La réalité dans laquelle nous vivons
est-elle vraiment la réalité ?
Mais, qu'est-ce que la réalité ?
Pouvons-nous dire que
c'est ce qu'on détecte avec nos sens
ou à l'aide de la technologie ?
Mais, si nous disions ça,
alors qu'en est-il de l'époque
où on ne connaissait pas
les microorganismes ?
Ils étaient réels alors, bien sûr,
même s'ils n'étaient pas encore reconnus.
Et notre ciel ?
Ressemble-t-il à ça ?
Ou à ça ?
Peut-être à ça ?
Ou ça ?
En fait, tous ces clichés
sont de vrais clichés
de la même région du ciel,
mais les appareils utilisés
pour les prendre
ont capturé différentes longueurs d'ondes
du spectre électromagnétique.
Mais une personne non avisée
y verrait-elle notre vrai ciel ?
Je dirais, très probablement que non.
Donc, il semble difficile de définir
ce qu'est la réalité.
Ma propre compréhension de la réalité
a été mise à l'épreuve
lorsque j'étais petite.
Et c'est cette expérience même
qui a fait de moi une chercheuse
en phénomènes paranormaux
et réalité non ordinaire.
Mais je dois dire
que c'est un défi pour moi,
car en tant que chercheuse,
je vois à quel point il est complexe
d'expliquer ce genre de phénomènes
et encore plus complexe d'en donner
des preuves tangibles.
Mais, en tant que personne, je ne peux pas
nier les expériences que j'ai eues.
C'est donc une sorte de dilemne
que je résous en me disant,
« Il faut l'étudier de plus près. »
Et j'essaie d'y contribuer.
J'étais très jeune quand j'ai vécu
mon expérience, je devais avoir 7-8 ans,
et mon oncle et ma tante
étaient partis en voyage à Sao Paulo,
une grande ville que je n'avais jamais vue
à cette époque.
Quelques nuits plus tard,
dans mon sommeil
j'eus la sensation de m'envoler,
et d'une manière ou d'une autre,
je finissai à San Paulo,
dans une chambre où mon oncle
était allongé sur un lit.
Et je vis qu'il avait de petits tubes
insérés dans ses narines
et il y avait un sac avec du liquide qui
devait être injecté dans ses bras.
Et je vis quelque chose
d'encore plus étrange.
Il avait un fin tube fin transparent qui
reliait son abdomen
à un pot en verre posé sur le sol,
pour ce que je pouvais en dire,
qui contenait un liquide
légèrement rougeâtre.
Cela m'a époustoufflée.
Je n'avais aucune idée
de ce que ça pouvait être,
car je suis d'une toute petite ville
au Brésil, que vous pouvez voir ici.
C'est toute la ville,
comparée à la toute petite partie
que je vous ai montrée de Sao Paulo.
Des gens merveilleux
vivent là-bas,
mais à l'époque, il y a presque 50 ans,
il n'y avait ni librairies,
ni bibliothèques, ni cinémas,
bien entendu, pas d'universités.
Mais je dois dire que j'ai eu
une enfance très heureuse,
car j'ai grandi avec 6 frères et sœurs,
on jouait tout le temps,
mais il n'y avait pas de maladies
dans la famille.
On n'avait pas assez d'argent
pour avoir la TV ou acheter des livres.
Donc, je n'avais jamais rien
vu de tel avant.
Lorsqu'ils revinrent de vacances
j'ai dit à ma tante,
« Hé, j'ai vu oncle Gino allongé
dans telle chambre »,
et j'ai décrit ce que j'avais vu.
Elle était déconcertée
et changea juste de sujet.
Mais plus tard dans la journée,
je l'ai entendu dire à ma mère,
« Comment Nancy a-t-elle pu savoir
alors que personne, ni même toi ne savait
qu'il y allait pour une opération
de la vessie,
on n'avait rien dit à personne
pour ne pas vous inquiéter. »
Ainsi, cette expérience,
tout comme les autres que j'ai eues,
m'obligèrent à rechercher
des études plus poussées à ce sujet.
J'ai découvert
qu'on appelle cette expérience
une OBE ou expérience de hors-corps,
un phénomène,
selon le modèle actuel,
dans lequel la conscience
sort du corps humain,
pouvant expérimenter une réalité
un peu plus subtile que l'ordinaire.
Dans ma recherche d'études sérieuses
je réalisais que la science était
(et je le crains, est toujours)
très loin de comprendre ou même
de reconnaître la réalité
qui est au-delà des frontières
de ce monde matériel standardisé.
Alors, j'ai pensé,
« Comment expliquer des expériences
aussi significatives que les miennes ? »
Et j'ai donc décidé un jour de rejoindre
un petit groupe d'individus
qui se consacraient à cette étude.
Parmi les études,
que j'ai recherchées,
une que j'ai trouvée
des plus scientifiques à l'époque
était celle de Robert Crookall.
Il a rassemblé des milliers
de profils d'OBE
afin de les comparer et de voir
s'il y avait des éléments communs.
Il a conclu que ces expériences
ne relèvent pas de quelconques croyances
et sont indépendantes
des aspects culturels.
Néanmoins, l'interprétation
de ces expériences, oui,
peuvent être influencées
par les croyances de chacun
car, c'est inévitable,
la plupart des individus
interprètent leurs expériences
selon leur propre système de croyances.
C'est là que les recherches sur les OBE
et les états étendus de la conscience
entrent en jeu,
car elles peuvent aider à révéler
quels éléments font la fiabilité
de l'expérience.
Et je dirais que l'éducation à ce sujet
pourrait réduire
ce degré de subjectivité
dans l'interprétation de l'expérience.
Il y a eu de nombreux sondages
et d'expériences en laboratoire
sous conditions contrôlées
pour enquêter sur les OBE.
J'ai aussi mené plusieurs d'entre elles,
avec des résultats publiés,
des résultats intéressants, mais
sans preuves concluantes pour l'instant.
j'aimerais les partager avec vous,
mais nous n'avons pas le temps.
Mais peut-être, pourrais-je partager avec
vous quelques-unes des sensations communes
que quelqu'un expérimente
lorsqu'il est en séparation partielle
ou complète du corps.
J'ai moi-même vécu
la plupart de ces sensations
depuis que je suis très jeune.
Par exemple, je me souviens clairement
de moments
où j'étais détendue, juste allongée
sur le lit,
et je me mettais à sentir une vibration
très forte à l'intérieur de mon corps,
une puissance inhabituelle,
comme si mes cellules étaient connectées
à une sorte d'électricité
ou étaient activées
par une énergie ardente.
Et j'ai appris plus tard
que cette sensation de vibrations
se réfère à "l'état vibrationnel"
et c'est assez commun
chez ceux qui ont eu des OBE.
Souvent, aussi, je voyais mon corps
mais du point de vue
d'une tierce personne.
Surtout quand j'étais enfant,
avec ma pensée enfantine,
je me demandais,
« Comment puis-je être endormie
si je suis réveillée ? »
Car cet état était complêtement
différent d'un rêve,
mais je ne savais pas alors,
ce qu'était une OBE.
Dans les sensations courantes, il y a
aussi le flottement, le balancement,
et parfois l'impression de tomber.
Mais il y a une sensation plus bizarre
que j'ai ressentie plusieurs fois
c'est le sentiment de ne plus pouvoir
bouger mon corps,
comme si j'étais paralysée.
Bon,
je ne dirais pas vraiment
que c'est plaisant,
surtout quand on ne sait pas ce que c'est.
Mais j'ai appris plus tard
que c'est une sensation naturelle,
qui fait partie des premières étapes
quand on se détache de son corps
ou qu'on y revient.
Ce sont juste quelques exemples.
Mais je dois dire que la peur
de ces sensations
peut entraver l'apparition d'une OBE.
J'aimerais dire que
toutes mes aventures hors-corps
ont été agréables.
Néanmoins, parfois,
dans mon état éveillé normal,
je ressens comme
une sorte d'énergie subtile
ou une présence invisible autour de moi.
Enfant, cela me faisait peur.
Cela m'a amenée à étudier
des enfants sensibles pour trouver
pourquoi ils font l'expérience
de ce phénomène ;
comment ils l'interprètent ;
à quelles sortes de conséquences
ils font face
que ce soit durant l'enfance ou plus tard,
dans leur vie d'adultes, à cause de ça ;
et comment les parents et la société
généralement réagissent à leur sensibilité
Mais je dois dire, c'est évident,
il n'y a pas que les enfants
qui ont des expériences hors-corps.
Nous pouvons en avoir
en tant qu'adultes aussi.
C'est un phénomène naturel
qui sans doute peut
être appris et développé.
Donc, ce ne sont pas seulement les gens
"spéciaux" qui peuvent les vivre.
Mais le problème est :
comment faire pour étudier
ce type de phénomènes,
avec un vrai esprit scientifique ?
Pour commencer, nous devons arrêter
de rejeter le phénomène ou dire qu'il y a
quelque chose d'anormal avec la personne
car ce ne sont pas des perceptions
conventionnelles.
Et nous devons reconnaître
qu'il y a peut-être des faits
quant à la manifestation humaine
que nous ne connaissons ni ne comprenons
et nous devons chercher des explications
sans a priori ou idées préconçues.
Jusqu'ici, la plupart
de la recherche universitaire
a été consacrée à étudier
le soi-disant monde physique,
qui est d'importance essentielle bien sûr,
et qui doit être notre première étape.
Cependant, si nous considérons
la possibilité de l'existence
d'une réalité plus subtile que celle-ci,
mais peut-être tout aussi vraie,
même si elle échappe
à nos premiers sens,
nous devons trouver
des façons de l'étudier.
Si les OBE en permettent
une observation directe, alors, peut-être,
jusqu'à ce que la bonne technologie
soit développée,
les OBE sont des outils naturels
car elles permettent aux chercheurs
d'être témoins de cette réalité
et de vérifier ses possibles interactions
avec notre réalité.
Si un jour nous pouvions arriver jusque-là
(imaginons que nous puissions
avoir ce type de recherches)
quelles sortes de conséquences cela
apporterait-il à la science ?
Eh bien, cette connaissance pourrait
amener des aperçus très utiles
dans de nombreux domaines
de recherche scientifique,
de la médecine à la physique.
Elle pourrait ainsi promouvoir
une vision scientifique
qui reconnaîtrait notre individualité,
nous, en tant qu'individus,
en tant que consciences
qui existent au-delà du cerveau,
ce qui encouragerait l'intégration
de variables et de facteurs
qui ne sont pas strictement physiques
dans le processus scientifique.
Par exemple, la médecine.
La médecine pourrait y gagner
à identifier
l'interférence de ces éléments
un peu plus subtils
avec la santé du patient ou le guérir
de maniére inexpliquée.
La physique pourrait examiner
les phénomènes et ses issues
en prenant la matière et l'énergie
en considération
dans une perspective multidimensionnelle.
Mais nous faisons face à au moins,
trois grands défis, dans ce processus.
D'abord, comment pouvons-nous séparer
ceux qui rêvent, fantasment, imaginent,
ou qui ont des caractéristiques mentales
qui leur donnent des perceptions
qu'ils considèrent comme non-physiques
de ceux qui ont de réelles expériences,
avec lucidité, conscience,
une clarté de pensée et un détachement
des notions ou croyances préconçues ?
Probablement, ce que nous devons faire
dans ce cas, c'est identifier
quels éléments séparent
les vraies expériences non-ordinaires,
des fantasmes et des créations mentales.
Mais sans la reconnaissance
de ce phénomène,
même cette première étape serait
impossible pour les scientifiques.
Deuxièmement, il nous faut
apprendre à séparer ou distinguer
les initiatives scientifiques sérieuses
des informations sans fondements,
ou pire, je dois dire.
Parce qu'hélas,
il y a des individus ou groupes
qui, globalement ne tiennent pas compte
des premiers principes scientifiques
ou de la connaissance scientifique
quand ils se mettent à étudier
le soi-disant "phénomène non-physique."
Ce n'est pas bien,
car à part immobiliser complètement
le progrès scientifique,
cela peut donner l'impression
que tous ceux qui se consacrent
à étudier ce phénomène et cette réalité
non-ordinaires, ont la même attitude.
Ce n'est pas le cas,
je peux vous l'assurer.
Et nous devons aussi développer
la méthodologie appropriée
pour enquêter sur cette réalité
non-tangible et son phénomène connexe.
A ce niveau, nous pourrions
nous demander si ça en vaut la peine.
Pourquoi se fatiguer à les étudier ?
Si la tâche scientifique est notre propre
compréhension et celle de l'univers
ou rechercher la connaissance
du monde naturel
alors, vérifier cette réalité
pourrait nous éclairer
sur ce que nous et le monde
sommes vraiment.
Et alors, peut-être que cela changerait
le noyau de la conception sur laquelle
la société et la connaissance sont basées.
Mais, il est intéressant
de se souvenir que les OBE
ne sont pas qu'un moyen de recueillir
des observations scientifiques.
C'est aussi un outil d'exploration
personnelle.
Quelles pourraient être les utilisations
personnelles des OBE ?
Qu'est-ce que vous diriez ?
Suivre son conjoint ?
Espionner son voisin ?
Pas exactement. En tout cas,
ça ne l'était pas pour moi.
Dans mon cas… laissez-moi partager
avec vous, ce que je ressens de mon cas.
Dans mon cas, j'ai l'impression
que j'ai un meilleur sens
de ce qu'implique être dans ce monde.
D'une certaine manière, je sens que
je suis mes propres principes personnels,
Je n'ai pas besoin d'un panel de croyances
externes ou imposées pour me guider.
Et mes principes sont le fruit
de conclusions et d'observations
que j'ai aussi faites durant
ces expériences.
La première conclusion, logique
et naturelle, j'imagine,
est que nous ne sommes pas
seulement ce corps.
Cette idée peut nous faire
réfléchir à l'hypothèse
que nous n'arrêtons pas d'exister
au moment de la mort.
Mais, comprenez que je ne dis pas ça
pour que ça devienne votre vérité.
Je ne fais que dire ce qu'est
ma vérité relative à ce moment
et comment je vis cette réalité
ou ce que j'en pense.
Aussi, même si ça tend à nous donner
une idée de sérénité
et de tranquilité d'esprit,
en même temps,
ça nous donne une sorte
de forte envie ou de désir
de prendre des étapes importantes
dans nos vies,
pour que lorsque
nous quittons cette vie, à sa fin,
nous regardions en arrière
et ressentions que nous avons accompli
le grand but que nous avions toujours eu.
J'ai aussi observé
qu'il y avait des énergies
multidimentionnelles
qui nous interconnectent tous.
Cette notion nous fait réfléchir
à toutes les conséquences de nos actes
et, éventuellement, nous amène
à nous rendre compte
qu'être éthique compte.
Ce ne sont pas seulement mes conclusions,
car la recherche sur les OBE
et les expériences de mort imminente
montrent les mêmes résultats.
Mais quelles seraient
les implications sociales
si nous avions une société dans laquelle
la majorité des gens connaissaient ça,
(en se basant sur leurs expériences,
pas juste en suivant
un ensemble de règles)
savaient que le monde
n'est pas purement physique ?
Qu'est-ce que ça impliquerait ?
Si l'on concluait juste
de ce que l'on vient d'examiner,
probablement qu'ils magnifieraient
leurs principes personnels,
ils feraient attention aux effets à long
terme et aux conséquences de leurs actions
formant une société
bien plus humaniste et écologique,
où les objectifs dépasseraient
le fait de devenir plus riche,
mais peut-être plus ciblé sur l'altruisme.
Pendant que j'ai encore quelques secondes
je vous propose de laisser aller
librement vos esprits et d'imaginer.
Allons-nous, un jour,
évoluer de l'Homo sapiens
à l'Homo projectus,
c'est-à-dire devenir
des individus ou des êtres
qui se projetteraient naturellement
en dehors de leurs corps
et auraient une sorte de conscience
multidimensionnelle ?
Eh bien, c'est une pensée intrigante,
en tout cas.
Merci pour votre attention.
(Applaudissements)