonnées.
Ce n'est pas de la bonne nourriture.
La pensée juste est une pensée dénuée
de toute discrimination.
Mais une pensée juste est possible
seulement quand nous avons déjà une vue juste.
Et comment faire pour avoir une vue juste ?
Il faut regarder en profondeur dans les choses.
Et c'est pourquoi ce qui amène la vue juste
c'est la concentration juste.
Dans la pratique de la méditation,
on vous enseigne comment vous concentrer
pour pouvoir toucher la vue juste.
Par exemple, quand vous regardez un nuage,
on vous conseille comment regarder un nuage
pour pouvoir toucher sa nature de non-naissance
et de non-mort.
Samadi !
Samadi : la concentration juste.
Et pour avoir de la concentration juste,
on doit pratiquer la pleine conscience juste.
Pleine conscience : c'est la présence d'esprit
dans la vie quotidienne.
Avec l'énergie de pleine conscience abondante,
vigoureuse;
avec une concentration vigoureuse,
on peut faire une percée dans la réalité
pour acquérir la vue juste.
La vue juste c'est une vue libre
de toute sorte de discrimination.
Une fois un moine, appelé :
Katiayana
son nom pali est : Katiayana
est venu demander au Bouddha :
"Cher Maître, vous avez parlé plusieurs fois
sur la vue juste,
qu'est-ce qu'est vraiment une vue juste ?"
Et cette fois-là le Bouddha a dit :
la vue juste, c'est une vue
qui transcende la notion de l'être et du non-être.
(silence)
Il y a plusieurs manières de parler,
de décrire la vue juste,
mais cette fois-là le Bouddha
a fait une déclaration assez précise,
assez courte.
Le Bouddha a dit que la plupart des gens
dans le monde
sont pris dans la notion d'être et de non-être.
Et sur cette base de discrimination,
ils ne peuvent pas voir la vérité.
Toute sorte de peur, de malaise,
de complexe, de désespoir
sont nés sur cette vue fausse,
qui est l'être comme l'opposé du non-être.
La vérité, la vérité absolue,
la vérité ultime transcende la notion :
être et non-être.
Et c'est une méditation à faire.
Ce n'est pas de la spéculation métaphysique.
Supposons que nous faisons ensemble
une petite méditation.
Supposons que je trace la courbe du temps
de gauche à droite.
Le temps marche,
le temps s'écoule.
c'est la direction du passé et
celle-ci c'est la direction du futur.
Alors à un certain point,
quelqu'un est né,
dans le courant du temps.
Il y a un point ici,
qu'on peut appeler "N" :
Naissance. La naissance.
Et qu'est-ce qu'on pense de la naissance ?
Généralement on dit que :
naître, c'est du néant on passe...
Du Non-être, on passe à l'Être. N'est-ce pas ?
C'est parce que je n'ai pas existé
avant le point N.
C'est pourquoi, le segment qui termine avec N
est appelé le segment "Non-être".
Avant que je sois né, je n'existais pas.
J'appartenais au "Non-être"
et dès ce moment, j'appartiens à l'Être.
C'est notre manière de voir les choses,
de penser.
Et le Bouddha a dit que penser comme ça
ce n'est pas la pensée juste
C'est parce que ce n'est pas une vue juste.
La plupart de nous pensent que naître
c'est du Non-Être on passe à l'Être.
De personne on devient quelqu'un !
Avant de devenir quelqu'un
on n'était personne.
Du Non-Être on passe à l'Être.
C'est la manière de penser.
Et comme la naissance est là,
quelque chose d'autre doit être là en même temps :
c'est la mort.
Et on fixe la date de la mort
à peu près 100 ans plus tard.
(rires)
M...Et le segment (N,M) est appelé une vie.
Une vie.
(silence)
Et quand je marche,
quand je chemine sur le segment (N,M) j'ai peur !
C'est parce que je pense que je dois
à un moment je dois arriver à M ! (rires)
alors je me prépare pour pouvoir passer de l'Être
au Non-Être.
Donc, il y a deux paires d'opposés
en ce qui concerne les catégories mentales
que nous avons.
Il y a beaucoup de paires d'opposés.
Et la première ici
c'est l'Être et Non-Être.
Parce qu'il y a l'Être, il y a le non-Être.
Si vous confirmez l'Être, vous devez confirmez aussi
le Non-Être.
Il y a des théologiens qui pensent Dieu
en termes de Être et Non-Être.
Ils disent que Dieu est la base de l'Être,
la fondation de l'Être.
Si c'est ainsi, qui va jouer le rôle de la fondation
du Non-Être ?
Si Dieu est la base de l'Être
qui sera la base du Non-Être ?
Satan ?
Donc Dieu a un ennemi ?
Dieu est dans le camp de l'Être
Et Satan est dans le camp du Non-être.
Il y a une bataille.
Donc, être et non-être, selon le Bouddha
ce ne sont que des idées.
Ce ne sont que des concepts,
que des notions qui ne s'appliquent pas
à la réalité.
Et comme on est pris dans cette paire d'opposés,
on est pris aussi dans une autre paire d'opposés
qui est la notion de naissance et de mort.
C'est parce qu'on pense que naître c'est :
du Non-Être on passe à l'Être.
Mourir, on pense que c'est de l'Être on passe
au Non-Être.
Donc l'idée de naissance et de mort
n'est pas possible sans l'idée de l'Être et Non-Être;
Et la peur de la mort est basée sur l'idée du Non-Être.
Alors si on peut enlever l'idée "Etre et Non-Être"
on enlève aussi l'idée de la naissance et la mort.
Et on est libre !
(il y a un bruit dans le micro) : C'est le Non-Être !
(rires)
(silence)
quand on regarde dans un nuage,
on va découvrir que c'est impossible...
(Thay parle en vietnamien pour qu'on répare son micro)
Donc essayons de regarder un nuage.
Un nuage est fait avec des éléments non nuage.
Avec de la chaleur, avec l'eau de l'océan,
du lac, avec notre respiration
et quand on regarde dans un nuage, on voit
des éléments non-nuage.
Et un nuage est impermanent,
ça change tout le temps.
Sa nature est la nature de l'impermanence.
Un nuage change plus vite qu'une personne.
Dans une personne il y a le changement
à chaque instant : des cellules qui naissent
des cellules qui meurent,
mais si on regarde on pense que la personne
est la même.
Mais pour un nuage, c'est plus facile de voir
l'impermanence;
Sa forme change très vite
et on voit que un nuage ne meurt jamais.
Est-ce que c'est possible pour un nuage
de passer au Non-Être ?
On dit que le nuage "est"
et un jour, le nuage ne sera plus.
Donc de l'Être, le nuage va passer au Non-Etre.
Mais c'est impossible pour un nuage de passer
au Non-Être.
Un nuage ne peut pas devenir néant.
Un nuage peut devenir de la grêle,
de la pluie, de la neige, de la brume,
un cours d'eau,
mais un nuage ne peut pas mourir.
Et ça va très bien avec Lavoisier :
"Rien ne se perd" !
C'est impossible pour le nuage de se perdre.
il ne peut jamais devenir néant.
Il peut devenir seulement autre chose.
Avec une apparence très différente
mais le nuage continue toujours.
Et la même chose doit être vrai avec l'homme,
la femme et les autres êtres.
On ne peut pas mourir.
On continue toujours sous les autres formes,
plus ou moins belles, mais on continue toujours.
Alors il y a un moyen pour acquérir une...
(problème de micro)
Le nuage est encore là !
(rires)
(cloche)
C'est possible d'assurer une belle continuation
pour le nuage et pour nous aussi.
C'est parce que on continue toujours.
Et comment ?
Dans le bouddhisme on parle de l'action.
on continue par son action.
Il me semble que Jean-Paul Sartre
a dit quelque chose dans ces termes :
"l'homme est la somme de ses actes"
L'homme ce n'est que ses actes.
La valeur de l'homme se voit dans son action;
c'est très proche du Bouddha.
donc avec une vue juste,
libre de toutes ces notions,
alors vous pouvez produire des pensées justes;
Une pensée juste est une pensée libre
de toutes sortes de discrimination.
Une pensée qui a de la compréhension
et de l'amour.
Une pensée qui peut nous nourrir
qui peut nous guérir et guérir le monde.
Et c'est une chose possible pour chaque pratiquant :
produire une pensée juste,
une pensée aimante,
une pensée de compréhension.
Si on a cette base de connaissance : la vue juste,
il n'y a pas de soi séparé.
tu es donc je suis.
Je suis fait avec des éléments non-moi
et tu es fait avec des éléments non-toi.
Je suis en toi et tu es en moi.
Comme novice, j'ai appris à faire
une révérence au Bouddha avec le gatha :
mon maître m'a dit que, avant de toucher la terre,
devant le Bouddha, tu dois respirer
et tu dois lire un petit poème
pour te préparer afin de pouvoir voir une relation
une communion véritable avec le Bouddha.
Et ce gatha est comme ceci :
celui qui s'incline et celui qui est là
qui reçoit le respect,
ils ont tous une nature vide.
je suis fait avec des éléments non-moi
et toi, Bouddha, tu es fait aussi avec les éléments
non-toi
et je suis aussi en toi
et tu es aussi en moi.
Alors on voit l'inter-être entre vous et le Bouddha
On doit voir que le Bouddha est fait
avec les éléments non-Bouddha.
il est vide d'un soi séparé.
Et vous êtes le pratiquant,
vous êtes fait avec des éléments non-vous
et parmi ces éléments non-vous
il y a l'élément Bouddha en vous.
Vous avez une graine de compréhension,
une graine d'amour,
une graine de présence d'esprit,
une graine d'éveil en vous.
Alors, le Bouddha en vous et vous dans le Bouddha.
C'est seulement après avoir vu cela,
qu'on peut faire une révérence.
Alors la communication sera parfaite.
donc c'est la vision profonde !
Et quand on boit son thé,
on peut faire la même chose :
vous êtes dans le thé et le thé est en vous.
Vous êtes dans le nuage et le nuage est en vous;
Et quand on tient la tasse de thé dans sa main,
on peut pratiquer,
on peut s'amuser,
on peut regarder et voir que le nuage,
dont on a parlé
est dans votre tasse.
Et on peut sourire au nuage dans le thé.
Comme ça vous avez déjà la vision profonde :
le nuage est maintenant le thé.
Et maintenant, vous allez boire votre nuage !
C'est de la poésie mais c'est aussi de la méditation.
Et comme ça il y a une communion profonde
entre vous et le monde.
Et on peut vivre chaque moment de sa vie comme ça
Donc, la pensée juste, c'est une pensée qui est
qui possède cette vision non-soi,
cette vision d'inter-être.
Et si la vision d'inter-être et du non-soi est là,
alors il n'y a plus de discrimination,
il n'y a plus de colère.
Et c'est pourquoi une pensée juste me guérit,
me nourrit
et guérit et nourrit le monde.
Et comme pratiquant on peut produire
des pensées comme ça pendant la journée.
C'est bien pour notre santé
c'est bien pour la santé du monde.
Et il faut une vue juste pour pouvoir produire
des pensées comme ça !
Très saines !
Très nourrissantes, très guérissantes.
Et puis avec la vue juste, on peut aussi produire
de la parole juste.
Un parole juste, c'est une parole basée
sur la vision de l'inter-être, du non-soi.
Chéri(e), tu sais que tu es en moi et que je suis en toi ?
Nous inter-sommes.
Notre souffrance n'est pas une chose individuelle.
Notre bonheur aussi
ce n 'est pas une chose individuelle.
Et quand on dit des choses comme ça :
"ta souffrance est ma souffrance"
"mon bonheur, c'est ton bonheur"
si on voit comme ça, on peut dire des choses comme ça.
Dans une parole juste comme ça
il y a de la compassion, il y a de l'amour,
il y a de la compréhension.
Et ça guérit, ça nourrit.
Quand vous écrivez une lettre,
avec la parole aimante,
le processus de guérison prend place tout de suite.
vous n'avez pas encore envoyé la lettre,
mais déjà la guérison a commencé.
Ecrire une lettre, envoyer un @.mail, c'est la pratique;
Il faut que ce que vous dites,
ce que vous écrivez,
porte en lui la compassion,
la non-discrimination,
la compréhension, et ça va vous guérir
et guérir l'autre personne.
Et en tant que pratiquant, on peut faire cela
plusieurs fois dans la journée, grâce à cette vue juste,
à cette compréhension profonde.
Et ce que vous faites,
l'action est aussi basée sur la vue juste.
Il n'y a pas de discrimination
il y a de la compassion
il y a de la compréhension.
Ce que vous faites peut très bien protéger,
soutenir, aider, nourrir.
Avec votre corps, vous pouvez protéger la vie.
Vous pouvez aider les autres.
Vous pouvez aider à guérir, à transformer.
Donc c'est l'action juste.
Et l'action juste se base aussi sur la vue juste.
Et dans le bouddhisme on parle de la continuation
dans le futur
en termes d'action,.. action
c'est-à-dire le karma.
le karma ça veut dire l'action.
L'action triple : la pensée c'est déjà l'action.
c'est parce que la pensée peut changer le monde;
ou peut détruire le monde.
La parole aussi : ça peut changer le monde
ou ça va pousser quelqu'un à se tuer.
donc, la parole est très importante.
La parole, c'est l'action.
Avec votre corps vous pouvez protéger,
vous pouvez soutenir et aider.
alors chaque jour, on produit des pensées,
on produit des paroles
et on produit de l'action.
C'est comme un oranger.
Un oranger dans la cour, il produit de belles feuilles,
des belles fleurs, des belles oranges.
Nous, les êtres vivants nous produisons
en termes de pensées, de paroles et d'action.
Et c'est notre continuation.
C'est parce que rien ne se perd.
Et nous sommes nos actions;
et ça continue toujours !
Rien en se perd.
Donc, donc...il n'y a pas de mort
il n'y a que la transformation,
la continuation sous d'autres formes
et on peut très bien assurer une bonne, un belle continuation
avec la pensée juste,
la parole juste
et l'action juste.
Et aussi on peut avoir pratiqué
les moyens d'existence justes :
une profession, moyens d'existence justes,
qui ne nuisent à personne,
qui ne nuit à l'environnement.
Et c'est une chose basée aussi sur une vue juste
de notre planète, de notre société.
Et aussi il y a cette pratique appelée la diligence,
diligence juste.
C'est-à-dire, la diligence juste
c'est notre manière de consommer,
notre manière de gérer la souffrance,
notre manière de créer des petits bonheurs.
On est soutenus par la sangha pour le faire chaque journée.
On continue toujours : c'est la diligence juste
et ça peut se faire aisément
avec la présence d'une sangha auprès de nous.
Donc, le chemin décrit par le Bouddha
comme la voie est composé des huit éléments :
la vue juste, la pensée juste, la parole juste,
l'action juste, les moyens d'existence justes,
la diligence juste, la pleine conscience juste,
la concentration juste.
Et chaque élément de la voie nous procure du bonheur
pendant la pratique.
La bonne pratique, c'est la pratique
qui nous fait du bien tout de suite.
On n'a pas à attendre si on sait comment faire
une inspiration...On peut se détendre,
on peut se mettre en contact avec les merveilles de la vie,
on peut se nourrir tout de suite.
Alors, la pratique doit être agréable.
`la pratique doit apporter le bonheur,
la fraîcheur, le Nirvana...
L'extinction des flammes, tout de suite.
C'est l'heure de la marche.
(cloche)