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De l'intelligence artificielle à une intelligence augmentée | Nicolas Sekkaki | TEDxPanthéonSorbonne

  • 0:12 - 0:14
    Intelligence artificielle :
  • 0:14 - 0:18
    est-ce de la science-fiction ou fait-elle
    partie désormais de notre quotidien ?
  • 0:18 - 0:21
    Est-ce que la machine
    va supplanter l'être humain ?
  • 0:21 - 0:24
    En fait, les travaux sur l'intelligence
    artificielle ont démarré
  • 0:24 - 0:27
    dans les années 1950 avec Turing.
  • 0:27 - 0:30
    Turing, pour ceux qui le connaissent,
    c'est un mathématicien,
  • 0:30 - 0:33
    un mathématicien célèbre,
    il est britannique,
  • 0:33 - 0:37
    il a aidé à décrypter la machine Enigma
    pendant la seconde guerre mondiale.
  • 0:37 - 0:40
    Il a travaillé en 1950
    sur l'intelligence artificielle,
  • 0:40 - 0:43
    il a d'ailleurs créé un test :
    le test de Turing.
  • 0:43 - 0:45
    Alors que fait ce test ?
  • 0:45 - 0:49
    Ce test doit permettre de différencier
    l'homme de la machine.
  • 0:49 - 0:52
    Le jour où l'être humain
    ne pourra pas distinguer
  • 0:52 - 0:55
    entre une interaction
    avec un être humain et une machine,
  • 0:55 - 0:58
    alors la machine
    sera supérieure à l'être humain,
  • 0:58 - 1:00
    la machine sera un être humain.
  • 1:00 - 1:03
    Alors j'ai très mauvaise nouvelle
    pour vous ce soir :
  • 1:03 - 1:08
    le test de Turing, eh bien,
    il est déjà fait par la machine.
  • 1:08 - 1:11
    Vous savez, quand vous vous loguez
    sur internet
  • 1:11 - 1:13
    et qu'on vous dit :
    « Êtes-vous un robot ? »
  • 1:13 - 1:15
    et qu'on met quelque chose
    qui est un captcha,
  • 1:15 - 1:17
    avec des lettres et des chiffres
    qui apparaissent partout
  • 1:17 - 1:20
    pour être sûr que vous êtes
    un être humain.
  • 1:20 - 1:25
    La machine aujourd'hui a un taux d'erreur
    inférieur à l'être humain.
  • 1:29 - 1:34
    Il a fallu attendre les années 1997
    pour que la première machine,
  • 1:34 - 1:36
    inventée par IBM,
    elle s'appelle Deep Blue,
  • 1:36 - 1:39
    batte l'être humain,
    Gary Kasparov, aux échecs.
  • 1:40 - 1:42
    Il a fallu attendre de nombreuses années
  • 1:42 - 1:46
    pour qu'une machine puisse battre
    le meilleur joueur de go sur la planète
  • 1:46 - 1:47
    et c'était en 2015.
  • 1:47 - 1:50
    Alors qu'est-ce qui caractérise
    ces deux jeux ?
  • 1:50 - 1:52
    Est-ce de l'intelligence artificielle ?
  • 1:52 - 1:54
    Tout le monde va dire oui,
    bien évidemment !
  • 1:54 - 1:56
    Pas forcément.
  • 1:56 - 1:58
    Oui, il y en a un peu,
    mais ce qui caractérise ces 2 jeux,
  • 1:58 - 2:00
    c'est que c'est de la combinatoire.
  • 2:00 - 2:03
    Jeu d'échec, c'est 10 puissance 120.
  • 2:03 - 2:05
    Le jeu de go ces 10 puissance 170
  • 2:05 - 2:08
    Il suffit d'attendre quelques années
    avec la loi de Moore,
  • 2:08 - 2:11
    qui permet d'avoir deux fois plus
    de puissance tous les 18 mois
  • 2:11 - 2:14
    pour avoir des machines
    suffisamment puissantes
  • 2:14 - 2:16
    pour pouvoir faire de l'algorithmique.
  • 2:16 - 2:18
    La partie intelligence artificielle,
  • 2:18 - 2:21
    au delà de la programmation neuronale
    que l'on a pu introduire,
  • 2:21 - 2:25
    c'est celle de s'adapter
    et celle d'apprendre avec l'être humain.
  • 2:25 - 2:28
    D'ailleurs, Gary Kasparov
    avait bien compris :
  • 2:28 - 2:31
    en fait il a perdu face à la machine
    parce qu'il a abandonné.
  • 2:31 - 2:33
    Pourquoi a-t-il abandonné ?
  • 2:33 - 2:36
    Parce qu'il avait compris
    que plus il jouait avec la machine,
  • 2:36 - 2:39
    plus il jouait contre la machine,
    plus la machine apprenait.
  • 2:40 - 2:43
    Alors donnez maintenant à une machine
    les règles du jeu de go.
  • 2:43 - 2:45
    Donnez lui les règles du jeu d'échecs.
  • 2:45 - 2:48
    Cette machine va-t-elle réussir
    à apprendre toute seule ?
  • 2:48 - 2:50
    Nous en sommes encore loin.
  • 2:50 - 2:55
    En 2006, IBM décide de travailler
    sur un autre sujet, sur un autre jeu :
  • 2:55 - 2:57
    après les échecs, Jeopardy.
  • 2:57 - 3:00
    C'est Question Pour un Champion en France.
  • 3:00 - 3:02
    Pourquoi IBM travaille sur Jeopardy ?
  • 3:02 - 3:04
    Vous connaissez l'émission ?
  • 3:04 - 3:05
    Non ?
  • 3:05 - 3:08
    Question Pour Un Champion,
    vous connaissez ? OK.
  • 3:08 - 3:10
    Alors c'est à peu près le même principe.
  • 3:10 - 3:12
    Le principe est simple :
  • 3:12 - 3:15
    vous avez quelques secondes
    pour donner une réponse
  • 3:15 - 3:17
    qui doit être la bonne.
  • 3:18 - 3:22
    La deuxième chose dans le jeu Jeopardy,
    c'est que si votre réponse est mauvaise,
  • 3:22 - 3:23
    vous perdez de l'argent.
  • 3:23 - 3:26
    Si vous perdez de l'argent,
    eh bien vous perdez.
  • 3:28 - 3:30
    La première composante de Watson,
  • 3:30 - 3:33
    IBM Watson, que nous avons commencé
    à développer en 2006,
  • 3:33 - 3:36
    et le jeu est déroulé en 2011
    et on a gagné l'être humain,
  • 3:36 - 3:40
    celui qui a gagné le plus d'argent
    est celui qui a gagné le plus de parties,
  • 3:40 - 3:42
    avec des composantes bien particulières :
  • 3:42 - 3:46
    la première, c'est la compréhension
    du langage naturel.
  • 3:47 - 3:49
    Quels sont les progrès
    en langage naturel ?
  • 3:49 - 3:52
    J'ai fait des tests avant de venir,
    ils sont réels.
  • 3:52 - 3:55
    Vous tapez sur votre moteur
    de recherche préféré :
  • 3:55 - 4:00
    « montre-moi toutes les photos
    de cochons qui ne sont pas roses. »
  • 4:02 - 4:04
    Comme il y a 95% de cochons
    qui sont roses,
  • 4:04 - 4:06
    et 5% qui ont une autre couleur,
  • 4:06 - 4:08
    et que c'est une recherche par mots-clés,
  • 4:08 - 4:12
    bien évidemment, le moteur de recherche
    va vous sortir des photos de cochon roses.
  • 4:12 - 4:16
    Cette notion de "pas" n'est juste
    qu'un mot-clé supplémentaire.
  • 4:17 - 4:20
    Il faut rentrer dans une sémantique
    supérieure pour voir
  • 4:20 - 4:22
    que "pas rose" veut dire "tout sauf rose",
  • 4:23 - 4:25
    qui est un synonyme de "pas rose".
  • 4:25 - 4:29
    Comment avoir un ordinateur
    qui comprend que "pas" a un synonyme ?
  • 4:31 - 4:32
    Alors j'ai fait un deuxième test :
  • 4:32 - 4:35
    je vous engage à le faire,
    mais avec grande précaution.
  • 4:35 - 4:38
    J'ai demandé à Siri ce matin,
    et c'est un véritable test,
  • 4:38 - 4:41
    supposez, madame,
    vous êtes amoureuse de Jean Dupont.
  • 4:41 - 4:45
    Et Jean Dupont est éperdument
    amoureux de vous.
  • 4:45 - 4:47
    Et vous vous prenez votre Siri
    en sortant du TEDx,
  • 4:47 - 4:50
    et vous dites à SIri, test réel ce matin,
  • 4:50 - 4:53
    « Siri, dis à Jean Dupont
    que je l'aime. »
  • 4:54 - 4:58
    C'est une recherche par mots-clés,
    Siri comprend l'intention.
  • 4:58 - 5:02
    Forcément, ça va être un SMS,
    il va commencer à écrire un message.
  • 5:02 - 5:05
    Quel message va-t-il envoyer
    à Jean Dupont ?
  • 5:06 - 5:07
    « Je l'aime. »
  • 5:07 - 5:09
    (Rires)
  • 5:09 - 5:14
    Je vous laisse expliquer ce soir
    à l'homme ou à la femme de votre vie
  • 5:14 - 5:16
    que « Je l'aime. » s'adressait à elle.
  • 5:17 - 5:20
    Il faut une intelligence
    et une compréhension linguistique
  • 5:20 - 5:22
    pour comprendre que Je l'aime
    en fait c'est Je t'aime.
  • 5:22 - 5:24
    Watson est capable
    de le faire aujourd'hui.
  • 5:24 - 5:27
    Nous sommes capables
    de comprendre l'intention.
  • 5:27 - 5:29
    nous sommes parfois capables
    de comprendre le sentiment.
  • 5:29 - 5:33
    nous sommes capables de comprendre
    toutes les tournures de langage...
  • 5:33 - 5:35
    au passage, on a commencé par l'anglais,
  • 5:35 - 5:38
    et l'anglais, en fait il faut comprendre
    que l'intelligence,
  • 5:38 - 5:39
    et une intelligence linguistique,
  • 5:39 - 5:45
    est cognitive, c'est-à-dire
    que c'est pas juste une traduction.
  • 5:45 - 5:48
    Nous pensons en français différemment
    que nous pensons en anglais.
  • 5:48 - 5:51
    Et donc aujourd'hui,
    ces machines apprennent :
  • 5:51 - 5:52
    aujourd'hui, on apprend sept langues
  • 5:52 - 5:55
    et nous raisonnons
    en sept langues différentes.
  • 5:55 - 5:57
    J'attends avec grande impatience
  • 5:57 - 6:01
    un Watson qui débat en français
    avec un Watson qui débat en anglais
  • 6:01 - 6:04
    pour voir quelle puissance cognitive
    est la meilleure.
  • 6:04 - 6:07
    Donc la première chose,
    c'est la compréhension du langage naturel.
  • 6:07 - 6:09
    La deuxième chose,
    c'est que nous pourrions partir
  • 6:09 - 6:13
    sur une intelligence qui est déterministe,
    qui vous donne UNE réponse :
  • 6:14 - 6:16
    LA réponse.
  • 6:16 - 6:19
    Nous avons décidé d'avoir
    une intelligence probabiliste,
  • 6:19 - 6:22
    parce qu'en fait tout est incertitude.
  • 6:23 - 6:25
    Quand on répond à Jeopardy,
  • 6:25 - 6:28
    il faut dire à 90 %,
    c'est la bonne réponse.
  • 6:28 - 6:31
    Mais si vous êtes à 40 ou à 50,
    il faut décider ce que vous avez.
  • 6:31 - 6:33
    Des fois, nous n'avons pas
    tous les éléments
  • 6:33 - 6:34
    pour prendre une décision.
  • 6:34 - 6:36
    C'est aussi ce qui caractérise
    l'être humain,
  • 6:36 - 6:40
    prendre une décision alors
    que nous n'avons pas tous les faits.
  • 6:40 - 6:44
    Watson est capable de donner
    une réponse probabiliste
  • 6:44 - 6:47
    et vous dire pourquoi il pense
    que c'est la bonne raison.
  • 6:47 - 6:51
    Et quand on fait de la recherche,
    quand on échange, quand on argumente,
  • 6:51 - 6:55
    entre êtres humains, on dit :
    « voilà pourquoi je pense que c'est ça. »
  • 6:55 - 6:57
    on dit pourquoi,
    et on va expliquer les faits,
  • 6:57 - 7:01
    et ces faits sont aujourd'hui
    donnés en langage naturel également.
  • 7:01 - 7:05
    Et puis la troisième composante,
    d'un système intelligent,
  • 7:05 - 7:06
    un système cognitif,
  • 7:06 - 7:08
    c'est d'apprendre et de ne pas oublier.
  • 7:08 - 7:11
    Ce sont les trois composantes
    qu'il faut pour gagner
  • 7:11 - 7:14
    dans un jeu comme jeopardy.
  • 7:14 - 7:17
    Alors on en est pas resté là,
    on s'est dit :
  • 7:17 - 7:19
    « qu'est-ce qu'on peut faire
    avec cette puissance
  • 7:19 - 7:21
    puisqu'on arrive à comprendre, à régler.
  • 7:21 - 7:24
    En fait ce sont des médecins
    qui sont venus nous voir
  • 7:24 - 7:26
    en nous disant : « je traite le cancer,
  • 7:26 - 7:30
    ça touche chacun d'entre nous
    de près ou de loin,
  • 7:30 - 7:32
    je veux sauver des vies humaines. »
  • 7:32 - 7:36
    Il faut savoir qu'un docteur doit passer
    150 heures par semaine de lecture
  • 7:36 - 7:40
    pour comprendre
    ce qu'il se passe sur la planète
  • 7:40 - 7:43
    pour pouvoir soigner
    correctement ses patients.
  • 7:43 - 7:45
    Personne n'est capable de faire ça.
  • 7:45 - 7:49
    la machine est capable de lire tout cela
    en quelques secondes, le restituer.
  • 7:50 - 7:54
    Et donc nous avons travaillé
    avec des hôpitaux aux États-Unis
  • 7:54 - 7:56
    pour améliorer le traitement.
  • 7:56 - 8:00
    La deuxième raison de mortalité
    après le cancer,
  • 8:00 - 8:02
    au-delà de la maladie,
    c'est le mauvais traitement,
  • 8:02 - 8:05
    le traitement qui n'est pas adapté
    à votre cas particulier.
  • 8:05 - 8:07
    Et nous sauvons des vies humaines
    aujourd'hui.
  • 8:07 - 8:10
    Nous n'étions absolument pas présent
    chez IBM dans la santé,
  • 8:10 - 8:14
    ce sont les docteurs qui sont venus
    vers nous en disant « aidez-nous. »
  • 8:14 - 8:17
    Aujourd'hui on déploie ces solutions
    dans quelques pays,
  • 8:17 - 8:19
    un jour peut-être en France.
  • 8:20 - 8:22
    Mais on ne s'est pas arrêté là en fait.
  • 8:22 - 8:26
    Après la santé, on a travaillé aussi
    sur l'éducation.
  • 8:26 - 8:29
    Puisque j'apprends, puisque je comprends,
  • 8:29 - 8:32
    est-ce que je suis capable d'aider
    l'être humain à mieux apprendre ?
  • 8:34 - 8:38
    Nous avons travaillé
    avec Genits Public School.
  • 8:38 - 8:41
    L'échec scolaire est un véritable fléau.
  • 8:41 - 8:43
    Nous dépensons beaucoup d'argent
  • 8:44 - 8:46
    pour avoir des gens
    qui parfois sont en échec.
  • 8:46 - 8:49
    Et cet échec-là arrive en ait
    trois ou quatre ans avant.
  • 8:49 - 8:51
    On peut le prédire.
  • 8:51 - 8:53
    Si vous ne comprenez pas la trigonométrie
  • 8:53 - 8:56
    ça va être difficile de faire
    de la géométrie dans l'espace.
  • 8:56 - 8:59
    Comprendre qu'un élève est en train
    de décrocher sur une matière
  • 8:59 - 9:02
    et lui donner ses compétences
    au bon moment,
  • 9:02 - 9:06
    vont permettre à ces étudiants
    d'avoir un meilleur taux de réussite.
  • 9:06 - 9:11
    Nous avons augmenté le taux
    de réussite de 7.3 points en 10 ans.
  • 9:11 - 9:12
    C'est énorme.
  • 9:13 - 9:16
    Alors cette intelligence artificielle,
    Watson, est sur le cloud
  • 9:16 - 9:19
    dans nos environnements de
    développement.
  • 9:19 - 9:22
    Les étudiants, les chercheurs,
    les entreprises peuvent développer.
  • 9:23 - 9:31
    Et une université de Géorgie a développé
    un assistant personnel
  • 9:31 - 9:35
    pour aider les étudiants
    qui prenaient des cours en ligne
  • 9:35 - 9:42
    qui s'appelle "l'assistant personnel",
    pour qu'il puisse les aider.
  • 9:43 - 9:46
    La grosse différence, c'est que
    nous n'avons pas dit à ces étudiants
  • 9:46 - 9:48
    que derrière il y avait une machine.
  • 9:48 - 9:51
    Et il y a un groupe d'étudiants
    qui ont été pendant un an
  • 9:51 - 9:55
    en fait aidés par une machine
    qui s'appelle Watson.
  • 9:55 - 9:58
    Aucun d'entre eux n'a pu déceler
    que c'était une machine.
  • 9:59 - 10:01
    C'est aujourd'hui, c'est parmi nous.
  • 10:01 - 10:05
    Alors on peut travailler aussi
    avec les call centers relation clients,
  • 10:05 - 10:07
    vous en avez utilisé récemment ?
  • 10:08 - 10:09
    Vous aimez ?
  • 10:10 - 10:11
    Allo ?
  • 10:11 - 10:12
    Votre nom ,
  • 10:12 - 10:14
    votre numéro de client,
  • 10:14 - 10:17
    vous habitez à telle adresse,
    c'est extrêmement scripté !
  • 10:17 - 10:20
    D'ailleurs c'est tellement scripté
    que parfois on a délocalisé des métiers
  • 10:21 - 10:24
    à l'extérieur où le coût est inférieur.
  • 10:24 - 10:27
    Que demande-t-on en tant que client
    quand on appelle un call center
  • 10:27 - 10:28
    si on a un problème ?
  • 10:28 - 10:30
    On ne demande qu'une seule chose,
  • 10:30 - 10:33
    de ne pas être passé
    d'un secteur à un autre,
  • 10:33 - 10:36
    on demande à ce qu'on règle
    notre problème !
  • 10:36 - 10:38
    On demande à avoir une relation
    avec un homme ou une femme
  • 10:38 - 10:42
    qui nous comprend et qui va régler
    notre problème au bout de dix minutes.
  • 10:42 - 10:44
    Là, pareil : l'intelligence artificielle
  • 10:44 - 10:48
    est capable d'aider le conseiller
    à régler les problèmes techniques
  • 10:48 - 10:51
    et laisser le conseiller, l'homme
    ou la femme, faire ce qu'il doit faire
  • 10:51 - 10:54
    c'est-à-dire parler, comprendre,
    accompagner dans le changement.
  • 10:55 - 10:57
    Nous sommes en train d'introduire,
    bien évidement,
  • 10:57 - 10:59
    Watson dans les call centers.
  • 10:59 - 11:03
    Alors on va dire l'émotion,
    c'est pas la machine.
  • 11:03 - 11:06
    La machine aujourd'hui
    est capable de comprendre l'émotion.
  • 11:06 - 11:09
    Elle en comprend l'intention.
  • 11:09 - 11:12
    Par exemple Watson aujourd'hui écoute...
  • 11:12 - 11:18
    vous savez, quand vous avez : « ce call
    peut être écouté, enregistré... »
  • 11:18 - 11:20
    eh bien on a mis Watson en double appel,
  • 11:20 - 11:22
    on écoute ce qu'il se passe et
    on est capable de savoir
  • 11:22 - 11:27
    si la conversation se passe bien
    ou si la personne commence à s'énerver.
  • 11:27 - 11:30
    Ce serait bien quand
    une personne arrive à s'énerver,
  • 11:30 - 11:32
    que quelqu'un d'autre prenne la parole.
  • 11:32 - 11:35
    Nous sommes, et nous serons
    capables de le faire.
  • 11:36 - 11:37
    Alors,
  • 11:37 - 11:40
    est-ce que la machine
    va supplanter l'être humain ?
  • 11:41 - 11:44
    Je ne sais pas si vous êtes fans
    de Star Wars ou de Matrix,
  • 11:45 - 11:48
    mais pour moi, Matrix,
    c'est quelques individus,
  • 11:49 - 11:53
    un logiciel qui a pris le contrôle
    de la planète et l'humanité se bat
  • 11:53 - 11:55
    contre peu de personnes qui ont accès
  • 11:55 - 11:58
    à une technologie à laquelle
    personne d'autre n'a accès.
  • 11:58 - 12:00
    Star Wars en fait, ça vient
    de la mythologie grecque :
  • 12:00 - 12:03
    c'est le bien contre le mal :
    tout le monde a la force
  • 12:03 - 12:07
    notre humanité, c'est pouvoir choisir
    si on va du côté positif de la force,
  • 12:07 - 12:09
    ou du côté négatif de la force.
  • 12:09 - 12:11
    Je pense que l'intelligence artificielle
  • 12:11 - 12:15
    doit nous aider à choisir
    ce que nous voulons faire au quotidien.
  • 12:15 - 12:18
    On parle d'intelligence artificielle,
    j'ai passé une vidéo de 2 minutes
  • 12:18 - 12:21
    pour vous montrer ce que fait Watson
    aujourd'hui sur un sujet
  • 12:21 - 12:26
    qui importe à quelques entreprises --
    on investit 6 à 10 milliards d'euros
  • 12:26 - 12:28
    d'investissement de rachats
    d'entreprises, de start-ups,
  • 12:28 - 12:30
    comment une entreprise est capable
  • 12:30 - 12:33
    de distinguer entre
    quelle entreprise racheter,
  • 12:33 - 12:35
    quelle start-up racheter.
  • 12:35 - 12:39
    Nous l'avons mis en œuvre chez nous
    et je vous laisse passer la vidéo.
  • 12:41 - 12:44
    Homme : Watson j'ai besoin d'aide
    sur les acquisitions.
  • 12:44 - 12:45
    Watson : Bonjour,
  • 12:45 - 12:48
    comment puis-je vous aider
    sur les fusions et acquisitions ?
  • 12:48 - 12:52
    Homme : Watson, montre-moi les entreprises
    dont le chiffre d'affaire est compris
  • 12:52 - 12:55
    entre 25 et 60 millions de dollars
    dans le domaine de l'analytique.
  • 12:55 - 12:58
    Watson : voyons ce que je peux trouver.
  • 12:58 - 13:00
    J'ai trouver 87 entreprises.
  • 13:01 - 13:03
    Homme : OK c'est un bon début.
    qu'en penses-tu ?
  • 13:03 - 13:05
    Fred : J'ai travaillé de mon côté.
  • 13:05 - 13:09
    J'ai les éléments
    sur la stratégie de la compagnie
  • 13:09 - 13:12
    je propose de les donner
    à Watson pour qu'il les analyse.
  • 13:15 - 13:16
    Homme : Watson, regarde
  • 13:16 - 13:18
    quelles sont les entreprises
    ayant une stratégie cognitive.
  • 13:18 - 13:21
    Fred : Watson, montre-moi
    les entreprises au chiffre d'affaire
  • 13:21 - 13:25
    entre 15 et 16 millions de dollars
    qui ont une stratégie cognitive.
  • 13:25 - 13:29
    Watson : voyons ce que je trouve.
    Je trouve 112 entreprises.
  • 13:29 - 13:33
    Fred : On va creuser. On voit
    qu'on commence à avoir des connexions.
  • 13:33 - 13:37
    Homme : Watson, montre-moi les entreprises
    dans l'analytique et le cognitif
  • 13:37 - 13:43
    et qui sont les plus proches
    de Wolfram Alpha et Carisocer Robotics.
  • 13:43 - 13:45
    Watson : J'ai trouvé
    3 entreprises similaires
  • 13:45 - 13:47
    à celles que vous avez spécifiées.
  • 13:47 - 13:48
    Homme : Super, voyons ça.
  • 13:48 - 13:51
    Fred : creusons un peu plus
    et comparons ces éléments.
  • 13:51 - 13:54
    Homme : Watson, montre-moi
    une table de décision.
  • 13:54 - 13:57
    Watson : voici une table de décision
    qui va vous permettre de comparer
  • 13:57 - 14:00
    des entreprises les unes aux autres.
  • 14:00 - 14:04
    Homme : Watson, positionne les sociétés
    Wolfram Alfa, Carisocer Robotics,
  • 14:04 - 14:09
    Cognolitics, Retheon DMB Technologies
    et Bsize Analytics dans cette table.
  • 14:09 - 14:10
    Watson : Ok.
  • 14:11 - 14:14
    Homme : Mais je pense qu'il nous faut
    un peu plus que ça.
  • 14:14 - 14:16
    Il nous faut d'autres attributs.
  • 14:16 - 14:20
    Watson, positionne les attributs
    "chiffre d'affaire", "employés"
  • 14:20 - 14:23
    et "forme juridique" dans la table.
  • 14:23 - 14:24
    Watson : Ok
  • 14:24 - 14:28
    Homme : Bien. On a la comparaison
    des sociétés entre elles.
  • 14:28 - 14:29
    Qu'en penses-tu ?
  • 14:29 - 14:31
    Fred : Bien, je pense que c'est bon.
  • 14:31 - 14:33
    Homme : Watson, donne-moi une suggestion.
  • 14:33 - 14:34
    Watson : J'ai une suggestion.
  • 14:35 - 14:39
    NS : OK. Voilà une démonstration réelle,
    je l'ai coupée parce qu'à la fin,
  • 14:39 - 14:43
    je l'ai vu, ils disent :
    « Mets-moi tout ça dans un Powerpoint. »
  • 14:45 - 14:48
    Et là je pense que la table applaudit
    parce que ça nous arrive tous les jours.
  • 14:49 - 14:51
    Est-ce que la machine
    va remplacer l'homme ?
  • 14:51 - 14:55
    Est ce que ce que vous avez vu ici
    est un remplacement de l'homme ?
  • 14:55 - 14:57
    Imaginez votre vie son tableur,
  • 14:57 - 14:59
    en disant : « Les mathématiques,
  • 14:59 - 15:02
    c'est tellement beau que je vais faire
    tous les calculs à la main. »
  • 15:02 - 15:05
    Ce que nous voyons aujourd'hui ici
    c'est une machine, un système,
  • 15:05 - 15:09
    qui permet à l'homme d'aller plus vite
    et passer du temps sur ce qui l'intéresse.
  • 15:10 - 15:12
    C'est ce que nous essayons de faire.
  • 15:13 - 15:16
    En fait, il y a plusieurs intelligences :
  • 15:16 - 15:19
    l'intelligence qu'on a vu ici
    est une intelligence très rationnelle.
  • 15:19 - 15:21
    Il y a huit à neuf intelligences.
  • 15:21 - 15:23
    l'intelligence logique,
    l'intelligence mathématique,
  • 15:23 - 15:28
    l'intelligence intrapersonnelle,
    interpersonnelle, etc.
  • 15:28 - 15:32
    Il y en a une qui m'importe énormément,
    c'est l'intelligence émotionnelle.
  • 15:32 - 15:35
    La machine commence à comprendre
    ce qu'elle voit sur cette photo.
  • 15:35 - 15:39
    Elle peut décrire qu'elle y voit
    un enfant, un être humain, un robot.
  • 15:39 - 15:42
    Peut-être qu'elle peut comprendre,
    et ça m'étonnerait,
  • 15:42 - 15:45
    que l'enfant est en train
    de bricoler un robot
  • 15:45 - 15:47
    Alors la question
    que j'ai à vous poser, c'est :
  • 15:47 - 15:50
    que voyez-vous, que ressentez-vous
    sur cette photo ?
  • 15:50 - 15:53
    Pourquoi mettons-nous des photos
    et non pas des mots ?
  • 15:53 - 15:58
    Parce que l'émotion
    est plus puissante que la rationalité
  • 15:59 - 16:02
    En fait, dans toutes les décisions
    que nous prenons au quotidien,
  • 16:02 - 16:05
    l'émotion prend une part
    extrêmement importante.
  • 16:05 - 16:07
    En fait, les chercheurs ont regardé,
  • 16:07 - 16:10
    parfois des gens ont des accidents
    et ont une partie du cerveau,
  • 16:10 - 16:13
    qui s'appelle l'amygdale,
    qui est la mémoire des sentiments,
  • 16:13 - 16:14
    qui a été endommagée.
  • 16:14 - 16:18
    Ces personnes ont toutes
    leur Q.I. intacte.
  • 16:18 - 16:21
    Mais elles n'ont plus l'accès
    aux sentiments.
  • 16:21 - 16:24
    Et ce qui est extrêmement dérangeant,
    c'est que ces personnes
  • 16:24 - 16:26
    ne sont plus capables
    de prendre des décisions,
  • 16:26 - 16:28
    des plus complexes plus simples.
  • 16:28 - 16:31
    Genre, quel métier j'ai envie de faire ?
  • 16:31 - 16:35
    Et plus simple, c'est : à quelle heure
    est-ce que je dois fixer ce rendez-vous ?
  • 16:35 - 16:38
    L'émotion est importante,
  • 16:38 - 16:40
    elle nous entoure et elle est importante.
  • 16:41 - 16:44
    Une autre expérience : est-ce que
    ça vous arrive de vous réveiller la nuit
  • 16:44 - 16:47
    parce qu'il y a un bruit
    qui vous effraye ?
  • 16:48 - 16:52
    Et vous réalisez un peu plus tard
    que ce bruit c'est une porte qui claque,
  • 16:52 - 16:54
    c'est par un train qui passe,
    c'est un avion...
  • 16:54 - 16:56
    Non, il n'y a rien de grave.
  • 16:56 - 16:59
    Cette décision de l'homme
  • 16:59 - 17:01
    est dictée par les émotions
    et non pas par le rationnel.
  • 17:01 - 17:04
    Parce que cette émotion-là
    est beaucoup plus rapide à analyser,
  • 17:04 - 17:06
    c'est l'instinct de survie :
  • 17:06 - 17:09
    s'il y a un bruit, il y a peut-être
    danger, alors je dois partir.
  • 17:09 - 17:11
    Après on se dit :
    non, en fait, je peux rester.
  • 17:11 - 17:15
    C'est 0.6 secondes versus...
    0,0006 versus 0,12.
  • 17:15 - 17:19
    Cette émotion est nécessaire
    à la bonne prise de décision
  • 17:19 - 17:23
    Les ordinateurs ne sont pas encore
    capables de prendre des décisions,
  • 17:23 - 17:25
    capable et sentir mais pas
    dans leurs arbres de décision.
  • 17:27 - 17:30
    Cédric Villani,
    un grand mathématicien français,
  • 17:31 - 17:35
    nous parle de la créativité, il nous dit
    qu'il y a sept ingrédients
  • 17:35 - 17:39
    sur la créativité : le premier,
    c'est la méthode ;
  • 17:39 - 17:41
    et l'intelligence artificielle,
    l'ordinateur,
  • 17:42 - 17:44
    nous aide à nous apporter de la méthode.
  • 17:44 - 17:47
    Quand nous avons envoyé
    l'homme sur la lune,
  • 17:47 - 17:49
    dans le programme Apollo,
    IBM en faisait partie,
  • 17:49 - 17:51
    nous avons développé l'informatique,
    nous nous sommes développés
  • 17:51 - 17:55
    en créant l'informatique à l'époque,
    pour amener l'homme sur la lune.
  • 17:55 - 17:57
    Vous savez que dans vos poches,
  • 17:57 - 18:01
    vous avez aujourd'hui plus de puissance
    dans votre smartphone
  • 18:01 - 18:04
    que l'informatique et la puissance
    que nous avions
  • 18:04 - 18:06
    quand nous avions envoyé
    l'homme sur la lune.
  • 18:06 - 18:07
    Alors j'ai un challenge :
  • 18:07 - 18:10
    à part dire « je t'aime »
    à la sortie du TED show,
  • 18:11 - 18:16
    vous avez plus de puissance
    que le programme Apollo
  • 18:16 - 18:19
    en sortant du TED show, envoyez
    un homme ou une femme sur la lune.
  • 18:20 - 18:24
    Vous n'y arriverez pas parce que
    ce qu'il manque bien évidemment,
  • 18:24 - 18:26
    c'est l'intelligence collective,
  • 18:26 - 18:30
    c'est la motivation, c'est partie
    des critères de Cédric Villani,
  • 18:30 - 18:33
    cette motivation qui fait
    que nous sommes aujourd'hui réunis,
  • 18:33 - 18:36
    que certains organisateurs ont essayé,
    sur une thématique donnée,
  • 18:36 - 18:43
    de nous faire travailler, réfléchir,
    rêver, débattre, nous dépasser.
  • 18:43 - 18:45
    C'est ce que nous essayons de faire
  • 18:45 - 18:48
    et je pense que l'ordinateur
    n'aura jamais cette volonté d'aimer,
  • 18:49 - 18:52
    d'avoir du bonheur, de se développer,
  • 18:52 - 18:54
    et c'est ce qui fait
    que nous sommes humains
  • 18:54 - 18:56
    et que l'humanité sera toujours réelle.
  • 18:56 - 18:57
    Merci.
  • 18:57 - 18:59
    (Applaudissements)
Title:
De l'intelligence artificielle à une intelligence augmentée | Nicolas Sekkaki | TEDxPanthéonSorbonne
Description:

Nicolas vient aujourd'hui nous parler d'un des projets d'IBM : Watson. C'est un programme informatique d'intelligence artificielle qui a pour but de répondre à des questions formulées en langue naturelle. Est-ce l'avenir ?

Nicolas Sekkaki est nommé Président d’IBM France le 1er juillet 2015. Il était Vice-President System & Technology Group pour l’Europe depuis 2012.
Le parcours de Nicolas Sekkaki au sein d’IBM lui a permis d’acquérir une profonde connaissance de l’entreprise, de ses métiers et de ses marchés. En 24 ans de carrière, il a assumé de nombreuses responsabilités commerciales et managériales, tant en France qu’au niveau européen.
Entre 2010 et 2012, Nicolas Sekkaki a occupé le poste de Directeur Général SAP France & Maghreb.
Nicolas a rejoint IBM en 1991 en tant qu’Ingénieur Commercial, en charge du secteur aéronautique puis assurance. Il a ensuite successivement occupé diverses fonctions de management y compris le poste de Vice President, System and Technology Group entre 2002 et 2006 avant de prendre le poste de General Manager, Global Technology Services pour IBM France.
En 1990, Nicolas Sekkaki est diplômé de l’Ecole nationale supérieure de l’Aéronautique et de l’Espace.

Cette présentation a été faite lors d'un évènement TEDx, organisé indépendamment des conférences TED.

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Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
19:04

French subtitles

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