Intelligence artificielle : est-ce de la science-fiction ou fait-elle partie désormais de notre quotidien ? Est-ce que la machine va supplanter l'être humain ? En fait, les travaux sur l'intelligence artificielle ont démarré dans les années 1950 avec Turing. Turing, pour ceux qui le connaissent, c'est un mathématicien, un mathématicien célèbre, il est britannique, il a aidé à décrypter la machine Enigma pendant la seconde guerre mondiale. Il a travaillé en 1950 sur l'intelligence artificielle, il a d'ailleurs créé un test : le test de Turing. Alors que fait ce test ? Ce test doit permettre de différencier l'homme de la machine. Le jour où l'être humain ne pourra pas distinguer entre une interaction avec un être humain et une machine, alors la machine sera supérieure à l'être humain, la machine sera un être humain. Alors j'ai très mauvaise nouvelle pour vous ce soir : le test de Turing, eh bien, il est déjà fait par la machine. Vous savez, quand vous vous loguez sur internet et qu'on vous dit : « Êtes-vous un robot ? » et qu'on met quelque chose qui est un captcha, avec des lettres et des chiffres qui apparaissent partout pour être sûr que vous êtes un être humain. La machine aujourd'hui a un taux d'erreur inférieur à l'être humain. Il a fallu attendre les années 1997 pour que la première machine, inventée par IBM, elle s'appelle Deep Blue, batte l'être humain, Gary Kasparov, aux échecs. Il a fallu attendre de nombreuses années pour qu'une machine puisse battre le meilleur joueur de go sur la planète et c'était en 2015. Alors qu'est-ce qui caractérise ces deux jeux ? Est-ce de l'intelligence artificielle ? Tout le monde va dire oui, bien évidemment ! Pas forcément. Oui, il y en a un peu, mais ce qui caractérise ces 2 jeux, c'est que c'est de la combinatoire. Jeu d'échec, c'est 10 puissance 120. Le jeu de go ces 10 puissance 170 Il suffit d'attendre quelques années avec la loi de Moore, qui permet d'avoir deux fois plus de puissance tous les 18 mois pour avoir des machines suffisamment puissantes pour pouvoir faire de l'algorithmique. La partie intelligence artificielle, au delà de la programmation neuronale que l'on a pu introduire, c'est celle de s'adapter et celle d'apprendre avec l'être humain. D'ailleurs, Gary Kasparov avait bien compris : en fait il a perdu face à la machine parce qu'il a abandonné. Pourquoi a-t-il abandonné ? Parce qu'il avait compris que plus il jouait avec la machine, plus il jouait contre la machine, plus la machine apprenait. Alors donnez maintenant à une machine les règles du jeu de go. Donnez lui les règles du jeu d'échecs. Cette machine va-t-elle réussir à apprendre toute seule ? Nous en sommes encore loin. En 2006, IBM décide de travailler sur un autre sujet, sur un autre jeu : après les échecs, Jeopardy. C'est Question Pour un Champion en France. Pourquoi IBM travaille sur Jeopardy ? Vous connaissez l'émission ? Non ? Question Pour Un Champion, vous connaissez ? OK. Alors c'est à peu près le même principe. Le principe est simple : vous avez quelques secondes pour donner une réponse qui doit être la bonne. La deuxième chose dans le jeu Jeopardy, c'est que si votre réponse est mauvaise, vous perdez de l'argent. Si vous perdez de l'argent, eh bien vous perdez. La première composante de Watson, IBM Watson, que nous avons commencé à développer en 2006, et le jeu est déroulé en 2011 et on a gagné l'être humain, celui qui a gagné le plus d'argent est celui qui a gagné le plus de parties, avec des composantes bien particulières : la première, c'est la compréhension du langage naturel. Quels sont les progrès en langage naturel ? J'ai fait des tests avant de venir, ils sont réels. Vous tapez sur votre moteur de recherche préféré : « montre-moi toutes les photos de cochons qui ne sont pas roses. » Comme il y a 95% de cochons qui sont roses, et 5% qui ont une autre couleur, et que c'est une recherche par mots-clés, bien évidemment, le moteur de recherche va vous sortir des photos de cochon roses. Cette notion de "pas" n'est juste qu'un mot-clé supplémentaire. Il faut rentrer dans une sémantique supérieure pour voir que "pas rose" veut dire "tout sauf rose", qui est un synonyme de "pas rose". Comment avoir un ordinateur qui comprend que "pas" a un synonyme ? Alors j'ai fait un deuxième test : je vous engage à le faire, mais avec grande précaution. J'ai demandé à Siri ce matin, et c'est un véritable test, supposez, madame, vous êtes amoureuse de Jean Dupont. Et Jean Dupont est éperdument amoureux de vous. Et vous vous prenez votre Siri en sortant du TEDx, et vous dites à SIri, test réel ce matin, « Siri, dis à Jean Dupont que je l'aime. » C'est une recherche par mots-clés, Siri comprend l'intention. Forcément, ça va être un SMS, il va commencer à écrire un message. Quel message va-t-il envoyer à Jean Dupont ? « Je l'aime. » (Rires) Je vous laisse expliquer ce soir à l'homme ou à la femme de votre vie que « Je l'aime. » s'adressait à elle. Il faut une intelligence et une compréhension linguistique pour comprendre que Je l'aime en fait c'est Je t'aime. Watson est capable de le faire aujourd'hui. Nous sommes capables de comprendre l'intention. nous sommes parfois capables de comprendre le sentiment. nous sommes capables de comprendre toutes les tournures de langage... au passage, on a commencé par l'anglais, et l'anglais, en fait il faut comprendre que l'intelligence, et une intelligence linguistique, est cognitive, c'est-à-dire que c'est pas juste une traduction. Nous pensons en français différemment que nous pensons en anglais. Et donc aujourd'hui, ces machines apprennent : aujourd'hui, on apprend sept langues et nous raisonnons en sept langues différentes. J'attends avec grande impatience un Watson qui débat en français avec un Watson qui débat en anglais pour voir quelle puissance cognitive est la meilleure. Donc la première chose, c'est la compréhension du langage naturel. La deuxième chose, c'est que nous pourrions partir sur une intelligence qui est déterministe, qui vous donne UNE réponse : LA réponse. Nous avons décidé d'avoir une intelligence probabiliste, parce qu'en fait tout est incertitude. Quand on répond à Jeopardy, il faut dire à 90 %, c'est la bonne réponse. Mais si vous êtes à 40 ou à 50, il faut décider ce que vous avez. Des fois, nous n'avons pas tous les éléments pour prendre une décision. C'est aussi ce qui caractérise l'être humain, prendre une décision alors que nous n'avons pas tous les faits. Watson est capable de donner une réponse probabiliste et vous dire pourquoi il pense que c'est la bonne raison. Et quand on fait de la recherche, quand on échange, quand on argumente, entre êtres humains, on dit : « voilà pourquoi je pense que c'est ça. » on dit pourquoi, et on va expliquer les faits, et ces faits sont aujourd'hui donnés en langage naturel également. Et puis la troisième composante, d'un système intelligent, un système cognitif, c'est d'apprendre et de ne pas oublier. Ce sont les trois composantes qu'il faut pour gagner dans un jeu comme jeopardy. Alors on en est pas resté là, on s'est dit : « qu'est-ce qu'on peut faire avec cette puissance puisqu'on arrive à comprendre, à régler. En fait ce sont des médecins qui sont venus nous voir en nous disant : « je traite le cancer, ça touche chacun d'entre nous de près ou de loin, je veux sauver des vies humaines. » Il faut savoir qu'un docteur doit passer 150 heures par semaine de lecture pour comprendre ce qu'il se passe sur la planète pour pouvoir soigner correctement ses patients. Personne n'est capable de faire ça. la machine est capable de lire tout cela en quelques secondes, le restituer. Et donc nous avons travaillé avec des hôpitaux aux États-Unis pour améliorer le traitement. La deuxième raison de mortalité après le cancer, au-delà de la maladie, c'est le mauvais traitement, le traitement qui n'est pas adapté à votre cas particulier. Et nous sauvons des vies humaines aujourd'hui. Nous n'étions absolument pas présent chez IBM dans la santé, ce sont les docteurs qui sont venus vers nous en disant « aidez-nous. » Aujourd'hui on déploie ces solutions dans quelques pays, un jour peut-être en France. Mais on ne s'est pas arrêté là en fait. Après la santé, on a travaillé aussi sur l'éducation. Puisque j'apprends, puisque je comprends, est-ce que je suis capable d'aider l'être humain à mieux apprendre ? Nous avons travaillé avec Genits Public School. L'échec scolaire est un véritable fléau. Nous dépensons beaucoup d'argent pour avoir des gens qui parfois sont en échec. Et cet échec-là arrive en ait trois ou quatre ans avant. On peut le prédire. Si vous ne comprenez pas la trigonométrie ça va être difficile de faire de la géométrie dans l'espace. Comprendre qu'un élève est en train de décrocher sur une matière et lui donner ses compétences au bon moment, vont permettre à ces étudiants d'avoir un meilleur taux de réussite. Nous avons augmenté le taux de réussite de 7.3 points en 10 ans. C'est énorme. Alors cette intelligence artificielle, Watson, est sur le cloud dans nos environnements de développement. Les étudiants, les chercheurs, les entreprises peuvent développer. Et une université de Géorgie a développé un assistant personnel pour aider les étudiants qui prenaient des cours en ligne qui s'appelle "l'assistant personnel", pour qu'il puisse les aider. La grosse différence, c'est que nous n'avons pas dit à ces étudiants que derrière il y avait une machine. Et il y a un groupe d'étudiants qui ont été pendant un an en fait aidés par une machine qui s'appelle Watson. Aucun d'entre eux n'a pu déceler que c'était une machine. C'est aujourd'hui, c'est parmi nous. Alors on peut travailler aussi avec les call centers relation clients, vous en avez utilisé récemment ? Vous aimez ? Allo ? Votre nom , votre numéro de client, vous habitez à telle adresse, c'est extrêmement scripté ! D'ailleurs c'est tellement scripté que parfois on a délocalisé des métiers à l'extérieur où le coût est inférieur. Que demande-t-on en tant que client quand on appelle un call center si on a un problème ? On ne demande qu'une seule chose, de ne pas être passé d'un secteur à un autre, on demande à ce qu'on règle notre problème ! On demande à avoir une relation avec un homme ou une femme qui nous comprend et qui va régler notre problème au bout de dix minutes. Là, pareil : l'intelligence artificielle est capable d'aider le conseiller à régler les problèmes techniques et laisser le conseiller, l'homme ou la femme, faire ce qu'il doit faire c'est-à-dire parler, comprendre, accompagner dans le changement. Nous sommes en train d'introduire, bien évidement, Watson dans les call centers. Alors on va dire l'émotion, c'est pas la machine. La machine aujourd'hui est capable de comprendre l'émotion. Elle en comprend l'intention. Par exemple Watson aujourd'hui écoute... vous savez, quand vous avez : « ce call peut être écouté, enregistré... » eh bien on a mis Watson en double appel, on écoute ce qu'il se passe et on est capable de savoir si la conversation se passe bien ou si la personne commence à s'énerver. Ce serait bien quand une personne arrive à s'énerver, que quelqu'un d'autre prenne la parole. Nous sommes, et nous serons capables de le faire. Alors, est-ce que la machine va supplanter l'être humain ? Je ne sais pas si vous êtes fans de Star Wars ou de Matrix, mais pour moi, Matrix, c'est quelques individus, un logiciel qui a pris le contrôle de la planète et l'humanité se bat contre peu de personnes qui ont accès à une technologie à laquelle personne d'autre n'a accès. Star Wars en fait, ça vient de la mythologie grecque : c'est le bien contre le mal : tout le monde a la force notre humanité, c'est pouvoir choisir si on va du côté positif de la force, ou du côté négatif de la force. Je pense que l'intelligence artificielle doit nous aider à choisir ce que nous voulons faire au quotidien. On parle d'intelligence artificielle, j'ai passé une vidéo de 2 minutes pour vous montrer ce que fait Watson aujourd'hui sur un sujet qui importe à quelques entreprises -- on investit 6 à 10 milliards d'euros d'investissement de rachats d'entreprises, de start-ups, comment une entreprise est capable de distinguer entre quelle entreprise racheter, quelle start-up racheter. Nous l'avons mis en œuvre chez nous et je vous laisse passer la vidéo. Homme : Watson j'ai besoin d'aide sur les acquisitions. Watson : Bonjour, comment puis-je vous aider sur les fusions et acquisitions ? Homme : Watson, montre-moi les entreprises dont le chiffre d'affaire est compris entre 25 et 60 millions de dollars dans le domaine de l'analytique. Watson : voyons ce que je peux trouver. J'ai trouver 87 entreprises. Homme : OK c'est un bon début. qu'en penses-tu ? Fred : J'ai travaillé de mon côté. J'ai les éléments sur la stratégie de la compagnie je propose de les donner à Watson pour qu'il les analyse. Homme : Watson, regarde quelles sont les entreprises ayant une stratégie cognitive. Fred : Watson, montre-moi les entreprises au chiffre d'affaire entre 15 et 16 millions de dollars qui ont une stratégie cognitive. Watson : voyons ce que je trouve. Je trouve 112 entreprises. Fred : On va creuser. On voit qu'on commence à avoir des connexions. Homme : Watson, montre-moi les entreprises dans l'analytique et le cognitif et qui sont les plus proches de Wolfram Alpha et Carisocer Robotics. Watson : J'ai trouvé 3 entreprises similaires à celles que vous avez spécifiées. Homme : Super, voyons ça. Fred : creusons un peu plus et comparons ces éléments. Homme : Watson, montre-moi une table de décision. Watson : voici une table de décision qui va vous permettre de comparer des entreprises les unes aux autres. Homme : Watson, positionne les sociétés Wolfram Alfa, Carisocer Robotics, Cognolitics, Retheon DMB Technologies et Bsize Analytics dans cette table. Watson : Ok. Homme : Mais je pense qu'il nous faut un peu plus que ça. Il nous faut d'autres attributs. Watson, positionne les attributs "chiffre d'affaire", "employés" et "forme juridique" dans la table. Watson : Ok Homme : Bien. On a la comparaison des sociétés entre elles. Qu'en penses-tu ? Fred : Bien, je pense que c'est bon. Homme : Watson, donne-moi une suggestion. Watson : J'ai une suggestion. NS : OK. Voilà une démonstration réelle, je l'ai coupée parce qu'à la fin, je l'ai vu, ils disent : « Mets-moi tout ça dans un Powerpoint. » Et là je pense que la table applaudit parce que ça nous arrive tous les jours. Est-ce que la machine va remplacer l'homme ? Est ce que ce que vous avez vu ici est un remplacement de l'homme ? Imaginez votre vie son tableur, en disant : « Les mathématiques, c'est tellement beau que je vais faire tous les calculs à la main. » Ce que nous voyons aujourd'hui ici c'est une machine, un système, qui permet à l'homme d'aller plus vite et passer du temps sur ce qui l'intéresse. C'est ce que nous essayons de faire. En fait, il y a plusieurs intelligences : l'intelligence qu'on a vu ici est une intelligence très rationnelle. Il y a huit à neuf intelligences. l'intelligence logique, l'intelligence mathématique, l'intelligence intrapersonnelle, interpersonnelle, etc. Il y en a une qui m'importe énormément, c'est l'intelligence émotionnelle. La machine commence à comprendre ce qu'elle voit sur cette photo. Elle peut décrire qu'elle y voit un enfant, un être humain, un robot. Peut-être qu'elle peut comprendre, et ça m'étonnerait, que l'enfant est en train de bricoler un robot Alors la question que j'ai à vous poser, c'est : que voyez-vous, que ressentez-vous sur cette photo ? Pourquoi mettons-nous des photos et non pas des mots ? Parce que l'émotion est plus puissante que la rationalité En fait, dans toutes les décisions que nous prenons au quotidien, l'émotion prend une part extrêmement importante. En fait, les chercheurs ont regardé, parfois des gens ont des accidents et ont une partie du cerveau, qui s'appelle l'amygdale, qui est la mémoire des sentiments, qui a été endommagée. Ces personnes ont toutes leur Q.I. intacte. Mais elles n'ont plus l'accès aux sentiments. Et ce qui est extrêmement dérangeant, c'est que ces personnes ne sont plus capables de prendre des décisions, des plus complexes plus simples. Genre, quel métier j'ai envie de faire ? Et plus simple, c'est : à quelle heure est-ce que je dois fixer ce rendez-vous ? L'émotion est importante, elle nous entoure et elle est importante. Une autre expérience : est-ce que ça vous arrive de vous réveiller la nuit parce qu'il y a un bruit qui vous effraye ? Et vous réalisez un peu plus tard que ce bruit c'est une porte qui claque, c'est par un train qui passe, c'est un avion... Non, il n'y a rien de grave. Cette décision de l'homme est dictée par les émotions et non pas par le rationnel. Parce que cette émotion-là est beaucoup plus rapide à analyser, c'est l'instinct de survie : s'il y a un bruit, il y a peut-être danger, alors je dois partir. Après on se dit : non, en fait, je peux rester. C'est 0.6 secondes versus... 0,0006 versus 0,12. Cette émotion est nécessaire à la bonne prise de décision Les ordinateurs ne sont pas encore capables de prendre des décisions, capable et sentir mais pas dans leurs arbres de décision. Cédric Villani, un grand mathématicien français, nous parle de la créativité, il nous dit qu'il y a sept ingrédients sur la créativité : le premier, c'est la méthode ; et l'intelligence artificielle, l'ordinateur, nous aide à nous apporter de la méthode. Quand nous avons envoyé l'homme sur la lune, dans le programme Apollo, IBM en faisait partie, nous avons développé l'informatique, nous nous sommes développés en créant l'informatique à l'époque, pour amener l'homme sur la lune. Vous savez que dans vos poches, vous avez aujourd'hui plus de puissance dans votre smartphone que l'informatique et la puissance que nous avions quand nous avions envoyé l'homme sur la lune. Alors j'ai un challenge : à part dire « je t'aime » à la sortie du TED show, vous avez plus de puissance que le programme Apollo en sortant du TED show, envoyez un homme ou une femme sur la lune. Vous n'y arriverez pas parce que ce qu'il manque bien évidemment, c'est l'intelligence collective, c'est la motivation, c'est partie des critères de Cédric Villani, cette motivation qui fait que nous sommes aujourd'hui réunis, que certains organisateurs ont essayé, sur une thématique donnée, de nous faire travailler, réfléchir, rêver, débattre, nous dépasser. C'est ce que nous essayons de faire et je pense que l'ordinateur n'aura jamais cette volonté d'aimer, d'avoir du bonheur, de se développer, et c'est ce qui fait que nous sommes humains et que l'humanité sera toujours réelle. Merci. (Applaudissements)