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Colin Powell: Les enfants ont besoin de structure

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    Ce que j'aimerais faire cet après-midi
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    est légèrement différent de ce qui était prévu.
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    Vous pouvez en apprendre plus
    sur la politique étrangère
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    en regardant, je ne sais pas, Rachel Maddow ou autre
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    mais -- (Rires) --
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    J'aimerais vous parler des jeunes et de structure,
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    des jeunes gens et de structure.
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    Cela s'est passé mercredi dernier après-midi
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    dans une école de Brooklyn, à New York,
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    au lycée Cristo Rey, dirigé par des Jésuites.
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    Je parlais à ce groupe d'étudiants
    et regardez-les.
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    Ils étaient autour moi dans trois directions.
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    Vous remarquerez que pratiquement tous
    appartiennent à des minorités,
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    vous remarquerez que le building est assez austère.
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    C'est un vieux bâtiment scolaire de New York,
    rien d'extraordinaire.
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    Ils ont encore de vieux tableaux noirs et tout.
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    Et il y a près de 300 enfants dans cette école,
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    cette école existe depuis quatre ans maintenant
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    et elle va bientôt diplômer
    sa première promotion d'élèves.
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    22 d'entre eux vont être diplômés
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    et tous les 22 vont intégrer une université.
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    Ils viennent tous de foyers où, pour la plupart,
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    il n'y a qu'une seule personne à la maison,
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    habituellement la mère ou la grand-mère et c'est tout,
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    et ils viennent ici pour leur éducation
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    et pour se structurer.
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    Cette photo a été prise et je l'ai mise
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    sur ma page Facebook la semaine dernière
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    et quelqu'un a mis un commentaire:
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    "Hey, pourquoi le met-il au garde à vous comme ça ?"
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    Puis il a rajouté: "Mais ça lui va bien." (Rires)
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    Ça lui va bien, en effet,
    parce que ces enfants ont besoin de structure
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    et le truc que je fais quand je visite les écoles
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    c'est que, lorsque je finis mon petit sermont
    auprès des enfants,
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    je les invite à poser des questions
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    et quand ils lèvent la main, je leur dis: "Debout"
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    et je les fais venir et se tenir devant moi.
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    Je les fais se mettre au garde-à-vous
    comme un soldat.
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    Met tes bras le long du corps,
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    lève la tête, ouvre les yeux, regarde droit devant toi,
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    et pose ta question haut et fort
    afin que tous puissent l'entendre.
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    Pas avachi, pas de pantalon qui pend,
    rien de tout cela.
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    (Rires)
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    Et ce jeune homme -- son nom de famille est Cruz --
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    a adoré ça. Vous pouvez le voir partout sur sa page Facebook et ça a fait le buzz.
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    (Rires)
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    Certains pensent que
    je n'ai pas été sympa avec ce gosse.
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    Ce n'est pas ça, nous nous sommes amusés.
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    Et la chose à savoir, je fais ça depuis des années.
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    Plus ils sont jeunes, plus c'est drôle.
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    Quand j'ai des enfants de 6 ou 7 ans en groupe,
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    je dois trouver un moyen de les garder calme.
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    Vous savez, ils commencent toujours à bavarder.
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    Et donc je joue un petit jeu avec eux
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    avant de les mettre au garde-à-vous.
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    Je dit : "Ecoutez, dans l'armée,
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    quand nous voulons que vous soyez attentifs,
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    nous avons un ordre. On dit "repos".
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    Cela veut dire que tout le monde se tait
    et reste attentif. Ecoutez.
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    Vous avez compris ?"
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    "Uh-huh, uh-huh, uh-huh." "Essayons.
    Que tout le monde commence à bavarder !"
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    Je les laisse faire pendant 10 secondes
    puis je dis : "Repos !"
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    "Huh!" (Rires)
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    "Oui, mon Général. Oui, mon Général."
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    Essayez avec vos enfants et voyez si ça fonctionne. (Rires)
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    Je ne le pense pas.
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    Mais de toute façon c'est un jeu auquel je joue
    et il vient évidemment
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    de mon expérience militaire.
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    Parce que durant la majeure partie de ma vie adulte,
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    j'ai travaillé avec des gamins,
    les ados avec des armes, je les appelle.
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    Et nous les recrutions dans l'armée,
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    et la première chose que nous faisions
    était de les mettre
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    dans un environnement structuré,
    les mettre en rangs,
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    leur faire porter les mêmes vêtements,
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    couper leurs cheveux afin qu'ils se ressemblent tous,
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    s'assurer qu'ils sont debout en rangs.
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    Nous leur apprenons
    comment faire un quart de tour à droite ou à gauche
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    afin qu'ils puissent obéir aux instructions et
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    qu'ils connaissent les conséquences
    s'ils n'obéissent pas aux instructions.
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    Cela les structure.
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    Ensuite nous leur présentons quelqu'un
    qu'ils vont détester de suite, le sergent instructeur.
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    Et ils le détestent.
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    Et le sergent instructeur
    commence à leur crier dessus,
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    à leur dire de faire toutes sortes de choses horribles.
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    Mais alors
    la chose la plus incroyable arrive au fil du temps.
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    Une fois que cette structure est développée,
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    une fois qu'ils comprennent la raison des choses,
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    une fois qu'ils comprennent que
    "Maman n'est plus là, petit.
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    Je suis ton pire cauchemar.
    Je suis ton père et ta mère.
  • 4:01 - 4:03
    Et c'est comme ça. T'as compris, petit ?
  • 4:03 - 4:06
    Ouais. Et quand je te pose une question,
    il n'y a que trois réponses possibles :
  • 4:06 - 4:09
    oui, sergent; non, sergent et pas d'excuse, sergent.
  • 4:09 - 4:11
    Ne commence pas à me dire
    pourquoi tu n'as pas fait quelque chose.
  • 4:11 - 4:13
    C'est oui, sergent; non, sergent et
    pas d'excuse, sergent."
  • 4:13 - 4:15
    "Tu n'es pas rasé." "Mais, sergent..."
  • 4:15 - 4:18
    "Non, ne me dis pas
    combien de fois tu t'es coupé le visage ce matin.
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    Je te dis que tu ne t'es pas rasé."
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    "Pas d'excuse, sergent"
    "Bien gamin, tu apprends vite."
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    Mais vous seriez étonnés
    de ce que vous pouvez faire avec eux
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    une fois que vous les avez encadrés
    par une structure.
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    En 18 semaines, ils développent une compétence.
    Ils sont matures.
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    Et vous savez quoi ?
    Ils en viennent à admirer le sergent instructeur
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    et ils ne l'oublient jamais.
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    Il en viennent à le respecter.
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    Et donc nous avons besoin
    de ce type de structure et de respect
  • 4:44 - 4:46
    dans les vies de nos enfants.
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    Je passe beaucoup de temps
    avec des groupes de jeunes,
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    et je demande aux gens: "Quand est-ce que
    le processus d'éducation commence ?
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    Nous entendons toujours : "Réparons les écoles.
  • 4:53 - 4:57
    Faisons plus pour nos enseignants.
    Ajoutons des ordinateurs dans nos écoles.
  • 4:57 - 5:00
    Faisons tout en ligne."
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    Ce n'est pas l'ensemble de la réponse.
    Ce n'est qu'une partie de la réponse.
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    Mais la vraie réponse commence
    par amener les enfants à l'école,
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    par une structure dans le coeur et l'âme de l'enfant, pour commencer.
  • 5:11 - 5:14
    Quand est-ce que le processus d'apprentissage commence ? Est-ce que ça commence au CP ?
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    Non, non, cela commence la première fois
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    qu'un enfant dans les bras de sa mère
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    lève la tête vers sa mère
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    et se dit, "Oh, ce doit être ma mère.
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    C'est elle qui me nourrit.
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    Oh oui, quand je ne me sens pas bien,
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    c'est elle qui s'occupe de moi.
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    C'est son langage que je vais apprendre."
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    Età ce moment,
    ils se ferment aux autres formes de langages
  • 5:38 - 5:40
    qu'ils pourraient apprendre à cet âge,
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    mais à partir de trois mois, c'est elle.
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    Et si cette personne le fait, que ce soit la mère
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    ou la grand-mère, qui que ce soit qui le fasse,
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    c'est à ce moment
    que le processus d'éducation débute.
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    C'est lorsque le langage s'initie.
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    C'est quand l'amour apparaît.
    C'est quand la structure se met en place.
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    C'est quand vous commencez à imprégner l'enfant
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    du fait que "tu es spécial,
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    tu es différent de tous les autres enfants au monde.
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    Et nous allons te l'apprendre."
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    Un enfant à qui on n'a rien appris
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    est en danger quand il ira à l'école.
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    Un enfant qui ne connaît pas ses couleurs,
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    comment lire l'heure, comment nouer ses lacets,
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    comment faire ces choses,
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    et ne sait pas comment faire quelque chose qui
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    vient d'une expression qui m'a été sans cesse répétée étant enfant : fais attention.
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    Fais attention à tes manières ! Sois poli avec les adultes ! Fais attention à ce que tu dis !
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    C'est de cette manière
    que les enfants sont élevés correctement.
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    Je regarde mes propres petits enfants maintenant
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    et, au grand désarroi de mes enfants,
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    ils agissent exactement comme nous l'avons fait.
    Vous savez. On les imprégne.
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    Et c'est ce que vous avez à faire pour les préparer
    à l'éducation et à l'école.
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    Et je travaille de toutes mes forces
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    pour tenter de partager ce message que
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    nous avons besoin d'une pré-école,
    nous avons besoin d'un Premier Départ,
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    nous avons besoin de crèches prénatales.
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    Le processus d'éducation débute
    avant même la naissance,
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    et si vous n'en tenez pas compte,
    vous éprouverez des difficultés.
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    Et nous avons des difficultés
    dans tant de nos communautés
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    et dans tant de nos écoles dans lesquelles
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    nos enfants entrent au CP, avec leurs yeux pétillants,
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    ils ont leur petit sac à dos et ils sont prêts à partir,
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    et alors ils réalisent qu'ils ne sont pas
    comme les autres enfants de leur classe
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    qui connaissent les livres, savent lire,
    récitent leur alphabet.
  • 7:21 - 7:24
    Et arrivés au CE2, les enfants qui n'ont pas eu
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    de structure et d'attention dès le début
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    commencent à comprendre qu'ils sont en retard.
    Et que font-ils ?
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    Ils font les imbéciles. Ils font les imbéciles et ils prennent le chemin de la prison
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    ou de quitter l'école, abandonnant leurs études.
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    C'est prévisible.
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    Si vous ne lisez pas correctement à la fin du CE2,
  • 7:41 - 7:45
    vous êtes candidat pour la prison à 18 ans,
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    et nous avons le taux d'incarcération le plus important
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    parce que nous ne donnons pas à nos enfants
    un bon départ dans la vie.
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    Le dernier chapitre de mon livre s'appelle
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    "Le Cadeau d'un Bon Départ."
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    Le cadeau d'un bon départ.
    Tout enfant devrait avoir un bon départ dans la vie.
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    J'ai eu le privilège d'avoir ce genre de bon départ.
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    Je n'étais pas un étudiant brillant.
  • 8:04 - 8:06
    J'allais dans une école publique de New York,
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    et je n'étais pas bon du tout.
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    J'ai mon carnet de notes de toutes mes années
    à l'école à New York,
  • 8:13 - 8:15
    de l'école maternelle au bac.
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    J'ai voulu l'avoir quand j'ai écrit mon premier livre.
  • 8:18 - 8:20
    Je voulais voir si ma mémoire était correcte,
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    et, mon Dieu, elle l'était. (Rires)
  • 8:23 - 8:26
    Que des C, partout !
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    Et j'ai finalement rebondit au lycée,
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    je suis allé à l'université City College de New York
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    avec une moyenne de 78.3,
    qui n'aurait pas du me le permettre,
  • 8:34 - 8:37
    et j'ai commencé à étudier l'ingénierie,
  • 8:37 - 8:39
    et ça n'a duré que six mois. (Rires)
  • 8:39 - 8:43
    Après ça, j'a essayé la géologie.
  • 8:43 - 8:45
    Et finalement j'ai trouvé le ROTC
    (Centre d'entrainement des officiers de réserve),
  • 8:45 - 8:49
    J'ai trouvé quelque chose que je faisais bien
    et que j'aimais faire,
  • 8:49 - 8:53
    j'ai trouvé un groupe de jeunes qui se sentaient comme moi, qui ressentaient la même chose.
  • 8:53 - 8:57
    Et à partir de là, ma vie entière a été consacrée
    au ROTC et à l'armée.
  • 8:57 - 9:00
    Je dis aux gamins de partout, quand vous grandissez
  • 9:00 - 9:02
    et que la structure se développe en vous,
  • 9:02 - 9:05
    cherchez toujours ce que vous faites bien
    et ce que vous aimez faire,
  • 9:05 - 9:08
    et quand vous trouvez ces deux trucs ensemble,
    alors vous avez réussi.
  • 9:08 - 9:11
    C'est ce qui arrive et c'est ce que j'ai trouvé.
  • 9:11 - 9:13
    Les autorités du City College commençaient
    à en avoir assez de moi,
  • 9:13 - 9:15
    j'y étais depuis quatre ans et demi, bientôt cinq,
  • 9:15 - 9:20
    et mes notes n'étaient "pas spécialement bonnes",
  • 9:20 - 9:23
    et j'avais occasionnellement des problèmes
    avec l'administration.
  • 9:23 - 9:26
    Alors ils ont dit:
    "Il est si bon au ROTC.
  • 9:26 - 9:29
    Regardez, il a toujours des A là-dessus
    mais nul part ailleurs."
  • 9:29 - 9:33
    Et alors ils ont dit: "Prenons ses notes du ROTC,
  • 9:33 - 9:37
    ajoutons les à sa moyenne
    et regardons ce qui se passe."
  • 9:37 - 9:43
    Donc ils ont fait ça et ça m'a remonté à 10/20. (Rires)
  • 9:43 - 9:47
    Yep (Rires) (Applaudissements)
  • 9:47 - 9:50
    Ils ont dit: "C'est assez bon pour être fonctionnaire.
  • 9:50 - 9:54
    Enrolez-le dans l'armée. Nous ne le reverrons plus jamais."
  • 9:54 - 9:56
    Donc ils m'ont envoyé dans l'armée,
  • 9:56 - 9:59
    et hop, des années plus tard.
  • 9:59 - 10:04
    Je suis considéré comme l'un des meilleurs étudiants que l'université ait jamais eu. (Rires)
  • 10:04 - 10:07
    C'est pourquoi je dis aux jeunes de partout,
  • 10:07 - 10:11
    Ce n'est pas où vous débutez votre vie
    mais c'est ce que vous faites de votre vie
  • 10:11 - 10:15
    qui détermine où vous aboutirez dans la vie,
  • 10:15 - 10:17
    et vous êtes bénis de vivre dans un pays qui,
  • 10:17 - 10:20
    quelque soit votre origine, vous offre des opportunités
  • 10:20 - 10:23
    du moment que vous croyez en vous,
  • 10:23 - 10:26
    que vous croyez en la société et en votre pays,
  • 10:26 - 10:30
    et que vous croyez que vous pouvez vous améliorer
  • 10:30 - 10:32
    et vous éduquer si vous vous y mettez.
  • 10:32 - 10:34
    Et c'est la clé du succès.
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    Mais il commence par le cadeau d'un bon départ.
  • 10:38 - 10:40
    Si nous n'offrons pas cette chance
    à chacun de nos enfants,
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    et si nous n'investissons pas dès le plus jeune âge,
  • 10:44 - 10:46
    nous allons nous heurter à des problèmes.
  • 10:46 - 10:51
    C'est pourquoi nous avons
    un ratio de gens qui quittent l'école d'environ 25%
  • 10:51 - 10:53
    et près de 50% dans des gens de minorités
  • 10:53 - 10:57
    qui vivent dans des quartiers pauvres,
  • 10:57 - 11:00
    parce qu'ils n'ont pas ce cadeau d'un bon départ.
  • 11:00 - 11:04
    Mon cadeau pour un bon départ n'était pas seulement de venir d'une bonne famille,
  • 11:04 - 11:07
    une bonne famille, mais une famille qui me disait,
  • 11:07 - 11:11
    "Ecoute, nous sommes arrivés dans ce pays
    dans des bateaux de bananiers
  • 11:11 - 11:15
    en 1920 et en 1924.
  • 11:15 - 11:19
    Nous avons travaillé comme des forcenés
    dans l'industrie textile chaque jour.
  • 11:19 - 11:22
    Nous n'avons pas fait tout cela
    pour que tu te tournes les pouces
  • 11:22 - 11:27
    ou que tu t'attires des ennuis.
    Et ne pense même pas à quitter l'école."
  • 11:27 - 11:30
    Si jamais j'étais revenu à la maison
    pour dire à ces immigrants:
  • 11:30 - 11:32
    "J'en ai assez de l'école,
    je laisse tomber, j'abandonne"
  • 11:32 - 11:35
    ils auraient répondu: "C'est nous qui t'abandonnons.
    Nous allons nous trouver un autre enfant."
  • 11:35 - 11:41
    (Rires)
  • 11:41 - 11:44
    Ils avaient ces attentes pour tous les cousins
  • 11:44 - 11:47
    et la famille étendue d'immigrants
    qui vivaient dans le sud du Bronx,
  • 11:47 - 11:50
    mais ils attendaient encore plus de nous.
  • 11:50 - 11:54
    Ils ont gravé au fer rouge dans nos coeurs
  • 11:54 - 11:59
    un sentiment de honte :
    "Ne fais pas honte à cette famille."
  • 11:59 - 12:01
    Parfois je m'attirais des ennuis,
  • 12:01 - 12:03
    et mes parents rentraient à la maison,
  • 12:03 - 12:06
    j'étais dans ma chambre attendant ce qui allait arriver
  • 12:06 - 12:08
    et je m'asseyais là et me disais :
  • 12:08 - 12:13
    "Bon, prends cette ceinture et punis-moi, mais, pitié, ne me répête pas cette histoire
  • 12:13 - 12:16
    de "ne fais pas honte à cette famille"."
    Ca me bouleversait quand ma mère me le répêtait.
  • 12:16 - 12:18
    J'avais aussi ce réseau étendu.
  • 12:18 - 12:21
    Les enfants ont besoin d'un réseau.
    Les enfants ont besoin d'appartenir à une bande,
  • 12:21 - 12:23
    une famille, une communauté.
  • 12:23 - 12:27
    Dans mon cas, c'étaient mes tantes
    qui vivaient dans tous ces immeubles,
  • 12:27 - 12:29
    je ne sais pas combien d'entre vous
    vivent à New York,
  • 12:29 - 12:31
    mais il y avait ces immeubles,
  • 12:31 - 12:34
    et ces femmes étaient toujours à une de ces fenêtres,
  • 12:34 - 12:36
    penchées sur un coussin.
  • 12:36 - 12:39
    Elles ne partaient jamais. (Rires)
  • 12:39 - 12:42
    Je vous jure, j'ai grandi dans ces rues,
  • 12:42 - 12:43
    et elles étaient toujours là.
  • 12:43 - 12:46
    Elles n'allaient jamais au toillette.
    Elles ne faisaient jamais la cuisine. (Rires)
  • 12:46 - 12:49
    Elles ne faisaient jamais rien.
  • 12:49 - 12:51
    Mais ce qu'elles faisaient
    était de nous garder dans la partie.
  • 12:51 - 12:54
    Elles nous tenaient à l'oeil.
  • 12:54 - 12:56
    Et peu leur importait
  • 12:56 - 13:01
    que vous deveniez docteur, avocat ou général,
  • 13:01 - 13:04
    et elles ne se seraient jamais attendues
    à avoir un général dans la famille,
  • 13:04 - 13:07
    du moment que vous receviez une éducation et que vous trouviez un job.
  • 13:07 - 13:09
    "Ne nous ennuie pas avec tes histoires d'accomplissement de soi.
  • 13:09 - 13:12
    Tu trouves un job et tu quittes la maison.
  • 13:12 - 13:15
    Nous n'avons pas de temps à perdre pour ça.
  • 13:15 - 13:18
    Puis vous pouvez subvenir à nos besoins.
    C'est votre rôle, les gars"
  • 13:18 - 13:24
    Et donc il est essentiel
    que nous ramenions ce genre de culture
  • 13:24 - 13:28
    dans nos familles, dans toutes les familles.
  • 13:28 - 13:31
    Et il est très important
    que vous tous réunis aujourd'hui,
  • 13:31 - 13:34
    vous qui avez réussi,
  • 13:34 - 13:39
    et, j'en suis certain, qui avez des familles géniales, des enfants et des petits-enfants,
  • 13:39 - 13:40
    ce n'est pas suffisant.
    Vous devez tendre la main et aider,
  • 13:40 - 13:43
    trouver les enfants comme Mr. Cruz
  • 13:43 - 13:46
    qui peuvent s'en sortir
    si vous leur donnez une structure.
  • 13:46 - 13:48
    Si vous aidez et soutenez, en tant que mentor,
  • 13:48 - 13:51
    si vous vous investissez dans les clubs pour enfants,
  • 13:51 - 13:53
    si vous travaillez avez le système scolaire,
  • 13:53 - 13:54
    assurez-vous que c'est le meilleur système scolaire,
  • 13:54 - 13:59
    et pas juste l'école de vos enfants,
    mais l'école des quartiers chauds de Harlem,
  • 13:59 - 14:02
    pas juste en centre ville, à Montessori, côté West Side.
  • 14:02 - 14:06
    Nous tous devrions nous engager à faire cela.
  • 14:06 - 14:08
    Nous n'investissons pas juste dans les enfants.
  • 14:08 - 14:10
    Nous investissons dans notre futur.
  • 14:10 - 14:13
    Nous allons devenir un pays de minorité - majorité
  • 14:13 - 14:15
    d'ici la prochaine génération.
  • 14:15 - 14:19
    Ceux que nous appellons les minorités aujourd'hui
    seront la majorité de demain.
  • 14:19 - 14:21
    Et nous devons nous assurer qu'ils sont prêts
    à endosser le rôle de majorité.
  • 14:21 - 14:23
    Nous devons nous assurer qu'ils sont prêts
    à être les leaders
  • 14:23 - 14:26
    de notre grand pays,
  • 14:26 - 14:30
    un pays comme nul autre,
  • 14:30 - 14:32
    un pays qui m'étonne chaque jour,
  • 14:32 - 14:34
    un pays grincheux.
    Nous nous disputons tout le temps entre nous.
  • 14:34 - 14:37
    C'est ainsi que le système doit fonctionner.
  • 14:37 - 14:41
    C'est un pays de contrastes
    mais c'est une nation de nations.
  • 14:41 - 14:45
    Nous touchons chaque nation.
    Chaque nation nous touche.
  • 14:45 - 14:46
    Nous sommes une nation d'immigrants.
  • 14:46 - 14:50
    C'est pourquoi nous avons besoin
    d'une bonne politique d'immigration.
  • 14:50 - 14:53
    Il est stupide
    de ne pas avoir un bonne politique d'immigration
  • 14:53 - 14:56
    pour accueillir ceux qui veulent venir
    et faire partie de cette grande nation,
  • 14:56 - 14:58
    ou nous pouvons les renvoyer chez eux
    avec une éducation
  • 14:58 - 15:01
    afin d'aider leur pays à sortir de la pauvreté.
  • 15:01 - 15:05
    Une des histoires que j'aime partager parle
    de mon amour
  • 15:05 - 15:07
    à retourner dans la ville de mon enfance, New York,
  • 15:07 - 15:08
    et de marcher sur Park Avenue par une belle journée
  • 15:08 - 15:11
    de tout admirer et de voir les gens qui passent
  • 15:11 - 15:12
    et qui viennent du monde entier.
  • 15:12 - 15:16
    Mais ce que je dois faire à chaque fois,
    c'est m'arrêter à un croisement
  • 15:16 - 15:19
    et m'acheter un hot dog auprès du vendeur immigrant dans son petit stand mobile.
  • 15:19 - 15:23
    J'dois me faire un hot dog. (Rires)
  • 15:23 - 15:26
    Et peu importe où je suis ou ce que je fais,
  • 15:26 - 15:27
    je dois faire tout ça.
  • 15:27 - 15:29
    Je le faisais même fait quand j'étais Secrétaire d'Etat.
  • 15:29 - 15:32
    Je sortais de ma suite au Waldorf Astoria
  • 15:32 - 15:35
    -- (Rires) --
  • 15:35 - 15:39
    remontais la rue et j'atteignais la 55e Rue
  • 15:39 - 15:41
    à la recherche du marchand de hot dog.
  • 15:41 - 15:43
    A cette époque,
    j'avais cinq gardes du corps autour de moi
  • 15:43 - 15:46
    et trois voitures de police roulaient à mes côtés
  • 15:46 - 15:51
    pour être certain que personne ne m'attaquerait
    alors que je me balladais sur Park Avenue. (Rires)
  • 15:51 - 15:53
    Et je commandais un hot dog au gars,
  • 15:53 - 15:55
    il commençait à le faire et puis il regardait autour,
  • 15:55 - 15:57
    les gardes du corps et les voitures de police --
  • 15:57 - 15:59
    "J'ai une carte verte ! J'ai une carte verte !" (Rires)
  • 15:59 - 16:03
    "C'est bon, c'est bon."
  • 16:03 - 16:06
    Mais maintenant je suis seul. Je suis seul.
  • 16:06 - 16:08
    Je n'ai pas de gardes du corps,
    je n'ai pas de voitures de police. Je n'ai rien.
  • 16:08 - 16:11
    Mais je veux toujours avoir mon hot dog.
  • 16:11 - 16:15
    Je l'ai encore fait la semaine dernière, mardi soir
  • 16:15 - 16:17
    en descendant jusqu'à Columbus Circle.
  • 16:17 - 16:20
    Et la scène se répète si souvent.
  • 16:20 - 16:23
    J'y vais et je demande mon hot dog,
  • 16:23 - 16:26
    et le gars le prépare et quand il finit,
  • 16:26 - 16:28
    il dit : "Je vous connais. Je vous ai vu à la télé.
  • 16:28 - 16:30
    Vous êtes, vous êtes le Général Powell."
  • 16:30 - 16:33
    "Oui, oui." "Oh..."
  • 16:33 - 16:34
    Je lui tends l'argent.
  • 16:34 - 16:39
    "Non, Général. Ne me payez pas. J'ai déjà été payé.
  • 16:39 - 16:43
    L'Amérique m'a payé.
    Je n'oublierai jamais d'où je viens.
  • 16:43 - 16:46
    Mais maintenant je suis Américain. Monsieur, merci."
  • 16:46 - 16:48
    J'accepte sa générosité,
    je continue à remonter le rue,
  • 16:48 - 16:51
    et ça m'est tombé dessus, mon Dieu,
  • 16:51 - 16:55
    c'est le même pays qui a
    accueilli mes parents de cette façon 90 ans plus tôt.
  • 16:55 - 16:57
    Nous sommes toujours ce pays magnifique,
  • 16:57 - 17:00
    mais nous sommes approvisionnés
    de jeunes gens qui arrivent
  • 17:00 - 17:03
    de tous les pays du monde,
  • 17:03 - 17:06
    et c'est notre devoir de citoyens engagés
  • 17:06 - 17:08
    envers ce merveilleux pays qui est le nôtre
  • 17:08 - 17:11
    de nous assurer qu'aucun enfant ne sera oublié.
  • 17:11 - 17:13
    Merci beaucoup.
  • 17:13 - 17:25
    (Applaudissements)
Title:
Colin Powell: Les enfants ont besoin de structure
Speaker:
Colin Powell
Description:

Comment aider les enfants à avoir un bon départ ? Dans cette discussion sincère et personelle, Colin Powell, ancien Secrétaire d'Etat des Etats-Unis, invite parents, amis et proches à soutenir les enfants avant même leur entrée à l'école primaire, au travers de communautés et d'un grand sens des responsabilités. (Filmé au TEDxMidAtlantic.)

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