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Il est urgent de ne rien faire | Guy Pignolet | TEDxReunion

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    Bonjour à tous.
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    Alors, je me suis demandé un moment,
  • 0:08 - 0:14
    justement si je devais pas me mettre
    en dehors du cercle
  • 0:14 - 0:16
    pour faire la présentation,
  • 0:16 - 0:19
    parce que le thème général
    de cette rencontre TEDx,
  • 0:19 - 0:22
    c'est « Il est temps d'agir »,
  • 0:22 - 0:27
    et moi je suis plutôt là pour
    essayer de vous expliquer pourquoi
  • 0:27 - 0:29
    il est urgent de ne rien faire.
  • 0:29 - 0:32
    (Rires)
  • 0:33 - 0:39
    Alors, ceci dit, je suis sorti
    d'une école militaire,
  • 0:39 - 0:43
    où j'ai appris la discipline,
  • 0:43 - 0:46
    qui peut être fort utile quand
    c'est quelque chose qui est accepté.
  • 0:46 - 0:49
    Donc comme on m'a demandé
    de me mettre dans le cercle,
  • 0:49 - 0:51
    ben je vais me mettre dans le cercle.
  • 0:51 - 0:52
    (Applaudissements)
  • 0:52 - 0:55
    Pendant que je faisais mes études,
    puis j'ai continué après,
  • 0:55 - 1:01
    j'ai beaucoup lu de science-fiction
    écrite par des scientifiques
  • 1:01 - 1:05
    comme Asimov, comme Arthur Clarke,
  • 1:05 - 1:07
    et puis aussi, un qui m'a beaucoup touché,
  • 1:07 - 1:16
    c'était Fred Hoyle, astronome qui a fait
    le mont Palomar, notamment, en Californie.
  • 1:16 - 1:20
    Et dans un des livres de Fred Hoyle,
  • 1:20 - 1:23
    au début, il raconte,
    une question qu'on lui pose souvent
  • 1:23 - 1:26
    dans ses conférences, « Comment
    fait-on pour devenir scientifique ? »
  • 1:26 - 1:32
    Il dit : « Il y a pas de règle. »
    Donc il raconte sa propre histoire :
  • 1:32 - 1:35
    il était né dans un petit village perdu
  • 1:35 - 1:39
    en Écosse, pas loin
    de la frontière avec l'Angleterre,
  • 1:39 - 1:44
    et le soir, avec les gamins de son âge
    quand il avait 8 ans,
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    quand les parents étaient couchés,
    et eux supposés en train de dormir,
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    il s'échappait par la fenêtre
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    et il jouait à cache-cache
    dans le village
  • 1:52 - 1:55
    en essayant de pas se faire prendre
    et c'était passionnant.
  • 1:55 - 1:57
    Et un soir où il y avait
    un beau ciel étoilé,
  • 1:57 - 2:01
    il était là bien caché, il est resté
    de longues minutes à contempler le ciel
  • 2:01 - 2:05
    et il s'est dit : « J'aimerais un jour
    voir comment ça fonctionne,
  • 2:05 - 2:08
    comment sont ces machines
    qui me font rêver. »
  • 2:10 - 2:12
    Alors il a fait ses études,
  • 2:12 - 2:16
    qui à l'époque, comme en France
    et un peu partout
  • 2:16 - 2:21
    se terminaient vers 12-13 ans
    quand on avait fait les études primaires,
  • 2:21 - 2:26
    et il fallait, il était temps
    de trouver un métier.
  • 2:27 - 2:34
    Aucun des métiers qu'on lui proposait,
    qu'il voyait, ne lui plaisait vraiment,
  • 2:34 - 2:37
    jusqu'au jour où il a découvert
    que ça pouvait être un métier,
  • 2:38 - 2:41
    de regarder les étoiles,
    ça s'appelait « astronome ».
  • 2:41 - 2:44
    Je crois qu'il y en a à peu près
    actuellement 6 000 dans le monde
  • 2:44 - 2:47
    qui sont payés pour regarder les étoiles.
  • 2:47 - 2:49
    Donc c'est un métier assez rare,
  • 2:49 - 2:53
    et puis il a vu aussi que
    pour s'occuper des étoiles,
  • 2:53 - 2:55
    il valait mieux être bon en maths,
  • 2:55 - 3:02
    et, Fred Hoyle, qui jusque-là
    était un élève extrêmement moyen,
  • 3:02 - 3:05
    trois mois après, était le premier
    de la classe, premier en maths,
  • 3:05 - 3:08
    et il est devenu astronome.
  • 3:08 - 3:12
    Donc il y a moyen de réaliser ses rêves.
  • 3:12 - 3:14
    Personnellement, après mes études,
  • 3:14 - 3:18
    je me suis vite aperçu que
    je ne connaissais pas grand chose,
  • 3:18 - 3:20
    pas grand chose de ma planète,
  • 3:20 - 3:28
    et du coup, j'ai éprouvé et j'ai décidé
    de donner libre cours à ma curiosité,
  • 3:28 - 3:33
    qui est un des cinq piliers de la
    république, qui sont, vous connaissez,
  • 3:33 - 3:38
    liberté, égalité, fraternité, curiosité,
    c'est comme les mousquetaires,
  • 3:38 - 3:41
    et j'ai rajouté « curiosité ».
  • 3:41 - 3:47
    Donc j'ai eu une carrière en zigzag,
  • 3:47 - 3:51
    par des chemins de traverse,
  • 3:51 - 3:56
    et cette carrière donc,
    finalement au bout d'un moment,
  • 3:56 - 4:00
    je suis rentré au pays,
  • 4:01 - 4:07
    et de faire de la Réunion
    le centre du monde,
  • 4:07 - 4:10
    de mon univers, qui n'a cessé
    de s'étendre à la planète Terre
  • 4:10 - 4:14
    et aujourd'hui depuis un congrès
    en Inde l'année dernière,
  • 4:15 - 4:19
    de me sentir habitant
    de l’atmosphère d'une étoile
  • 4:19 - 4:23
    puisque au centre, il y a le soleil.
  • 4:24 - 4:26
    Donc j'ai fait le tour de la planète,
  • 4:26 - 4:32
    visité peut-être pas autant de pays
    qu'il n'y en a, mais un certain nombre,
  • 4:32 - 4:40
    et je suis rentré
    dans la carrière spatiale.
  • 4:40 - 4:45
    Un jour j'ai découvert qu'il y avait
    autre chose que la planète Terre
  • 4:45 - 4:48
    dans « notre » monde,
    celui dans lequel on vit,
  • 4:48 - 4:52
    que l'astronomie, on pouvait en faire
    non seulement avec des lunettes
  • 4:52 - 4:55
    mais maintenant ce qu'on appelle
    l'astronomie de contact,
  • 4:55 - 5:00
    où on va voir sur place
    toutes nos origines,
  • 5:00 - 5:03
    l'origine du système solaire,
    l'origine de la planète, etc.
  • 5:05 - 5:08
    Je suis rentré au CNES.
  • 5:08 - 5:13
    Un jour, j'ai fait un rêve
    qui était assez étrange,
  • 5:13 - 5:16
    c'est un des rêves les plus puissants
    que j'ai eus dans ma vie :
  • 5:16 - 5:20
    il m'est apparu un billet d'avion
    comme il y en avait autrefois
  • 5:20 - 5:23
    quand on n'avait pas
    les billets électroniques
  • 5:23 - 5:27
    et sur ce billet, à l'endroit
    où il y a marqué les destinations,
  • 5:27 - 5:31
    quand dans mon rêve, j'ai regardé
    de plus près, il y avait écrit :
  • 5:31 - 5:34
    « Il n'y a pas de limite pour
    la destination que vous avez choisie. »
  • 5:34 - 5:39
    (Rires)
  • 5:39 - 5:47
    Alors suivant toujours ma curiosité,
    je savais faire des photocopies etc.
  • 5:47 - 5:49
    et je me suis retrouvé un jour
  • 5:49 - 5:53
    le président d'un comité mondial
    d'éducation spatiale.
  • 5:53 - 5:59
    J'ai continué et même un jour,
    j'ai poussé le bouchon...
  • 5:59 - 6:02
    enfin, pas le bouchon,
    la petite fleur,
  • 6:02 - 6:07
    et il y a actuellement un letchi
    qui est parti de La Réunion
  • 6:07 - 6:10
    qui a été un petit peu préparé
    pour faire un letchi cosmonaute,
  • 6:10 - 6:13
    et qui depuis 6 ans et demi
    tourne autour de la planète
  • 6:13 - 6:17
    où il a fait à peu près
    un milliard et demi de kilomètres
  • 6:17 - 6:19
    et on le voit quelquefois
    passer dans le ciel.
  • 6:19 - 6:22
    Non, c'est pas vrai.
    (Rires)
  • 6:22 - 6:25
    Non, ce que j'ai vu,
    au moins une demi douzaine de fois,
  • 6:25 - 6:29
    c'est assez, relativement facile,
    j'ai vu passer la boîte
  • 6:29 - 6:32
    dans laquelle le letchi est en train
    de flotter, de faire son voyage.
  • 6:33 - 6:37
    Le letchi, non, on ne peut pas le voir.
  • 6:37 - 6:41
    (Rires)
  • 6:41 - 6:47
    Alors je vais vous raconter
    mes débuts dans ma carrière spatiale
  • 6:47 - 6:48
    qui a commencé relativement tard
  • 6:49 - 6:53
    et c'est vers 1980
    que j'ai commencé à travailler
  • 6:53 - 6:56
    à l'Agence Spatiale Française,
  • 6:56 - 6:59
    d'abord à Toulouse, ensuite à Paris.
  • 6:59 - 7:02
    Pendant 25 ans, j'ai fait le grand écart
  • 7:02 - 7:05
    avec ma maison à l'île de La Réunion
  • 7:05 - 7:08
    et mon bureau à Toulouse puis à Paris.
  • 7:08 - 7:10
    Mais ça s'est bien passé,
  • 7:10 - 7:15
    et une des premières manifestations
    auxquelles j'ai participé
  • 7:15 - 7:17
    quand je suis arrivé à Toulouse
    était une conférence
  • 7:18 - 7:21
    donnée par un Américain
    d'origine allemande,
  • 7:21 - 7:23
    un des compagnons
    de Wernher von Braun
  • 7:23 - 7:26
    qui s'appelait Jesco von Puttkamer.
  • 7:26 - 7:29
    Et j'ai gardé quelques relations
    avec Jesco von Puttkamer
  • 7:29 - 7:35
    qui était chargé, à l'époque,
    des projets de prospective,
  • 7:35 - 7:38
    de futur au siège de la NASA
    à Washington.
  • 7:38 - 7:42
    Quelques années plus tard,
    ça devait être 1984,
  • 7:42 - 7:46
    le Figaro Magazine m'a demandé
    de faire un cahier science
  • 7:46 - 7:50
    consacré au futur de l'espace.
    Il fallait plusieurs auteurs,
  • 7:50 - 7:54
    j'ai demandé à Jesco von Puttkamer
    s'il ne voulait pas coopérer,
  • 7:54 - 7:57
    et à l'occasion
    d'un voyage aux États-Unis,
  • 7:57 - 8:00
    je l'ai rencontré à Washington.
  • 8:00 - 8:03
    Ça a été passionnant :
    l'affaire du Figaro Magazine,
  • 8:03 - 8:07
    ça a duré 5 minutes, il m'a donné
    quelques articles qui étaient en anglais
  • 8:07 - 8:10
    et m'a dit : « Tu traduis ça,
    tu mets ma signature en bas,
  • 8:10 - 8:14
    et puis voilà. » Et on a continué
    tout un après-midi
  • 8:14 - 8:19
    avec une conversation passionnante
    parce que Jesco von Puttkamer
  • 8:19 - 8:25
    était aussi l'un des conseillers
    techniques d'une série télévisée
  • 8:25 - 8:29
    qui fait encore des remous,
    qui s'appelle Star Trek.
  • 8:31 - 8:34
    On a parlé des possibles
    de l'avenir de l'humanité,
  • 8:34 - 8:38
    de l'évolution, etc. Et là,
    Jesco von Puttkamer m'a dit :
  • 8:38 - 8:43
    « Dans le monde, il y a 2 sortes de gens.
  • 8:43 - 8:47
    On est dans un monde qui évolue,
    qui change, ça on le voit tous.
  • 8:47 - 8:52
    Il y a les gens qui essayent
    de comprendre et de s'adapter
  • 8:52 - 8:55
    aux changements du monde pour
    rester en cohérence
  • 8:56 - 9:00
    et puis les gens qui ont une idée
    bien calée, bien précise,
  • 9:00 - 9:03
    souvent développée, puissante,
    de ce que le monde devrait être,
  • 9:03 - 9:08
    et qui essayent de changer le monde
    pour qu'il corresponde à leur vision
  • 9:08 - 9:14
    et -- m'a dit J. von Puttkjamer --
    ces gens-là peuvent être très dangereux. »
  • 9:17 - 9:23
    Donc voilà un premier élément de...
    comment je dirais, « warning ».
  • 9:25 - 9:29
    Attention, avant d'agir,
  • 9:29 - 9:32
    on dit en français « tourner 7 fois
    sa langue dans sa bouche »,
  • 9:32 - 9:37
    mais il y a peut-être plus aussi.
    Donc comme je vous l'ai dit,
  • 9:37 - 9:42
    j'habite à Sainte-Rose,
    vous voyez Sainte-Rose,
  • 9:42 - 9:45
    on a l'habitude à la Réunion
    dire que Sainte-Rose, c'est loin.
  • 9:46 - 9:51
    Effectivement, vu sur une image
    qui a été prise par la NASA
  • 9:51 - 9:57
    depuis les anneaux de Saturne.
    C'est une des sondes de la NASA.
  • 9:57 - 10:02
    On voit au fond de l'image un point bleu
    qui est notre chère planète,
  • 10:02 - 10:10
    troisième planète en partant du Soleil,
    quelque part sur le petit point bleu,
  • 10:10 - 10:11
    il y a Sainte-Rose.
  • 10:11 - 10:15
    (Rires)
  • 10:15 - 10:20
    On a même fait une expédition
    pseudo-scientifique pour vérifier
  • 10:20 - 10:24
    que le centre du monde était là,
    il est bien...
  • 10:24 - 10:27
    (Rires)
  • 10:27 - 10:32
    Non, non, mais je vous dis ça
    parce que, quand Salvador Dali
  • 10:32 - 10:36
    qui au cours d'un voyage people
    est passé au large de Sainte-Rose
  • 10:36 - 10:39
    et a transféré le centre du monde
    qui n'est plus à la gare de Perpignan
  • 10:39 - 10:42
    mais sous le pont de la Rivière de l'est
    à Sainte-Rose,
  • 10:42 - 10:44
    et il y a quelques années,
    on l'avait un peu perdu de vue
  • 10:44 - 10:48
    donc on a monté une expédition
    de vérification. C'était pas simple.
  • 10:48 - 10:50
    Oh surprise, on en a trouvé deux :
  • 10:50 - 10:52
    l'ancien centre du monde
    et le centre d'un nouveau monde,
  • 10:52 - 10:56
    ce qui est peut-être une chose
    pour un sujet ici.
  • 10:56 - 10:59
    (Rires)
  • 10:59 - 11:03
    Bien. Donc je vous ai dit
    qu'à une époque de ma vie,
  • 11:03 - 11:08
    j'ai présidé un comité mondial
    où on se réunissait une fois par an
  • 11:08 - 11:11
    pour réfléchir un petit peu
    à l'éducation à l'espace,
  • 11:11 - 11:14
    je l'ai fait pendant 7 ans,
    la septième année,
  • 11:14 - 11:18
    je me suis dit, il faut passer la main,
    donc ce sera le dernier.
  • 11:18 - 11:22
    Donc ce rassemblement mondial, il sera
    à Sainte-Rose à l'île de La Réunion.
  • 11:22 - 11:27
    Et nous nous sommes retrouvés,
    des Chinois, des Américains,
  • 11:27 - 11:33
    des Brésiliens, un cosmonaute russe,
    des Européens,
  • 11:33 - 11:39
    des Japonais, qui étaient là à Sainte-Rose
    où nous étions une quinzaine d'experts
  • 11:39 - 11:42
    à penser aux grands projets du futur.
  • 11:42 - 11:47
    Ça a été passionnant. A l'unanimité,
    on commençait nos travaux
  • 11:47 - 11:50
    par regarder comment
    est-ce qu'on voit l'avenir
  • 11:50 - 11:55
    à l'échelle d'une génération.
    Nous étions tous des éducateurs,
  • 11:55 - 11:59
    privés, entreprises, université,
    gouvernement, etc.
  • 12:01 - 12:05
    A l'unanimité, on a estimé
  • 12:05 - 12:12
    que l'avenir de nos grandes
    institutions étatiques, enfin nationales,
  • 12:12 - 12:16
    politiques, économiques, sociales,
  • 12:16 - 12:19
    n'était pas particulièrement brillant,
    mais enfin, là,
  • 12:19 - 12:20
    je vous apprends rien de nouveau,
  • 12:20 - 12:24
    parce que ça a déjà été mentionné
    par un certain nombre de personnes.
  • 12:25 - 12:28
    Ayant fait ce constat,
  • 12:29 - 12:33
    comme nous étions des éducateurs,
    nous nous sommes posé la question :
  • 12:33 - 12:36
    alors, qu'est-ce qu'on dit
    aux étudiants d'aujourd'hui ?
  • 12:37 - 12:40
    Qu'est-ce qu'on leur raconte ?
  • 12:40 - 12:47
    et nos conclusions de ce séminaire
    mondial à Sainte-Rose ont été...
  • 12:49 - 12:50
    Il y a des constantes dans la vie :
  • 12:50 - 12:53
    on a 24 heures par jour,
    ça, c'est des constantes dures,
  • 12:53 - 12:55
    c'est solide, ça bouge pas.
  • 12:56 - 13:01
    Ces 24 heures dont on dispose et
    on n'en aura pas plus, ni plus ni moins.
  • 13:02 - 13:06
    Ce n'est pas la peine de se fatiguer
    pour essayer de sauver
  • 13:06 - 13:10
    des systèmes en perdition.
    (Rires)
  • 13:10 - 13:16
    Ne pas non plus se fatiguer à essayer
    de les faire chuter plus rapidement.
  • 13:17 - 13:19
    En temps voulu, ça va tomber
    comme les feuilles.
  • 13:20 - 13:27
    Donc nos conclusions d'experts
    de la planète étaient :
  • 13:28 - 13:31
    laisse tomber au niveau système,
    ne te fatigue pas,
  • 13:32 - 13:38
    c'est absolument inutile d'agir,
    et encore moins de réagir.
  • 13:38 - 13:40
    Au niveau système.
  • 13:40 - 13:45
    Donc en systémique, il y a
    le niveau système,
  • 13:45 - 13:48
    il y a l'environnement, et
    il y a les sous-systèmes.
  • 13:48 - 13:55
    Et en tant qu'éducateurs, il fallait
    travailler tous au niveau sous-système,
  • 13:55 - 13:58
    c'est-à-dire les individus
    dans cette société qui fait le monde,
  • 13:59 - 14:03
    et vu ce qu'on vient de dire,
    peu importe ce qu'on fait,
  • 14:03 - 14:07
    ça n'a strictement aucune importance
    dans le monde d'aujourd'hui,
  • 14:07 - 14:11
    (Rires)
  • 14:11 - 14:18
    mais par contre, ce qui est essentiel,
    c'est ce qu'on fait, de le faire bien
  • 14:18 - 14:22
    et de le faire le mieux possible.
    Et c'était ça notre message.
  • 14:23 - 14:26
    Là, je prends un petit objet ici.
  • 14:28 - 14:33
    (l'objet bipe)
    (Rires)
  • 14:36 - 14:42
    Voilà. C'était en même temps
    à peu près que ce séminaire.
  • 14:43 - 14:48
    Il y a eu en 1997 des élèves réunionnais
  • 14:48 - 14:53
    en coopération avec quelques
    jeunes collègues du sud de la Russie
  • 14:53 - 14:58
    ont conçu et réalisé le premier
    satellite collégial du monde
  • 14:59 - 15:02
    fait par des jeunes de 15 ans.
  • 15:02 - 15:09
    Ici, on voit une copie d'exposition
    de cet objet.
  • 15:11 - 15:14
    Ça a été aussi
    le troisième projet spatial
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    le plus rapide
    de l'histoire de l'astronautique :
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    huit mois entre le moment
    où ça a été décidé
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    et le moment où il a été
    lancé dans l'espace.
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    Alors il faut que
    je vous raconte ça aussi.
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    Il y a un cosmonaute russe
    qui s'appelait Pavel Vinogradov.
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    qui était en mission à bord de Mir.
    Il l'a emporté dans un sac de voyage.
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    Alors les antennes démontées,
    parce que c'est plus facile
  • 15:38 - 15:40
    et puis on a remonté ça à bord.
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    Et un jour, c'était le 4 novembre 1997,
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    Pavel Vinogradov a mis
    son plus beau scaphandre,
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    il est sorti de la station Mir avec,
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    là il y a un petit anneau,
    c'était pour pas le perdre, il y avait
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    une laisse pour l'attacher
    à son scaphandre.
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    Quand il a été dehors, bien calé,
    il l'a dégoupillé et enlevé la laisse,
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    et d'un geste auguste du semeur
    de satellite, l'a lancé dans l'espace.
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    donc il y a un millier de radioamateurs
    qui l'ont entendu dans le monde.
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    À la mairie de Saint-Denis,
    donc capitale de La Réunion,
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    notre métropole urbaine à nous.
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    Cette histoire-là est à l'origine
    d'une fabuleuse photo
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    que vous avez certainement tous vue
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    parce que notre ami Pavel Vinogradov est
    venu après faire un tour de la Réunion,
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    qui comme tous ceux qui sont venus
    à l'île de la Réunion l'ont adorée.
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    Il a fait des conférences et il en a gardé
    une amitié profonde et durable
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    pour notre île. Récemment entre
    le mois d'avril et le mois de septembre,
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    Pavel Vinogradov est retourné,
    à l'âge de 60 ans,
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    faire un petit tour en orbite à bord
    de la Station spatiale Internationale
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    dont il a été pendant la moitié du temps
    le commandant de bord
  • 17:19 - 17:24
    et il a fait une série impressionnante
    de photos de notre île
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    que vous verrez sans doute bientôt,
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    et bien sûr il a fait -- c'est tout petit,
    la Station Spatiale Internationale --
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    la promotion de notre île
    auprès de ses collègues cosmonautes.
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    Et en particulier dans la nuit
    du 25 août à 23h57,
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    sa collègue cosmonaute américaine
    Karen Nyberg a fait cette photo
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    où on voit le cercle de lumière
    de la ville de La Réunion,
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    un peu plus loin l'île Maurice, l'horizon,
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    on voit le reflet de la Lune
    sur l'Océan Indien ;
  • 18:01 - 18:06
    ça nous apporte un autre regard
    sur l'île de la Réunion,
  • 18:06 - 18:10
    puisque la plupart des photos qu'on a
    sont des satellites et ont été faites
  • 18:10 - 18:13
    pour de la cartographie et des choses
    comme ça, c'est de la verticale.
  • 18:14 - 18:18
    Ici, on a une autre vision,
    un autre regard,
  • 18:18 - 18:24
    je dirais une autre écoute sur la position
    de la Réunion dans le monde.
  • 18:24 - 18:29
    Et c'est un peu un appel et donc je vais
    revenir sur mon propos :
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    il y a un vieux sujet de bac,
    ou quelque chose comme ça, qui est
  • 18:34 - 18:41
    le rapport entre le verbe avoir
    et le verbe être, et comment on se sent,
  • 18:41 - 18:44
    il y aurait quelque chose, je dirais,
    de même nature.
  • 18:45 - 18:48
    Quelquefois, il convient d'agir.
  • 18:50 - 18:55
    Notre culture, je dirais en particulier
    notre langage, nous invite souvent,
  • 18:55 - 19:00
    quand on a des sollicitations, à réagir.
    le monde va mal, alors agissons,
  • 19:00 - 19:06
    faisons des choses, etc. Parce que
    on a une vision avec une certaine optique
  • 19:06 - 19:08
    et c'est une optique actuelle.
  • 19:08 - 19:17
    Mais je dis, il faut aussi prendre
    le temps de regarder, le temps d'écouter
  • 19:17 - 19:23
    et qu'on pourrait faire un sujet de bac
    entre l'agir et l'écouter.
  • 19:23 - 19:27
    Voilà, je vous remercie pour votre écoute.
    (Applaudissements)
Title:
Il est urgent de ne rien faire | Guy Pignolet | TEDxReunion
Description:

Cette présentation a été faite lors d'un événement TEDx, produit indépendamment des conférences TED.

Quand on lui parle de temps d'agir, il réfléchit quelques secondes et répond, « Ile et temps d'attendre ». Guy Pignolet partagera son regard aiguisé de scientifique et de philosophe sur le sens de l'action pour l'humanité de 2013. Il aime dire qu'il vit actuellement sur la planète Terre, entre Piton Sainte-Rose (au pied du volcan), Gifu (à 200 km au Sud-Ouest du Fuji-Yama), Paris-sur-Seine et quelques autres endroits choisis. Après avoir quitté le CNES (Centre National d’Études Spatiales) en 2003, il occupe actuellement plusieurs fonctions, dont celle de chercheur associé au Laboratoire de génie industriel de l'Université de La Réunion.

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Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
19:29

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