Return to Video

Liberté, égalité, ubérité | Pascal Lorne | TEDxCanebière

  • 0:05 - 0:10
    Je vous demande toute votre authenticité,
  • 0:11 - 0:12
    votre sincérité.
  • 0:13 - 0:15
    Pas de filtre.
  • 0:17 - 0:20
    Fermez les yeux, concentrez-vous,
  • 0:21 - 0:25
    et si vous ressentez la moindre
    petite peur - ne fermez pas les yeux -
  • 0:26 - 0:28
    quand je vais dire un mot, levez-la main.
  • 0:28 - 0:30
    Vous êtes prêts ?
  • 0:30 - 0:32
    Uberisation !
  • 0:33 - 0:36
    Hou la la, il y en a des mains levées !
  • 0:38 - 0:40
    Ça va sucrer nos emplois !
  • 0:40 - 0:42
    L'ubérisation, c'est comme les robots,
  • 0:42 - 0:44
    ça va nous transformer en Matrix !
  • 0:45 - 0:48
    C'est honteux de faire travailler
    des gens 70 heures par semaine !
  • 0:49 - 0:51
    Mais oui, c'est clair !
  • 0:51 - 0:53
    C'est vrai, ça fait peur !
  • 0:55 - 0:59
    Mais moi, je suis intimement convaincu
    que l'ubérisation est peut-être,
  • 1:00 - 1:02
    sous certains aspects,
  • 1:02 - 1:05
    une vraie opportunité
    vers un monde de paix.
  • 1:06 - 1:08
    Je vais vous expliquer
  • 1:08 - 1:13
    L'étincelle s'est produite un jour où
    je sortais d'un rendez-vous bien stressé.
  • 1:13 - 1:15
    Je suis monté dans un VTC
  • 1:16 - 1:24
    et là, j'arrive, Slimane, bel homme,
    beau gars, belle barbe, tout sourire,
  • 1:25 - 1:29
    m'ouvre la porte, m'invite
    à rentrer dans son taxi nickel,
  • 1:30 - 1:33
    me donne une bouteille d'eau,
    me dit de ne pas m'inquiéter,
  • 1:33 - 1:35
    et là, mon stress tombe.
  • 1:37 - 1:39
    J'ai envie de lui sourire.
  • 1:40 - 1:45
    Mon regard sur lui change
    et il commence à m'expliquer sa vie.
  • 1:46 - 1:50
    Comment ce job de taxi
    a changé son existence.
  • 1:50 - 1:54
    Lui à qui il n'avait jamais été donné
    l'opportunité d'avoir un job avant.
  • 1:55 - 1:58
    Lui qui travaille 60 heures par jour,
  • 1:58 - 1:59
    (le mec qui bosse 60 heures par jour...
  • 2:01 - 2:02
    par semaine)
  • 2:02 - 2:03
    (Rires)
  • 2:03 - 2:04
    Il y en a qui suivent !
  • 2:06 - 2:08
    Et il a le sens du service.
  • 2:10 - 2:14
    Et Slimane,
    il a une reconnaissance pour ça.
  • 2:14 - 2:17
    Le fait de lui avoir donné
    une opportunité de bosser.
  • 2:17 - 2:20
    Maintenant, il a envie
    d'être reconnaissant envers les autres
  • 2:20 - 2:23
    et ça se sent
    quand on est dans sa voiture.
  • 2:26 - 2:29
    Après avoir passé dix ans aux États-Unis,
  • 2:30 - 2:33
    monté et revendu plusieurs sociétés
    de technologie d'internet,
  • 2:35 - 2:39
    à 40 ans, j'ai revendu ma dernière
    entreprise, je suis rentré en Europe,
  • 2:39 - 2:41
    j'ai quitté San Francisco,
    je suis revenu en Europe,
  • 2:42 - 2:46
    et je me suis rappelé
    de cette petite étincelle, en me disant,
  • 2:48 - 2:52
    si ce Slimane arrive à changer
    le regard des gens dans sa voiture,
  • 2:53 - 2:55
    à travers une expérience de VTC,
  • 2:55 - 2:58
    et si on faisait la même chose,
    mais pour tout l'emploi ?
  • 2:59 - 3:02
    Si on arrivait
    à ubériser tout l'emploi ?
  • 3:02 - 3:05
    Est-ce que ça ne serait pas un moyen
    d'arriver à redonner à chacun
  • 3:05 - 3:10
    la chance de trouver un job
    et peut-être de connaître plus de monde ?
  • 3:12 - 3:15
    Mais je voudrais faire
    une petite mise au point.
  • 3:15 - 3:17
    Qu'est-ce que l'ubérisation ?
  • 3:17 - 3:22
    Ça sonne souvent
    avec précarisation, évasion fiscale,
  • 3:22 - 3:25
    esclavagisme moderne !
  • 3:25 - 3:27
    C'est des termes qu'on entend souvent.
  • 3:27 - 3:33
    Moi, je pense que comme tout changement
    de paradigme économique,
  • 3:33 - 3:37
    on l'a vu dans les années 30,
    la révolution industrielle,
  • 3:37 - 3:38
    il faut une régulation
  • 3:38 - 3:41
    et bien souvent les États
    sont longs à légiférer
  • 3:41 - 3:46
    et mettent du temps pour arriver
    à suivre les révolutions industrielles.
  • 3:46 - 3:49
    Là nous assistons à une véritable
    révolution industrielle
  • 3:49 - 3:51
    et ça va prendre un petit peu de temps.
  • 3:51 - 3:54
    Mais je vais revenir
    sur ces trois concepts, précarisation.
  • 3:56 - 4:00
    Certes, ces emplois
    ne sont pas des emplois en CDI.
  • 4:01 - 4:05
    Mais savez-vous que les vétécistes
    en France, depuis cinq ans,
  • 4:05 - 4:08
    ont créé 10 000 emplois,
    10 000 personnes au boulot,
  • 4:09 - 4:12
    et il faut savoir que parmi
    ces 10 000 personnes,
  • 4:12 - 4:14
    il y en a plus de 80 %
  • 4:15 - 4:18
    qui n'avaient aucun job avant,
    c'est leur premier job,
  • 4:19 - 4:22
    et l'autre majorité pour qui
    c'est un deuxième job.
  • 4:22 - 4:24
    Est-ce qu'on parle
    vraiment de précarisation ?
  • 4:24 - 4:26
    Sachant que dans le même temps,
  • 4:26 - 4:28
    je ne crois pas
    qu'un seul des taxis français
  • 4:28 - 4:31
    ait été mis au chômage,
    en tout cas pas 10 000
  • 4:31 - 4:32
    dans les 5 dernières années.
  • 4:32 - 4:35
    On n'est pas en train de détruire
    des emplois pour en créer d'autres,
  • 4:35 - 4:37
    de précariser des emplois,
  • 4:37 - 4:40
    on est juste en train
    de créer de nouvelles opportunités
  • 4:40 - 4:42
    pour des personnes
    qui n'avaient jamais eu accès.
  • 4:43 - 4:48
    Évasion fiscale : c'est pareil, je pense
    que les choses vont se réguler
  • 4:48 - 4:50
    Oui il y a des abus, c'est certain.
  • 4:50 - 4:52
    Je vais vous prendre
    l'exemple de cette plateforme
  • 4:52 - 4:54
    de location saisonnière immobilière,
  • 4:54 - 4:58
    qui jusqu'à très récemment,
    ne collectait pas les taxes d'habitation.
  • 4:58 - 5:02
    Le gouvernement leur a demandé
    de régulariser, après quelques années,
  • 5:02 - 5:06
    et maintenant ils collectent au nom
    de l’État les taxes d'habitation.
  • 5:06 - 5:08
    Ça se régule.
  • 5:08 - 5:11
    C'est pas que ces sociétés soient là
    pour casser les codes fiscaux,
  • 5:11 - 5:13
    c'est que pour aller vite,
  • 5:13 - 5:16
    compte tenu du temps que
    les États mettent à légiférer,
  • 5:16 - 5:17
    ils sont en avance,
  • 5:17 - 5:20
    mais systématiquement,
    derrière, ils régularisent.
  • 5:20 - 5:22
    N'ayons pas peur de cela.
  • 5:22 - 5:25
    Troisième point : l'esclavagisme moderne.
  • 5:26 - 5:28
    Là encore, soyons prudents.
  • 5:28 - 5:31
    Il faut tout de même savoir que
    dans les années 30,
  • 5:31 - 5:38
    les ouvriers se sont réunis en syndicats
    pour combattre et être plus forts
  • 5:38 - 5:41
    face aux grands industriels ;
    il se passe exactement la même chose !
  • 5:41 - 5:48
    L'ensemble des prestataires vétécistes
    ou d'une plateforme qui ubérise
  • 5:48 - 5:51
    la location immobilière
    se réunissent régulièrement.
  • 5:51 - 5:54
    Encore récemment,
    on a eu des exemples à Paris
  • 5:55 - 6:00
    de chauffeurs qui se réunissent ensemble,
    ils créent une sorte de syndicat 2.0,
  • 6:00 - 6:02
    et qui arrivent à faire pression
  • 6:02 - 6:07
    pour arriver à soit diminuer
    leurs horaires,
  • 6:07 - 6:09
    soit augmenter leurs salaires.
  • 6:09 - 6:11
    Donc ça s'organise aussi.
  • 6:11 - 6:14
    Ce que je veux dire par ici,
    c'est que précarisation, évasion fiscale,
  • 6:14 - 6:16
    et esclavagisme,
  • 6:17 - 6:20
    oui, c'est sûr, on peut voir ça comme ça.
  • 6:20 - 6:21
    Mais si on essaye de regarder
  • 6:21 - 6:24
    toutes les bonnes choses
    qui se passent par ailleurs,
  • 6:24 - 6:26
    et la régulation qui arrive,
    ce n'est pas si grave que ça.
  • 6:26 - 6:29
    Ce à quoi je voudrais
    m’intéresser maintenant,
  • 6:29 - 6:32
    c'est la bonne partie de l'ubérisation.
  • 6:34 - 6:40
    L'ubérisation, c'est donner à chacun,
    quel que soit son âge
  • 6:40 - 6:43
    quelle que soit sa profession,
    quelle que soit son expérience,
  • 6:43 - 6:48
    quelle que soit son origine,
    la capacité à pouvoir créer son propre job
  • 6:49 - 6:51
    sans forcément avoir de diplôme.
  • 6:51 - 6:53
    Je vous donne un exemple :
  • 6:56 - 6:59
    J'ai mon permis de conduire,
    je suis dynamique,
  • 6:59 - 7:01
    j'ai un peu de temps
    et je n'ai pas de job.
  • 7:01 - 7:05
    Je peux prendre du jour au lendemain
    un job de taxi.
  • 7:05 - 7:06
    Un autre exemple :
  • 7:08 - 7:11
    je suis bien né, j'ai de l'argent,
    j'habite à New York,
  • 7:11 - 7:15
    j'ai un appartement disponible,
    inoccupé, je peux le louer.
  • 7:15 - 7:19
    Mais également, je suis un pauvre gars
    sur les bords du Nil,
  • 7:20 - 7:22
    qui a juste un accès internet,
  • 7:22 - 7:25
    et pareillement, je peux,
    grâce à ces plateformes,
  • 7:25 - 7:27
    mettre à disposition
    la location de ma petite cabane
  • 7:27 - 7:29
    à un touriste japonais,
  • 7:29 - 7:31
    probablement au même tarif,
    voire plus cher
  • 7:31 - 7:34
    que l'appartement de New York,
    alors qu'avant, c'était juste impossible.
  • 7:35 - 7:36
    Mieux encore :
  • 7:37 - 7:41
    je suis un designer, super talentueux.
  • 7:42 - 7:45
    J'habite dans un slum, un bidonville,
    à New Delhi.
  • 7:45 - 7:48
    J'ai une connexion internet
    au cybercafé à côté de chez moi.
  • 7:49 - 7:51
    Je peux désormais proposer mes services
  • 7:51 - 7:54
    au même prix que n'importe
    quel designer international
  • 7:54 - 7:57
    à des sociétés européennes
    ou américaines.
  • 7:57 - 8:01
    N'est-ce pas une vraie opportunité, ça,
    de donner à chacun, où qu'il soit,
  • 8:01 - 8:03
    la possibilité de pouvoir trouver un job,
  • 8:03 - 8:08
    et à travers l'insertion dans le travail,
    une véritable existence sociale ?
  • 8:11 - 8:15
    Parce qu'il faut savoir que
  • 8:15 - 8:17
    ce n'est pas uniquement
    pour ce genre de service,
  • 8:18 - 8:21
    mais on peut également être coiffeur,
  • 8:21 - 8:30
    être prof, conseiller fiscal, comptable,
    bricoleur, dépanneur, et même médecin,
  • 8:30 - 8:32
    grâce à ce genre de plateforme.
  • 8:32 - 8:34
    Jusqu'ici, il fallait un diplôme,
  • 8:34 - 8:38
    imaginez-vous pour monter un salon
    de coiffure, il faut un CAP de coiffure.
  • 8:40 - 8:43
    En revanche, avec une plateforme
    ubérisant la coiffure, on le peut.
  • 8:43 - 8:46
    De la même manière, je reprends
    l'exemple du taxi, aujourd'hui,
  • 8:46 - 8:49
    il faut quand même
    débourser 50 000 à 200 000 euros
  • 8:49 - 8:50
    pour acheter votre plaque.
  • 8:50 - 8:52
    Alors évidemment,
    si vous voulez,
  • 8:52 - 8:55
    d'un côté, soit il faut avoir de l'argent
    et beaucoup d'énergie
  • 8:55 - 8:59
    pour arriver à créer son propre business
    dans le monde traditionnel,
  • 8:59 - 9:01
    soit il faut « se résigner »
    à essayer de trouver un job.
  • 9:01 - 9:05
    Et là, dans beaucoup de pays,
    notamment la France,
  • 9:05 - 9:07
    pour trouver un job,
  • 9:07 - 9:09
    il vaut mieux être bien né,
    de la bonne couleur,
  • 9:09 - 9:12
    venir du bon endroit,
    et avoir un peu de piston.
  • 9:13 - 9:15
    Et c'est ça, l'ubérisation.
  • 9:15 - 9:19
    Quel que soit votre âge,
    quelle que soit votre origine,
  • 9:19 - 9:23
    quel que soit votre lieu de naissance,
  • 9:23 - 9:25
    quelle que soit votre couleur de peau,
  • 9:25 - 9:29
    quelle que soit la beauté de votre visage,
    moche, beau,
  • 9:30 - 9:33
    quelle que soit votre religion,
    vous avez la même opportunité
  • 9:33 - 9:38
    de pouvoir travailler à distance
    et avoir un job.
  • 9:40 - 9:42
    Comment ça marche ?
  • 9:43 - 9:45
    En fait, ça marche essentiellement
    à la confiance.
  • 9:45 - 9:47
    La particularité de ces plateformes,
  • 9:47 - 9:50
    c'est qu'elles créent
    un environnement de confiance,
  • 9:51 - 9:55
    à travers trois outils essentiellement :
    le premier, c'est la recommandation ;
  • 9:56 - 9:59
    le deuxième,
    c'est la certitude d'être payé,
  • 9:59 - 10:02
    un environnement « safe »,
    « secure », de paiement.
  • 10:02 - 10:05
    Et le troisième,
    c'est la progression personnelle.
  • 10:05 - 10:07
    Je vais revenir sur la recommandation.
  • 10:07 - 10:09
    Sur toutes ces plateformes,
  • 10:09 - 10:12
    les prestataires sont souvent
    recommandés par d'autres personnes.
  • 10:12 - 10:16
    Au fil de l'eau, chacun des prestataires
    va bâtir sa propre réputation,
  • 10:16 - 10:19
    va étendre son réseau
    et va de lui-même
  • 10:19 - 10:21
    arriver à bâtir
    un environnement de confiance
  • 10:21 - 10:23
    de personnes qui lui ont fait confiance.
  • 10:23 - 10:26
    Donc plus il avance,
    plus il donne de la confiance
  • 10:26 - 10:28
    à travers le réseau.
  • 10:28 - 10:31
    La certitude d'être payé :
    toutes ces plateformes
  • 10:31 - 10:33
    ont des solutions de paiement sécurisé
  • 10:33 - 10:36
    avec des solutions de remboursement
    si ça ne fonctionne pas,
  • 10:37 - 10:40
    et figurez-vous que je discute souvent
    avec les taxis
  • 10:40 - 10:44
    qui ne sont pas des taxis vétécistes,
    ubérisés, des taxis à l'ancienne,
  • 10:44 - 10:49
    et une des raisons pour lesquelles souvent
    ils ne sont pas toujours très agréables,
  • 10:49 - 10:53
    c'est qu'ils ont la trouille
    que le client se barre sans payer.
  • 10:53 - 10:56
    Effectivement entre le cas de figure
    où vous êtes dans une voiture
  • 10:56 - 11:00
    dans laquelle la solution est sécurisée,
    la personne a été recommandée,
  • 11:00 - 11:03
    on sait qu'elle a été checkée,
    cinq étoiles à la fin,
  • 11:03 - 11:05
    la transaction sera payée,
  • 11:05 - 11:07
    il conduit, le gars peut partir,
    de toute façon, il sera payé.
  • 11:07 - 11:10
    L'autre solution, on ne sait pas
    à qui on a affaire,
  • 11:10 - 11:12
    on monte dans une voiture,
    ça sent bon ou pas,
  • 11:12 - 11:16
    le gars ne sait pas s'il va être payé,
    il a la trouille que le client parte,
  • 11:16 - 11:18
    c'est plus tendu.
  • 11:20 - 11:22
    Et la progression :
  • 11:24 - 11:26
    la progression,
  • 11:26 - 11:28
    c'est le plus important.
  • 11:28 - 11:31
    C'est plus pour votre employeur
    que vous bossez, c'est pour vous.
  • 11:32 - 11:35
    C'est plus dynamique,
  • 11:35 - 11:38
    c'est votre propre progression
    que vous maîtrisez.
  • 11:38 - 11:42
    Plus vous travaillez, plus ça vous
    renvoie, plus ça étend votre réseau.
  • 11:43 - 11:45
    Et ça, c'est primordial.
  • 11:45 - 11:48
    C'est ça qui est révolutionnaire,
    c'est que désormais,
  • 11:48 - 11:50
    vous prenez votre vie en main
  • 11:50 - 11:53
    et vous travaillez non plus
    pour un employeur
  • 11:53 - 11:56
    mais pour créer
    votre propre progression personnelle.
  • 11:56 - 12:00
    Chaque investissement
    que vous mettez dans votre travail,
  • 12:00 - 12:02
    ça développe votre réseau.
  • 12:04 - 12:06
    Et ça, je pense que c'est
    vraiment révolutionnaire.
  • 12:06 - 12:10
    Alors, certes, j'ai été un peu provocateur
  • 12:11 - 12:13
    parce qu'effectivement,
    ce n'est pas si simple.
  • 12:14 - 12:18
    L'ubérisation fait
    les titres des journaux,
  • 12:18 - 12:21
    il y a des grèves,
    il y a des gens qui sont bloqués,
  • 12:21 - 12:23
    mais ce que je voulais illustrer ici,
  • 12:23 - 12:26
    c'est, en revenant
    sur mon expérience avec Slimane,
  • 12:26 - 12:29
    Slimane que je n'aurais jamais eu
    l'occasion de rencontrer,
  • 12:29 - 12:33
    parce que Slimane habite dans les cités
    comme 90% de ces chauffeurs VTC,
  • 12:34 - 12:35
    il a une barbe,
    je suis imberbe,
  • 12:35 - 12:37
    j'ai laissé un peu pousser les poils,
  • 12:37 - 12:39
    mais ça me fout la trouille,
  • 12:39 - 12:41
    les gars qui ont des barbes
    dans les cités,
  • 12:41 - 12:43
    je l'aurais jamais rencontré ;
    et pourtant, Slimane,
  • 12:43 - 12:45
    il m'a offert une opportunité unique :
  • 12:45 - 12:49
    pendant vingt minutes,
    on est resté dans un huis clos,
  • 12:49 - 12:52
    on a parlé, on était en confiance.
  • 12:52 - 12:55
    Je suis sorti de là en me disant :
    « Il est génial, ce gars. »
  • 12:55 - 12:57
    J'ai eu envie d'aller
    rencontrer ses potes,
  • 12:57 - 13:00
    et je suis sorti de là,
    la première chose que j'ai faite,
  • 13:00 - 13:02
    j'en ai parlé à d'autres personnes :
  • 13:02 - 13:06
    « Regarde, ça a changé mon regard
    sur ce qu'il se passe dans les cités,
  • 13:06 - 13:10
    sur cette espèce de...
  • 13:11 - 13:15
    d'amalgame qu'on peut lire dans les médias
    sur ce qu'il se passe dans les cités.
  • 13:16 - 13:21
    Et je pense que c'est
    peut-être ça aussi, l'ubérisation :
  • 13:21 - 13:24
    la capacité à faire rencontrer
    des personnes qui n'avaient jamais
  • 13:24 - 13:26
    l'occasion de se croiser
  • 13:28 - 13:32
    dans un vase clos, de confiance,
    dans un environnement
  • 13:32 - 13:37
    qui leur permet d'interagir,
    de mieux se connaitre,
  • 13:37 - 13:41
    sécurisé, et d'échanger.
  • 13:44 - 13:46
    Je ne suis pas tombé amoureux de Slimane
  • 13:46 - 13:49
    en sortant de la voiture,
    mais je l'ai bien aimé.
  • 13:50 - 13:53
    Est-ce que c'est pas ça
    le début de la paix ?
  • 13:53 - 13:55
    Commencer à s'aimer les uns les autres ?
  • 13:55 - 13:57
    Oui, je vais être un peu provocateur,
  • 13:57 - 13:59
    mais je pense que l'ubérisation
    et ces plateformes,
  • 13:59 - 14:02
    si elles ont bien maîtrisées,
    dans un cadre de confiance,
  • 14:02 - 14:05
    ça peut véritablement être
    un chemin vers la paix.
  • 14:07 - 14:10
    (Applaudissements)
Title:
Liberté, égalité, ubérité | Pascal Lorne | TEDxCanebière
Description:

L’ubérisation de l’économie sera-t-elle générateur d’une révolution sociale ? Faut-il la considérer comme une fatalité ou comme opportunité de transformation de la société ? Peut-elle devenir un catalyseur de l’égalité des hommes ? Dans cette présentation décalée, Pascal Lorne nous offre un point de vue humaniste sur les plateformes virtuelles de mise en relation.

Pascal Lorne est de ces entrepreneurs multirécidivistes qui font bouger les lignes. A 25 ans, il a co-fondé sa première entreprise, revendue très rapidement au début des années 2000. Même opération en 2003 avec Miyowa, pionnier des applications mobiles de messagerie instantanée, rachetée en 2012 par le leader américain de la synchronisation de carnets d’adresses. Il choisit aujourd’hui d’adresser le problème du chômage avec la création en 2015 de GoJob, plateforme d’intérim bienveillante qui connecte travailleurs zélés et entreprises respectueuses du savoir-faire et du savoir-être de leurs collaborateurs. « Je n’ai pas monté une entreprise pour m’en mettre plein les poches. Je l’ai fait pour changer le monde », déclare celui qui a pris la décision à 40 ans de dédier 100 % de son patrimoine à des projets à fort impact social via sa holding.

#OSEACTES#TEDxCanebière
Rejoignez nous sur :
https://www.tedxcanebiere.com
https://www.facebook.com/TEDxCanebière
https://twitter.com/TEDxCanebière

Cette présentation a été faite lors d'un TEDx, organisé indépendamment des conférences TED.

more » « less
Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
14:15

French subtitles

Revisions