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Le leadership des femmes en Europe | Pascale Joannin | TEDxChampsElyseesWomen

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    Alors moi, je vais vous parler d'Europe,
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    et je vais vous demander de ne pas dormir,
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    parce que quand on parle d'Europe,
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    on trouve que c'est rébarbatif.
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    Si vous écrivez des livres sur l'Europe,
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    contrairement à mes copines
    passées tout à l'heure,
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    vous ne trouverez pas d'éditeur.
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    Hier, dans une émission de télé,
  • 0:29 - 0:32
    des candidats, qui ont vocation à devenir
    Président de la République,
  • 0:32 - 0:35
    devaient parler d'Europe,
    se sont chamaillés et n'en ont pas parlé.
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    Moi, je vais vous en parler,
    car j'ai une histoire à vous raconter
  • 0:39 - 0:40
    et elle n'est pas mal.
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    Alors c'est vrai que l'Europe,
    quand on la prend comme ça en ce moment,
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    on se dit que les nouvelles
    ne sont pas très bonnes,
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    les Anglais...
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    J'ai bien dit les Anglais,
    pas les Britanniques.
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    Les Anglais veulent nous quitter.
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    Les Hongrois, qui rêvent
    d'une grande Hongrie,
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    ont mis des clôtures,
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    on croyait que ça avait disparu
    après la chute du mur,
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    pour se protéger de l'invasion migratoire.
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    On a les Wallons.
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    Les Wallons qui ont fait
    une crise d'urticaire avant l'heure
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    à l'idée de manger
    du steak d'orignal canadien.
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    Pour finalement s'apercevoir
    que ça n'est pas si indigeste que ça.
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    Et puis, on a la Pologne qui s'est dotée
    d'un gouvernement rétrograde
  • 1:26 - 1:29
    qui veut remettre en cause
    un certain nombre de lois,
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    dont celle sur l'avortement.
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    Eh bien là, patatras, les femmes,
    toutes les femmes polonaises,
  • 1:36 - 1:38
    sont descendues massivement dans la rue
  • 1:38 - 1:43
    et le gouvernement a reculé,
    le projet de loi a été abandonné.
  • 1:44 - 1:47
    Car mon histoire justement,
    c'est quand on parle des femmes en Europe,
  • 1:47 - 1:49
    les nouvelles sont bien meilleures.
  • 1:49 - 1:52
    Parce qu'en Europe, grâce à l'opprobre,
  • 1:52 - 1:56
    la place des femmes dans ce continent
  • 1:56 - 1:58
    est la meilleure au monde.
  • 1:58 - 2:00
    Je vais vous dire pourquoi.
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    D'abord, en Europe,
  • 2:01 - 2:03
    c'est là qu'il y a le plus
    de femmes dirigeantes.
  • 2:04 - 2:08
    Parmi les pays que je viens de vous citer,
    le Royaume-Uni et la Pologne,
  • 2:08 - 2:12
    ce sont deux exemples de pays dirigés
    par des femmes, Theresa May, Beata Szydlo.
  • 2:12 - 2:15
    Mais il y en a une troisième
    que vous connaissez beaucoup mieux,
  • 2:15 - 2:18
    parce qu'elle est là au pouvoir
    depuis longtemps, douze ans,
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    qu'elle fait régulièrement la une
    des magazines, des journaux,
  • 2:22 - 2:24
    des classements, pas forcément européens,
  • 2:24 - 2:27
    il y a des journaux américains
    qui trouvent que c'est la femme
  • 2:27 - 2:28
    la plus puissante du monde.
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    Comment elle s'appelle ?
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    Public : Angela Merkel.
    Pascale Joannin : Oui !
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    Angela Merkel, la chancelière allemande.
  • 2:36 - 2:37
    Trois.
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    Vous allez me dire,
    ce n'est pas beaucoup, trois.
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    Mais il faut savoir aussi qu'il y a quatre
    présidentes de la République
  • 2:45 - 2:46
    dans les pays européens.
  • 2:47 - 2:48
    En Lituanie,
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    en Estonie depuis un mois,
    une jeune femme, 46 ans.
  • 2:51 - 2:52
    N'est-ce pas, Samira ?
  • 2:54 - 2:56
    En Croatie et à Malte.
  • 2:58 - 3:00
    Avec la Norvège, qui n'est pas
    dans l'Union européenne,
  • 3:00 - 3:02
    mais bien sur notre continent,
  • 3:02 - 3:03
    on arrive à huit.
  • 3:03 - 3:07
    Vous me direz, qu'est-ce qu'elle raconte
    comme histoire, huit femmes...
  • 3:07 - 3:10
    Mais justement,
    ces huit femmes européennes,
  • 3:10 - 3:12
    chefs d'État ou de gouvernement,
  • 3:14 - 3:16
    elles représentent autant de femmes
  • 3:17 - 3:20
    qu'il y a de femmes présidentes
    et de chefs de gouvernement
  • 3:20 - 3:21
    ailleurs dans le monde.
  • 3:22 - 3:23
    Il y en a huit aussi,
  • 3:23 - 3:29
    mais elles sont réparties
    un peu en Afrique, au Chili, en Corée,
  • 3:29 - 3:32
    et peut-être qu'il y en aura
    une neuvième mardi,
  • 3:32 - 3:34
    mais on est encore à huit.
  • 3:34 - 3:37
    Il y a autant de femmes
    chefs d’État et de gouvernement en Europe
  • 3:37 - 3:39
    que dans le reste du monde.
  • 3:39 - 3:40
    Ce n'est quand même pas mal.
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    Prenons les institutions européennes,
  • 3:42 - 3:44
    c'est vrai il n'y a pas de présidente.
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    Il y en a eu au Parlement,
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    deux,
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    deux Françaises.
  • 3:50 - 3:52
    Simone Veil, 1979,
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    et Nicole Fontaine,
  • 3:53 - 3:55
    depuis, que des hommes.
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    Au Conseil, c'est un peu récent,
  • 3:57 - 4:00
    il y a eu deux titulaires, deux hommes,
  • 4:00 - 4:03
    puisqu'il y a une règle
    qui dit que le titulaire du poste
  • 4:03 - 4:05
    doit être chef de gouvernement.
  • 4:06 - 4:07
    On va attendre un peu.
  • 4:07 - 4:10
    À la BCE, il y a une femme
    au Conseil des gouverneurs,
  • 4:10 - 4:11
    ce n'est déjà pas mal.
  • 4:12 - 4:14
    Mais à la Commission européenne,
  • 4:14 - 4:16
    il y a 9 femmes sur les 28 commissaires.
  • 4:17 - 4:18
    Neuf.
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    C'est déjà le tiers.
  • 4:20 - 4:21
    Ce n'est pas mal.
  • 4:21 - 4:24
    Et puis, on leur a donné
    des postes très importants,
  • 4:25 - 4:26
    le Budget,
  • 4:28 - 4:29
    les Affaires étrangères.
  • 4:30 - 4:33
    Mais il y a encore
    deux femmes plus importantes que ça,
  • 4:33 - 4:36
    parce qu'elles s'occupent de compétences
    qui sont vraiment européennes.
  • 4:37 - 4:38
    Vous les connaissez.
  • 4:39 - 4:41
    Il y a une grande femme
    comme moi, danoise,
  • 4:41 - 4:43
    Mme Margrethe Vestager.
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    Qu'est-ce qu'elle fait Mme Vestager ?
    Elle s'occupe de la concurrence.
  • 4:47 - 4:48
    C'est-à-dire qu'elle regarde
  • 4:48 - 4:52
    ce que font toutes les entreprises
    pour se conformer au droit européen,
  • 4:52 - 4:53
    pas que les entreprises européennes,
  • 4:53 - 4:54
    toutes.
  • 4:55 - 4:58
    Et si je vous dis trois noms,
    vous allez me dire « Ah oui, c'est elle. »
  • 4:58 - 5:01
    Microsoft, Google, Apple.
  • 5:01 - 5:05
    C'est elle qui règle tout ça
    pour qu'ils s'adaptent au droit européen.
  • 5:06 - 5:08
    Il y en a une deuxième,
  • 5:08 - 5:11
    je vous ai fait rire
    avec mon histoire d'orignal canadien,
  • 5:11 - 5:15
    c'est la personne en charge du commerce,
    une fonction dédiée à l'Europe.
  • 5:17 - 5:18
    La commissaire est suédoise
  • 5:18 - 5:21
    et s'occupe de tous les accords
    de libre-échange de l'Union
  • 5:22 - 5:23
    qui, je le rappelle,
  • 5:23 - 5:26
    est la première puissance commerciale
    et économique du monde,
  • 5:26 - 5:30
    parce que lorsqu'on rejoint
    les 28 PIB des 28 États membres,
  • 5:30 - 5:33
    le PIB des 28 est supérieur
    à celui des États-Unis.
  • 5:36 - 5:37
    Voilà.
  • 5:37 - 5:38
    L'Europe, c'est ça.
  • 5:38 - 5:39
    Ce n'est pas un...
  • 5:40 - 5:41
    Donc, ces deux femmes,
  • 5:42 - 5:44
    elles ont une particularité,
  • 5:44 - 5:47
    elles viennent du nord de l'Europe.
  • 5:49 - 5:51
    Parce que mon deuxième point,
    c'est qu'en Europe,
  • 5:51 - 5:54
    il y a un modèle
    qui s'est imposé peu à peu,
  • 5:55 - 5:56
    c'est l'Europe du Nord,
  • 5:57 - 5:58
    parce que dans ces pays,
  • 5:58 - 6:02
    il y a une tendance naturelle
    à répartir équitablement
  • 6:03 - 6:06
    le pouvoir entre les hommes et les femmes.
  • 6:08 - 6:11
    La Suède est un exemple très particulier,
  • 6:12 - 6:13
    parce que la Suède, c'est à la fois,
  • 6:14 - 6:19
    le pays où il y a le plus
    de parlementaires femmes, 45 %,
  • 6:20 - 6:24
    et c'est celui aussi où le gouvernement
    est strictement paritaire, 50-50.
  • 6:25 - 6:29
    Et là, petite surprise,
    un deuxième pays arrive juste derrière,
  • 6:29 - 6:32
    vous le connaissez, il est proche de nous
    géographiquement, c'est...
  • 6:34 - 6:35
    la France.
  • 6:35 - 6:37
    Dans le gouvernement actuel,
  • 6:38 - 6:40
    il y a 50 % de femmes et 50 % d'hommes.
  • 6:41 - 6:43
    Je n'ai trouvé que cet exemple
  • 6:43 - 6:47
    pour caractériser l'égalité
    entre les hommes et les femmes en France,
  • 6:47 - 6:49
    parce qu'après, ça se gâte un peu.
  • 6:50 - 6:53
    Ce n'est pas une tendance naturelle,
    il a fallu qu'on impose une loi,
  • 6:53 - 6:56
    la loi sur la parité,
  • 6:56 - 6:58
    qui fait qu'aujourd'hui,
    pour être recevable,
  • 6:58 - 7:02
    une liste doit comporter
    autant de femmes que d'hommes,
  • 7:03 - 7:04
    de manière alternée,
  • 7:04 - 7:07
    pas les 13 premières, hommes,
    et les 13 dernières, femmes,
  • 7:07 - 7:08
    une sur deux.
  • 7:08 - 7:10
    Si bien qu'un certain nombre de femmes
  • 7:10 - 7:12
    ont pu s'investir
    dans les conseils municipaux,
  • 7:12 - 7:14
    dans les conseils départementaux,
  • 7:14 - 7:15
    dans les conseils régionaux.
  • 7:16 - 7:18
    À l'Assemblée, le scrutin est uninominal,
  • 7:18 - 7:22
    ce n'est pas tout à fait la même chose,
    on n'a que 26 % de parlementaires.
  • 7:22 - 7:24
    Au Sénat, il y a plus
    de femmes que d'hommes,
  • 7:24 - 7:26
    puisqu'il y a un système proportionnel
  • 7:26 - 7:29
    qui fait qu'il y a plus
    de sénatrices que de députées.
  • 7:30 - 7:33
    Puis, quand on regarde comment ça se passe
  • 7:33 - 7:36
    dans l'exécutif de ces régions,
    départements, mairies,
  • 7:38 - 7:41
    on voit qu'il y a beaucoup de femmes
    dans les conseils départementaux,
  • 7:41 - 7:44
    vous avez élu des tickets
    un homme-une femme,
  • 7:44 - 7:45
    c'était obligatoire.
  • 7:45 - 7:46
    Donc, il y a 50 % d'élues,
  • 7:47 - 7:49
    mais présidentes, il n'y en a que dix,
  • 7:50 - 7:53
    parce que c'est encore difficile
    d'accéder au pouvoir.
  • 7:54 - 7:57
    Alors elles sont dans les conseils,
    mais pas dans l'exécutif.
  • 7:57 - 7:59
    Et puis, si elles sont dans l'exécutif,
  • 7:59 - 8:00
    ça a été dit à l'instant,
  • 8:00 - 8:03
    on a plus de chances de leur confier
  • 8:04 - 8:06
    des secteurs dits féminins.
  • 8:07 - 8:08
    L'éducation,
  • 8:08 - 8:09
    la petite enfance,
  • 8:09 - 8:10
    les personnes âgées,
  • 8:12 - 8:13
    l'aide sociale.
  • 8:14 - 8:18
    Rarement la voirie,
    l'urbanisme, les finances.
  • 8:18 - 8:19
    Mais ça change.
  • 8:19 - 8:22
    Regardez, on a eu
    une ministre des Finances femme,
  • 8:22 - 8:23
    Christine Lagarde.
  • 8:23 - 8:27
    On a eu des ministres de l'Intérieur,
    des Affaires étrangères,
  • 8:27 - 8:29
    et on a même aujourd'hui, en Europe,
  • 8:29 - 8:31
    cinq femmes ministres de la Défense.
  • 8:32 - 8:35
    Défense, c'est un bastion
    quand même bien masculin.
  • 8:36 - 8:38
    Donc, en Europe, grâce à l'Europe,
  • 8:38 - 8:40
    et grâce à l'Europe du Nord,
  • 8:40 - 8:45
    les autres pays ont fait progressivement
    monter leur féminisation de parlement,
  • 8:45 - 8:48
    et de nombre de parlementaires,
  • 8:49 - 8:50
    et c'est en Europe, aujourd'hui,
  • 8:50 - 8:52
    si vous regardez une carte du monde,
  • 8:52 - 8:54
    qu'il y a le plus
    de femmes parlementaires.
  • 8:54 - 8:56
    Alors c'est un tiers,
    ce n'est pas encore la parité,
  • 8:56 - 8:59
    mais on est devant les États-Unis,
  • 8:59 - 9:01
    on est devant d'autres pays développés,
  • 9:01 - 9:04
    on est devant l'Asie,
    qui n'est pas très avancée,
  • 9:04 - 9:06
    et l'Afrique où ça progresse beaucoup.
  • 9:08 - 9:11
    Vous allez me dire la politique,
    c'est un domaine particulier,
  • 9:12 - 9:14
    il faut du temps, s'investir,
  • 9:14 - 9:16
    ce n'est pas facile.
  • 9:17 - 9:20
    Je vais revenir au monde
    de l'entreprise, parce qu'en Europe,
  • 9:20 - 9:22
    c'est là aussi où il y a
    le plus grand nombre de femmes
  • 9:23 - 9:24
    dans la gouvernance des entreprises.
  • 9:26 - 9:28
    Là encore, le modèle
    vient de l'Europe du Nord,
  • 9:29 - 9:31
    la Norvège, en l'occurrence.
  • 9:31 - 9:35
    La Norvège a passé en 2004
    une loi pour faire en sorte
  • 9:35 - 9:38
    que les femmes puissent intégrer
    les conseils d'administration
  • 9:38 - 9:40
    des entreprises cotées.
  • 9:41 - 9:42
    44 % aujourd'hui.
  • 9:43 - 9:47
    Il y a eu donc une petite émulation
    avec entre autres la France, l'Italie,
  • 9:47 - 9:48
    et d'autres ont fait la même chose.
  • 9:48 - 9:51
    En France, c'est une loi qui impose
  • 9:51 - 9:54
    d'avoir 40 % de femmes,
    et on l'a dit tout à l'heure,
  • 9:54 - 9:56
    ça va être effectif
    à partir de l'année prochaine.
  • 9:56 - 9:57
    Donc, on est deuxième
  • 9:57 - 10:00
    avec les Suédois qui, encore une fois,
    n'ont pas eu besoin de loi,
  • 10:00 - 10:02
    ça a été naturel,
  • 10:02 - 10:05
    il y a 36 % de femmes dans les conseils
    d'administration suédois, comme en France.
  • 10:05 - 10:08
    Mais tant qu'on regarde au niveau mondial,
  • 10:08 - 10:10
    dans les dix premiers pays
  • 10:10 - 10:14
    où il y a le plus d'administratrices,
  • 10:14 - 10:16
    il y en a sept qui sont européens sur dix.
  • 10:17 - 10:18
    Sept.
  • 10:18 - 10:19
    Ce n'est pas mal.
  • 10:20 - 10:23
    Après, il y a l'Australie,
    le Canada et Israël.
  • 10:26 - 10:28
    Bien sûr, ces conseils d'administration,
  • 10:28 - 10:30
    pour l'instant, symboliquement,
  • 10:31 - 10:32
    ça concerne les entreprises cotées.
  • 10:33 - 10:34
    Donc en France, le CAC 40.
  • 10:36 - 10:38
    Il va donc falloir qu'on continue
  • 10:38 - 10:41
    pour que ces femmes soient représentées
    dans d'autres structures.
  • 10:42 - 10:45
    Puis, cette parité,
    qu'on a obligée un petit peu avec la loi,
  • 10:46 - 10:49
    s'instaure dans d'autres entreprises,
    de plus petite taille,
  • 10:49 - 10:51
    celles qui ne sont pas cotées au CAC 40,
  • 10:51 - 10:52
    mais dans d'autres marchés,
  • 10:52 - 10:55
    voire dans les entreprises
    de taille intermédiaire, ou les PME.
  • 10:55 - 10:57
    Et puis surtout,
  • 10:57 - 11:00
    parce que cette promotion des femmes
    ne se fait pas magiquement,
  • 11:00 - 11:04
    il va falloir qu'en effet,
    cette diversité, cette mixité,
  • 11:04 - 11:08
    s'instaure dans les instances internes
    de gouvernance des entreprises,
  • 11:08 - 11:12
    le comité exécutif, où il y a beaucoup
    de décisions qui se prennent,
  • 11:13 - 11:16
    il va falloir qu'on impose
    à peu près la même règle,
  • 11:16 - 11:19
    ou les comités d'audit,
    de gestion, de rémunération,
  • 11:19 - 11:22
    pour qu'on puisse repérer
    les talents féminins très tôt,
  • 11:23 - 11:26
    les promouvoir et leur permettre d'accéder
    plus facilement au pouvoir
  • 11:27 - 11:30
    pour qu'elles évitent d'avoir le plafond
    de verre un peu trop rapidement.
  • 11:34 - 11:37
    Il y a quelque chose aussi
    en Europe qui est intéressant,
  • 11:37 - 11:40
    c'est le modèle social,
    l'économie sociale de marché,
  • 11:40 - 11:41
    le modèle européen,
  • 11:41 - 11:43
    et le mot qui est important,
    c'est le mot « social »,
  • 11:44 - 11:47
    car pour permettre
    aux femmes de travailler,
  • 11:47 - 11:49
    il faut aussi un peu
    les inciter à pouvoir travailler.
  • 11:50 - 11:54
    Il y a deux exemples qui me viennent
    tout de suite à l'esprit.
  • 11:55 - 11:56
    Il y a le congé maternité,
  • 11:56 - 11:58
    tout le monde sait ce que c'est.
  • 11:58 - 12:00
    En Europe, il est plutôt favorable.
  • 12:01 - 12:03
    Alors, pareil, il y a des variantes,
  • 12:03 - 12:04
    mais l'Europe a fait en sorte
  • 12:04 - 12:09
    que tous les pays
    ont à peu près la même chose.
  • 12:10 - 12:12
    Il y a une particularité
    que j'aimerais bien signaler,
  • 12:12 - 12:14
    qui vient encore de Suède,
  • 12:15 - 12:17
    c'est le fait que dans ce pays,
  • 12:17 - 12:21
    le congé doit être pris
    à la fois par le père et par la mère.
  • 12:22 - 12:25
    Ce n'est pas tout pour la mère,
    et si le père ne le prend pas,
  • 12:26 - 12:27
    c'est trois mois,
  • 12:27 - 12:28
    eh bien c'est perdu,
  • 12:28 - 12:30
    ça ne peut pas être
    transféré à son épouse.
  • 12:31 - 12:32
    Donc, ce n'est pas mal.
  • 12:32 - 12:36
    Deuxième chose, la garde des enfants,
    parce que quand on fait des enfants,
  • 12:36 - 12:40
    si on n'a pas de garde,
    si on n'a pas de famille, de moyens, etc,
  • 12:40 - 12:43
    c'est difficile de retourner au travail
    après le congé de maternité.
  • 12:43 - 12:46
    Donc, il y a des systèmes de garde
    des jeunes enfants.
  • 12:47 - 12:49
    Là aussi, l'Europe
    a essayé de faire en sorte que
  • 12:49 - 12:52
    tous les pays
    mettent en place des systèmes.
  • 12:52 - 12:54
    Ça vient doucement, mais c'est en progrès.
  • 12:54 - 12:58
    Là aussi, la France
    a plutôt un aspect positif,
  • 12:58 - 13:01
    puisque le taux de natalité en France
  • 13:01 - 13:04
    est un des meilleurs
    en Europe avec l'Irlande, deux enfants,
  • 13:04 - 13:06
    parce qu'il y a des systèmes de garde
  • 13:06 - 13:08
    qui permettent aux jeunes femmes
  • 13:08 - 13:10
    de pouvoir avoir des enfants
    et de travailler.
  • 13:10 - 13:14
    Et ça, c'est très considérable,
    parce que souvent, comme l'a dit Robin,
  • 13:14 - 13:17
    les femmes tombent enceintes,
    va-t-on les employer ?
  • 13:17 - 13:20
    Il ne faut pas que la maternité
    soit un frein à l'embauche.
  • 13:21 - 13:28
    (Applaudissements)
  • 13:28 - 13:31
    Alors vous voyez, quand on regarde,
    en matière politique...
  • 13:31 - 13:33
    Non, je n'ai pas fini !
  • 13:33 - 13:34
    Je conclus.
  • 13:37 - 13:39
    Quand on regarde
    dans le domaine politique,
  • 13:39 - 13:41
    le domaine économique, le domaine social,
  • 13:42 - 13:44
    on voit que finalement en Europe,
    et grâce à l'Europe,
  • 13:44 - 13:48
    la situation des femmes
    est plutôt mieux qu'ailleurs.
  • 13:48 - 13:50
    Elle est tellement mieux qu'ailleurs,
  • 13:50 - 13:54
    que de nombreuses autres femmes
    regardent ce qu'il se passe en Europe,
  • 13:54 - 13:57
    et envient un peu
    cette position européenne,
  • 13:58 - 14:00
    parce qu'elles se disent,
    mais s'ils y sont arrivés,
  • 14:00 - 14:02
    eux, sur ce vieux continent,
  • 14:02 - 14:04
    est-ce que nous, on n'y arriverait pas ?
  • 14:05 - 14:07
    Est-ce qu'en effet cet exemple européen
  • 14:07 - 14:11
    peut être repris
    dans les autres parties du monde ?
  • 14:11 - 14:13
    On le voit en Afrique,
    Aude, tu y es souvent,
  • 14:14 - 14:17
    il y a une féminisation du parlement
    qui est de plus en plus importante,
  • 14:17 - 14:19
    et on voit des pays qui affichent
  • 14:19 - 14:23
    des taux quasiment égaux
    à ceux de l'Europe.
  • 14:24 - 14:26
    Je vais vous raconter une petite histoire.
  • 14:27 - 14:31
    Moi, je reçois à la fondation
    beaucoup de stagiaires, étudiants
  • 14:31 - 14:33
    venant principalement des pays d'Europe.
  • 14:33 - 14:36
    Il m'arrive de recevoir
    des Russes, des Américains.
  • 14:36 - 14:38
    Et un jour, j'ai eu une Sud-Coréenne,
  • 14:40 - 14:41
    et dans son rapport de stage,
  • 14:42 - 14:46
    il y avait cette phrase
    que personne n'avait mise jusqu'à présent.
  • 14:46 - 14:50
    Elle a dit : « Moi, j'ai découvert
    l'Europe, j'aimerais revenir y travailler,
  • 14:51 - 14:54
    parce que la place de la femme
    y est bien meilleure que dans mon pays. »
  • 14:55 - 14:57
    On parle de la Corée du Sud,
  • 14:57 - 14:59
    la septième économie mondiale,
  • 15:00 - 15:02
    celle qui fait trembler
    un peu certaines...
  • 15:05 - 15:06
    puissances occidentales.
  • 15:07 - 15:11
    En effet, en Corée,
    la situation de la femme est bien moindre.
  • 15:12 - 15:14
    Alors, cette mixité européenne,
  • 15:15 - 15:17
    est-ce que c'est le paradis sur Terre ?
  • 15:17 - 15:18
    Je n'en sais rien,
  • 15:19 - 15:24
    mais je me dis que si l'Europe
    ne va pas très bien en ce moment,
  • 15:24 - 15:25
    le monde non plus,
  • 15:26 - 15:29
    il y a des guerres,
    il y a des crises, il y a des tensions.
  • 15:31 - 15:33
    Je ne crois pas que les hommes seuls
  • 15:33 - 15:36
    pourront relever
    tous les défis qui s'imposent.
  • 15:36 - 15:40
    L'humanité est composée
    d'hommes et de femmes,
  • 15:40 - 15:43
    et cette mixité européenne
    n'est pas une mixité d'affrontement,
  • 15:43 - 15:47
    c'est une mixité où on doit essayer
    de partager le pouvoir.
  • 15:48 - 15:50
    Car peut-être que si on se met ensemble,
    hommes et femmes,
  • 15:50 - 15:51
    pour relever les défis,
  • 15:52 - 15:53
    ça ira beaucoup mieux
  • 15:55 - 15:56
    que ce qui se passe actuellement.
  • 15:56 - 16:00
    Et donc, je fais une proposition
    complètement iconoclaste.
  • 16:01 - 16:04
    Est-ce que les affaires du monde
    ne marcheraient pas mieux
  • 16:04 - 16:07
    si en effet, il y avait
    davantage de femmes au pouvoir ?
  • 16:08 - 16:10
    Et je viens de me rendre compte
  • 16:10 - 16:13
    que finalement ce n'était pas
    une proposition si iconoclaste que ça,
  • 16:13 - 16:18
    parce qu'un magazine, cette semaine,
    titre « Elles font bouger le monde. »
  • 16:18 - 16:19
    Merci !
  • 16:19 - 16:23
    (Applaudissements)
Title:
Le leadership des femmes en Europe | Pascale Joannin | TEDxChampsElyseesWomen
Description:

La place des femmes en Europe est la meilleure au monde. Il y a autant de femmes chefs d'État en Europe que dans le reste du monde.

Diplômée en relations internationales approfondies et de l'Institut d'études politiques (section relations internationales), elle a été auditrice de la 56e session nationale de l'Institut des Hautes Études de Défense Nationale (IHEDN). Spécialiste de l'Union Européenne et de ses politiques, elle a rédigé plusieurs articles sur la condition des femmes dans l'Union Européenne.

Cette présentation a été donnée lors d'un évènement TEDx organisé indépendamment des conférences TED. Plus d'informations sur http://ted.com/tedx

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Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
16:33

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